Entre un PKP qui a fait un Parizeau de lui-même et l’hystérie qui fait en sorte que parler d’immigration au Québec autrement qu’avec un positivisme digne de Passe-Partout revient à être raciste, il est bien difficile de se placer…
Mais avant de continuer, il faut avoir en tête ce que PKP a dit bien exactement :
Nous là, on n’aura pas 25 ans devant nous pour le réaliser [le pays]. Avec la démographie, avec l’immigration c’est certain qu’on perd un comté à chaque année. On souhaiterait pouvoir mieux la contrôler, mais nous ne faisons pas d’illusion, qui prend en charge les immigrés qui viennent s’installer ici au Québec? C’est le gouvernement fédéral. Certes, nous avons une compétence partagée, mais on prête serment à la Reine. Alors on n’a pas 25 ans devant nous, c’est maintenant que nous devons travailler et c’est dès maintenant qu’il faut poser la question aux Québécois et faire les efforts appropriés pour les convaincre.
Les immigrants arrivent au Canada
En gros, ce que PKP dit, au-delà de pointer le sujet de l’immigration, c’est que le fait de ne pas être un pays met des bâtons dans les roues du projet de pays. Dans le contexte d’une course à la chefferie d’un parti qui a officiellement pour but de faire l’indépendance du Québec, c’est tout à fait à propos de le présenter de cette manière.
Et il ne faut pas mélanger ici xénophobie et réalisme. Bien que PKP parle de l’immigration future comme étant un problème pour la cause souverainiste, il ne s’agit pas de la peur de l’autre, comme on aime bien le lancer à la figure de ses adversaires en toutes occasions, mais de pointer la réalité. La réalité, c’est qu’un immigrant arrive au Canada et non au Québec. Et jusqu’à ce qu’il puisse se faire une idée par lui-même de la réalité québécoise et avoir une opinion éclairée, il lui faut du temps.
Et pendant ce temps, il n’y a pas que les souverainistes pour essayer de le convaincre, il y a les fédéralistes aussi, et ça tombe qu’ils sont au pouvoir et qu’ils sont bien capables, comme Philippe Couillard, d’interpréter les paroles de PKP comme étant une «dérive vers le nationalisme ethnique».
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