Je ne suis pas porté sur les écarts de langage. Je suis plutôt du genre à les condamner. Il arrive toutefois un moment où se taire, et surtout taire son indignation, équivaut à s’écraser dans l’indignité. Je n’en suis pas là, et je prends donc le risque de parler vrai, quitte à ce que ce soit avec perte et fracas. De toute façon, je n’ai rien à gagner, ni à perdre.

Les péquistes ont appris aujourd’hui le retrait de la course à la chefferie du non-candidat Pierre Céré dont le comportement équivoque et destructeur depuis quelques semaines lui ont valu la douteuse distinction de se faire demander par Vigile pour qui il roulait dans cette campagne.

Ils ont obtenu leur réponse aujourd’hui, en entendant Pierre Céré leur faire la même recommandation que le leader parlementaire du PLQ, l’ineffable Jean-Marc Fournier. On sait qu’en milieu de semaine, celui-ci avait lancé aux péquistes un appel aussi loufoque que désespéré les invitant à privilégier les candidatures de Martine Ouellet Alexandre Cloutier ou Pierre Céré, de préférence à celle de Pierre Karl Péladeau, comme s’il appartenait aux Libéraux de choisir le chef du PQ qu’ils préfèreraient affronter.

En leur suggérant Martine Ouellet et Alexandre Cloutier, ils se trouvaient à les disqualifier complètement comme inoffensifs.

Pour que les Libéraux soient tombés aussi bas dans le ridicule auto-infligé, il faut vraiment que PKP leur fasse peur.

Remarquez qu’on peut comprendre pourquoi. Tout aussi débiles soient-ils, et ils le sont à un niveau que vous ne soupçonnez même pas, ils sentent fort bien qu’ils ne sont pas du même monde ni du même calibre que Pierre Karl Péladeau. lls sentent fort bien qu’avec sa force, son magnétisme et son parcours jonché de succès, il appartient à la race des Seigneurs alors qu’ils appartiennent à celle des trous-de-culs et des cloportes.

La noblesse, la grandeur d’âme, ils ne connaissent pas. Le seul dépassement dont ils soient capables, c’est celui qu’ils font dans la démission et la compromission. Victor Hugo, dans Ruy Blas, écrivait, interpellant des ministres aussi peu reluisants:

Voilà votre façon de servir, serviteurs qui pillez la maison ?

Et je pourrais poursuivre, en paraphrasant,

Donc vous n’avez pas honte et vous choisissez l’heure, l’heure sombre où le Québec agonisant pleure !
Donc vous n'avez ici pas d'autres intérêts que remplir votre poche et vous enfuir après !
Soyez flétris devant votre pays qui tombe, fossoyeurs qui venez le voler dans sa tombe !

Victor Hugo avait de la classe. Les Libéraux n’en ont aucune. Sentez simplement le remugle de merde qui s'en dégage !

Pierre Céré est du même acabit. Maintenant qu’il a servi de faire-valoir et de cache-misère aux Libéraux et aux fédéralistes, vous n’en entendrez plus jamais parler pour la peine, à moins qu’il ne soit récupéré par le NPD ou le gouvernement fédéral pour services rendus.

Au PQ, c’est un « nobody », et l’on voit mal comment sa performance pourrait le destiner à un sort plus grand. Tout au plus peut-il encore être recyclé dans son rôle de diviseur patenté par Québec Solidaire pour le bénéfice de ces mêmes Libéraux et fédéralistes qui cultivent QS par médias interposés pour des fins bassement électoralistes.

Quant à Alexandre Cloutier, ses déclarations sur la contribution de Pierre Céré témoignent soit d’une innocence à frémir, soit d’un cynisme à frissonner. Choisissez vos sensations ! Dr Jekyll ou Mr Hyde. Une chose est certaine, croyant briller, il a perdu de superbes occasions de se taire. Tant il est vrai qu’il y a loin de la coupe aux lèvres ! La jeunesse excuse beaucoup de choses, mais pas la connerie.

Reste le cas de Martine Ouellet. Intéressant... Elle est parvenue à se tenir à l’intérieur des limites de la décence tout en frôlant quotidiennement celles de l'indécence. Au fond, même si elle est en rattrapage, la suite dépend d’elle.