Cacouna et Anticosti

Deux combats à mener de front

Résister aux puissances pétrolières

Tribune libre

Lorsque dans les années 1970 les scientifiques ont démontré que les chlorofluorocarbures (CFC) détruisaient la couche d’ozone stratosphérique, des actions concertées entre les pays ont été menées avec succès pour en interdire l’utilisation. À la fin des années 1980, alors que l’accumulation des études scientifiques démontrant que la concentration de CO² dans l’atmosphère pouvait avoir des effets dévastateurs sur l’équilibre du climat, la chimie des océans et la biologie terrestre, on a tenté de formuler un même genre de protocole d’entente internationale en vue d’éliminer les gaz à effet de serre (GES). Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) et la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) ont été créés, respectivement en 1988 et 1992, afin d’instaurer une gouvernance mondiale pour protéger la planète.

Mais les efforts internationaux pour enrayer les GES ont été contrecarrés par les très riches industries américaines des hydrocarbures qui ont travaillé à discréditer les études scientifiques, véhiculer de la fausse information et entretenir la confusion et le doute . Certains pays ont pris prétexte de l’inaction américaine pour perpétuer leurs propres pratiques destructrices. Les pays non industrialisés ont soutenu que la menace du changement climatique visait à empêcher leur développement.

Aujourd’hui, le déni actif ou passif du réchauffement climatique est encore largement pratiqué en Amérique, notamment au Canada où le premier ministre Stephen Harper cumule les prix Fossile lors des conférences des Nations unies sur le climat pour son obstruction aux efforts internationaux d’élimination des GES. Les groupes de réflexion de droite, comme l’Institut Fraser et l’Institut économique de Montréal, et certains chroniqueurs de médias complaisants se portent toujours à la défense des politiques gouvernementales favorables aux projets pétroliers et gaziers, en faisant abstraction du réchauffement climatique et de ses conséquences désastreuses pour les écosystèmes de la Terre.

La communauté scientifique a pris acte de l’incapacité de la gouvernance actuelle, trop ancrée dans la logique de la croissance du PIB et du libre marché, pour appliquer les solutions susceptibles de nous sortir de la crise. Les mouvements sociaux de résistance apparaissent désormais comme un élément déterminant pour freiner le système économique devenu incontrôlable. Le géophysicien Brad Werner, spécialiste des systèmes complexes, disait que « si on s’intéresse au futur de la terre, et de nos interactions avec l’environnement, on doit intégrer la résistance [citoyenne] comme partie de cette dynamique ». Et il ne s’agit pas là d’un problème d’opinion, mais « vraiment [d’] un problème de géophysique ». L’activiste climatique Bill McKibben voit la résistance citoyenne comme « les anticorps » qui se déploient en réaction à la « fièvre grimpante » dont souffre la planète.

Face aux projets insensés de pipelines, de port pétrolier à Cacouna et de développement pétrolier et gazier à Anticosti, en Gaspésie, dans la vallée et l’estuaire du Saint-Laurent, les municipalités et les citoyens sont appelés à une mobilisation sans précédent pour freiner l’économie du désastre. Le financier et militant Jeremy Grantham disait qu’il ne faut pas avoir peur d’« être arrêté si nécessaire », parce que le dérèglement climatique « n’est pas juste la crise de nos vies – c’est aussi la crise de l’existence de notre espèce » . La biologiste Sandra Steingraber, spécialiste des effets de la fracturation hydraulique sur la santé et incarcérée pendant 15 jours pour avoir entravé les travaux sur un site de fracturation, disait que cette sentence était tout de même préférable à un cancer, et qu’elle n’impliquait pas la possibilité d’en mourir . Mettre nos corps au-devant des machines pour obliger les gouvernements à respecter nos vies et celles des générations futures, ce n’est pas encore changer l’économie, mais ça peut faire avancer la culture vers une meilleure façon de concevoir et préparer l’avenir.


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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    20 août 2014


