Le député et ex-ministre Pascal Bérubé a des réserves quant à un retour de Jean-Martin Aussant au Parti québécois (PQ).
Dans une entrevue accordée à Sylvain Bouchard au FM 93, le député de Matane-Matapédia semblait entretenir une certaine amertume du jour où M. Aussant a quitté le navire péquiste. «Si Jean-Martin veut venir, il est le bienvenu, mais... idéalement, s’il n’avait pas quitté [le parti], il n’aurait pas besoin de revenir.»
Alors député de Nicolet-Yamaska, Jean-Martin Aussant a claqué la porte du PQ en juin 2011, exaspéré de voir sa formation politique négliger la promotion de la souveraineté du Québec. Il a ensuite fondé son propre parti indépendantiste, Option nationale, puis a démissionné évoquant des raisons familiales.
Il a ensuite quitté le pays en 2013 pour travailler dans une grande banque à Londres. En 2015, il est revenu au bercail. Le discours qu’il a prononcé lors des funérailles de Jacques Parizeau, au cours duquel il a mentionné que sa mort «devrait amener [...] la fin des exils, qu'ils soient géographiques ou intellectuels», a plu au chef péquiste Pierre Karl Péladeau qui lui a alors tendu la main.
Un nouveau «sauveur»?
Le désir de M. Aussant de faire du Québec un pays, sa très forte cote de popularité auprès des jeunes et une équipe de campagne déjà bien selle, pourraient-ils être des éléments convaincants pour les militants souverainistes qui rêvent encore à «un sauveur»? Pascal Bérubé, pour sa part, semble tiède à l’idée.
«Bon, je l’aime bien. Je l’ai croisé, il est venu à Matane il n’y a pas tellement longtemps, dans le cadre de son travail, mais c’est ça... tu sais, quand on ne croit pas au sauveur... je pense que s’il veut contribuer, qu’il vienne de lui-même. Il fera son travail, mais moi, je ne vais pas faire l’économie d’un appui populaire des membres et je vais être pas mal moins pressé que la dernière fois d’appuyer quelqu’un.»
Convergence souverainiste
Bien qu’il ne semble pas friand d’une candidature de Jean-Martin Aussant à la chefferie du PQ, Pascal Bérubé croit fermement au ralliement des forces souverainistes, un «chantier» qu’avait lancé Pierre Karl Péladeau.
«La balle est dans leur camp [Québec solidaire et Option nationale]. Ce n’est pas complexe. On partage beaucoup de valeurs en commun et si on ne s’unit pas, on accepte que les libéraux soient là pour, peut-être, toujours. C’est aussi clair que ça. [...] Si on veut les battre, on prend les mesures. [...] On n’est pas habitués à ça au Québec, des coalitions électorales, ou une convergence des idées. On va voir ce que ça va donner, mais c’est vraiment de bonne foi chez nous. Le message est envoyé», a-t-il fait savoir.
Le député de Matane-Matapédia a aussi évoqué un sondage selon lequel les militants solidaires sont enclins à ouvrir la porte à une possible alliance. «75 % des militants de Québec solidaire étaient prêts à s’asseoir avec le Parti québécois pour parler de ça, donc est-ce que les chefs de Québec solidaire sont au diapason de leurs membres? Je les invite à valider ça.»
Possible candidature?
Questionné à savoir s’il songeait lui-même à la chefferie du Parti québécois, Pascal Bérubé a laissé savoir que, pour l’instant, il «n’est pas là-dedans». L’idée semble toutefois exciter ses militants.
«C’est sûr que dans mon comté, ils sont bien énervés, et puis on est le comté qui a les meilleurs résultats au Québec depuis trois élections, au Parti québécois le plus fort taux d’appui, alors les membres sont crinqués. Mais là, on n’est pas là-dedans.»
Avant de se rallier à Pierre Karl Péladeau et de devenir son organisateur en chef, Pascal Bérubé avait songé à une candidature à la chefferie.
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