QUÉBEC - Le candidat pressenti dans la course à la chefferie du Parti québécois, Pierre Karl Péladeau, dresse un parallèle entre le rapatriement de la constitution par Pierre Elliott Trudeau en 1982 et les Accords de la conférence de Yalta qui ont imposé le régime communiste en Allemagne de l'Est au sortir de la Deuxième Guerre mondiale.
Le député de Saint-Jérôme y est allé d'une sortie sur son compte Facebook dimanche pour réagir aux propos du président allemand, Joachim Gauck. La veille, en compagnie du premier ministre Philippe Couillard, M. Gauck a affirmé: «Lorsque nous nous sommes préparés à cette visite, nous avons appris le rôle important et particulier que joue votre province, a-t-il dit. Nous sommes également heureux qu'il n'y ait pas eu de séparation de votre province du Canada.»
Le PQ a associé ce commentaire à de l'ingérence d'une nation étrangère dans les affaires internes du pays. «On comprend qu'il peut avoir son opinion, on respecte son opinion, mais je pense que ce sont des affaires internes et que ça ne devrait pas être commenté», dit la députée péquiste Carole Poirier, porte-parole en matière de relations internationales.
Pierre Karl Péladeau a préféré partager ses commentaires via son compte Facebook, comme c'est souvent le cas depuis que des rumeurs l'envoient dans la course à la chefferie. Sous le titre «Préparation insuffisante», il rappelle d'abord qu'il était présent à l'événement en tant que représentant de l'opposition officielle. Il écrit:«Outre l'écart diplomatique, peut-être aurait-il pu se montrer plus respectueux à l'endroit des millions de Québécois qui partagent l'idée contraire ? Il y a lieu également de s'interroger sur le travail préparatoire requis en de telles circonstances.
Fort d'une expérience de vie exceptionnelle, ce Président originaire de l'Allemagne de l'Est et ayant combattu le régime communiste imposé par les Accords de la conférence de Yalta au moment de la deuxième guerre mondiale, s'est-il correctement interrogé, lui qui vit en régime fédéral, s'il est légitime d'imposer une constitution à un pays et à une nation telle que la constitution de 1982 de Pierre Trudeau l'a infligé au Québec mais rejeté par la totalité des partis politiques représentés par l'Assemblée Nationale du Québec? Ses collaborateurs l'ont-ils adéquatement informé que le régime fédéral a perdu le référendum de Charlottetown qui avait été organisé par Ottawa en 1992 ?»
Tenue en février 1945, la conférence de Yalta a permis le partage des zones d'influence de l'URSS et des États-Unis après la Deuxième Guerre mondiale. Le résultat fut la partition de l'Allemagne en deux zones contrôlées par l'Occident et l'URSS.
La constitution canadienne, elle, a été rapatriée en 1982 par le premier ministre de l'époque, Pierre Elliott Trudeau, sans l'accord du Québec.
Le député péquiste termine en affirmant: «Monsieur le Président, ce n'est pas une province comme les autres que nous voulons mais un pays aussi riche que votre nation!»
Au moment d'écrire ces lignes, la grande majorité des commentaires sous le message approuvaient l'analyse de Pierre Karl Péladeau.
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