    Mais avant tout, résister aux puissances de l'usure.
    Et sortir l'énergie libre du placard.
    La science de l'énergie libre existe déjà! Mais certains hommes l'a empêchée de se développer et de s'étendre sur toute planète.
    Le système panique. C'est la course vers le précipice. La peur ébranle l'oligarchie de ce monde. Il se sente menacé de toutes parts. À la place de s'ouvrir et de se remettre en question, il se ferme et se braque. Utilisant la force brute et le mensonge pour imposer aux peuples leurs illusions. Il n'arrive plus à rejoindre les deux bouts! On cherche toujours à privatiser les gains et à socialiser les pertes. C'est le deux poids deux mesure en tout. Le 99% se doit d'être spolié jusqu'à la moelle pour perpétuer la place du 1% et du système économique lui-même. Nos gouvernements ne travaillent pas pour le 99%. Le choix de remettre en question le régime de pension des travailleurs va dans ce sens. Pourquoi ne pas remettre en question l'usure et la dette des nations qui en découle. Ne travaillons plus sur les effets mais sur les causes qui les provoquent. Dont l'usure que le secteur privé impose sur les états, les peuples, les hommes, les rendant esclave de quelques-uns.
    Voici un texte intéressant...
    Marie-7 avril 2005
    Le principe même d'économie a été faussé sur cette planète voilà bien longtemps, faussé par deux
    évènements majeurs. On a attribué une valeur à l'argent, une valeur au temps par rapport à l'argent.
    Tout système d'échange, tout système de progression de l'être humain, ou tout système vivant par ailleurs, qui fait intervenir la notion de temps, par rapport à l'argent, est une hérésie, est une erreur.
    Bien évidemment, ce système a été bâti par des forces qui cherchaient, et qui cherchent encore, à assujettir toute la vie à leur volonté et à leur vision. Nombre de personnes aujourd'hui se rendent compte que cette économie là est faussée.
    Bien évidemment, il ne sert à rien de vouloir trouver des
    nouveaux modes de fonctionnements et des modèles économiques, quels qu'ils soient, tant que ces deux paramètres de valeur de l'argent et de temps de l'argent ne sont pas supprimés totalement de votre mode de fonctionnement.
    Les flux générés à l'heure actuelle sont des flux sans supports, ces flux se dirigent dans un seul sens, qui est l'appropriation de toute la planète.
    Et personne, aucun être humain, n'est de taille pour lutter contre cette aspiration des forces adverses.
    Nous aurions beau, et vous auriez beau présenter la finalité d'un tel système qui est le néant, l'anéantissement, vous auriez beau montrer, démontrer la réalité de cette fin que cela n'y changerait rien pour ceux qui ne veulent pas voir plus loin que leurs objectifs égoïstes.
    Par rapport à ce qu'il a été demandé de proposer au
    milieu économique, et je rajouterai aussi pour un temps futur, social, c'est de faire prendre conscience de la futilité du temps et de la valeur attribuée à l'argent.
    Le temps de l'argent est une façon de parler qui attribue au temps une valeur, mais je veux dire par là, de la notion d'usure, de la notion d'intérêt, de la notion de temps qui court, de temps qui accumule, la notion de temps qui fait échouer et écrouler des pays entiers.
    L'argent n'a pas de temps, l'argent n'a pas de valeur. Il y a des lois, au sens mathématique du terme, des modèles à mettre en oeuvre, qui sont directement issus de la compréhension des dimensions supérieures, de la dimension dans laquelle vous vous trouvez.
    Faire accéder certains êtres humains, dans le monde économique, à la cinquième dimension et à la onzième dimension, permettra de formuler intelligemment ces lois pour ces individus.
    C'est la seule façon conforme, logique et aimante, de corriger les déséquilibres du temps de l'argent et de la valeur de l'argent, de les remplacer par les notions de justice et de justesse par rapport à la valeur, par rapport au temps.
    En aucun cas, le temps ne peut avoir de valeur par
    rapport à l'argent, bien au contraire.
    Le temps ne devrait pas renchérir l'argent mais amenuiser
    l'argent.
    Dans ces circonstances là, tout argent qui serait immobile, ne verrait pas sa valeur augmenter mais sa
    valeur diminuer.
    Il n'y aurait donc plus d'intérêts apportés, il y aurait donc des intérêts défalqués et il y a une loi à trouver là.
    De mes plans de vies je ne peux la formuler dans votre troisième dimension mais bien évidemment elle existe et elle doit être mise en oeuvre.
    Il suffit, en quelques sorte, de remplacer un plus par un moins et un moins par un plus.
    Ce que je dis ne m'apparaît pas ni compliqué ni difficile
    à mettre en oeuvre.
    A partir du moment où certaines consciences accéderont à ces dimensions supérieures, il leur sera très facile et très aisé de comprendre cela et de le mettre en équation. [ ... ]
    L'accès à un autre mode de fonctionnement permet de comprendre ce qu'il y a de l'autre côté du voile:
    qu'attribuer une valeur et du temps à l'argent est contraire au temps qui passe et à la valeur du temps.
    On ne peut pas s'enrichir avec le temps qui passe.
    On ne peut s'enrichir qu'avec le temps qui est passé.
    Le même modèle de fonctionnement est présent dans la Terre, avec ses valeurs passées, avec ses émotions et avec sa vision du futur.
    La Terre est un cerveau qui a sa propre vision de son propre futur et apparemment il n'est pas en accord avec le vôtre, en tant qu'être humain, je parle.
    Corrélez ce qui a déjà été fait au niveau de la conscience et de la sphère psychologique de l'être humain au
    fonctionnement de la planète, mais aussi au fonctionnement de l'argent et vous aurez là une clé
    majeure.
    Est-ce que cela a été suffisamment clair ?
    Le modèle économique doit être basé sur le modèle trinitaire, au même titre que tout ce qui est vivant est un modèle trinitaire.
    autresdimensions.info.

  • Archives de Vigile Répondre

    19 août 2014

    On a beau parler et écrire, mais tant qu'on utilisera quotidiennement d'une voiture et qu'on se gênera pas de prendre un avion, on prêchera le mauvais exemple.