Nous vous présentons ici un extrait d'une allocution prononcée hier par le chef de l'ADQ devant les membres de la chambre de commerce et d'industrie de Saint-Jérôme.
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Aux états généraux de l'éducation, en 1995, dans un rare consensus, les artisans de l'école québécoise se sont entendus sur certains grands objectifs comme contrer le décrochage scolaire, adapter l'enseignement aux nouvelles réalités québécoises et consacrer plus d'efforts et d'énergie aux matières de base.
Mais si on pose un regard lucide sur les résultats de la réforme scolaire après 10 ans, force est de constater que cette réforme est un échec. Le taux de réussite des élèves du primaire à l'épreuve de français écrit a chuté de 90% à 85%. En mathématiques, les élèves québécois sont passés du 5e au 14e rang à l'échelle internationale.
Dans son application, la réforme a été kidnappée par la bureaucratie. Le gouvernement du Parti québécois de l'époque a laissé les objectifs nobles des États généraux devenir une réforme d'experts inapplicable dans les classes du Québec et déconnectée des besoins des enfants. (...)
Dans son application, la réforme a évacué les valeurs fondamentales de l'école québécoise. C'est un exemple patent de négligence et de laisser-faire. Moi, comme parent, je veux dire à mon enfant que l'école c'est sérieux et que ça demande de l'effort. Mais quand le système d'éducation véhicule l'idée que pour que plus d'enfants réussissent, il faut que l'école soit plus facile, j'ai un problème.
Comme parent, comment puis-je dire à mon enfant que, pour réussir, il faut être rigoureux quand on ne compile pas les résultats en français ou que l'on fait «graduer» les élèves qui ne maîtrisent pas les bases de la matière enseignée. Dans une société qui aspire à une économie du savoir, nous devons garantir l'égalité des chances, mais nous ne pouvons pas nous permettre de niveler par le bas.
Non, dans une société du savoir comme la nôtre, l'école doit donner du sens à la réussite pour que vos enfants et les miens, ceux qui prendront la relève de l'entreprise familiale ou ceux qui voudront se bâtir une carrière, soient conscients que réussir dans la vie signifie d'abord rigueur, travail et persévérance.
Mais ramener la rigueur dans les classes exige aussi que nous redonnions du sens aux notions d'autorité et de discipline. La réforme a transformé le rôle de l'enseignant. L'enseignant n'est plus considéré comme une figure d'autorité, il est devenu un accompagnateur et la discipline est devenue un élément secondaire de la tâche de l'enseignant.
Il est plus que temps de reconnaître l'autonomie professionnelle des enseignants et de leur redonner les marges de manoeuvre nécessaires afin qu'ils assument pleinement leur rôle d'éducateur.
Dès aujourd'hui, dans toutes les classes du Québec, l'enseignant doit redevenir un modèle inspirant, une figure d'autorité imposant le respect. Les élèves devraient le considérer comme tel et réapprendre à respecter un code de conduite. Parmi les règles de ce code de conduite, nous devrions rétablir le vouvoiement obligatoire dans les classes.
Il faut aussi redonner à l'enseignant le mandat d'assurer l'apprentissage des connaissances de base dans toutes les matières. Un autre exemple du dérapage de la réforme est que l'on a écarté complètement l'acquisition des connaissances et les approches pédagogiques appropriées pour imposer les compétences transversales et la pédagogie par projets.
Les résultats des élèves témoignent des effets dévastateurs d'une telle rupture. Devant cet échec, il faut être conséquents et revenir aux apprentissages de base. Sans abandonner complètement les compétences, il faut reconsidérer les cours magistraux comme une bonne méthode d'enseignement.
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Mario Dumont (Photo Patrick Sanfaçon, La Presse)
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Discipline à l'école: les propos de Dumont jugés simplistes
Mario Dumont souhaite le retour de l'autorité, de la discipline et du vouvoiement dans les écoles.
Lia Lévesque
La Presse Canadienne, 1 février 2008
Le souhait de Mario Dumont de voir la discipline et la rigueur revenir à l'école est jugé simpliste tant au sein des commissions scolaires que des syndicats de l'enseignement.
M. Réjean Parent, le président de la Centrale des syndicats du Québec, qui représente 55 000 enseignants du primaire et du secondaire, juge carrément «idiot» de faire de telles déclarations qui sont, selon lui, une preuve de la méconnaissance du milieu scolaire de M. Dumont.
Jeudi, le chef de l'Action démocratique Mario Dumont a prêché pour le retour de l'autorité, de la discipline et du vouvoiement dans les écoles. Il a également dénoncé ce qu'il a appelé l'échec de la réforme scolaire.
Le dirigeant syndical manifeste son exaspération de voir des «pseudo experts» se prononcer ces jours-ci sur la réforme de l'éducation.
Plus tôt cette semaine, l'ancien premier ministre du Québec, Bernard Landry, a demandé un moratoire sur cette réforme, qui doit prochainement viser les jeunes de 4e et 5e années du secondaire.
A la Fédération des commissions scolaires du Québec, le président André Caron exprime la même lassitude de voir tout un chacun se prononcer sur cette réforme et accuse ses détracteurs de jouer au ping-pong avec les élèves.
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Plus de rigueur dans les classes
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