Parizeau 2007 : « réorganiser l’éducation et la recherche : stopper le gaspillage des décrocheurs »

Parizeau 2014 : « Jean-Martin Aussant, en 2012, recrute au-delà de 6000 membres, des jeunes.

Le décrochage est-il fini? L’ordre est-il revenu dans les universités?

Tribune libre

Le 26 octobre 2007, Jacques Parizeau parlait au Lion d’Or de Montréal, à l’occasion du 90ième anniversaire de L’Action Nationale. Son sujet : Nation, Nationalisme, Indépendance. http://www.action-nationale.qc.ca/2011-06-30-23-44-4/128-numeros-publies-en-2007/novembre-decembre-2007/nation-nationalisme-independance/313-le-projet-d-une-generation
D’apparence frêle à cette époque, Monsieur Parizeau ne manque pourtant pas de lucidité. À la suite du référendum volé de 1995, il exprime ce que devrait être la logique des indépendantistes pour ne pas sombrer. De façon cartésienne, il énonce : « Dans le cadre de la mondialisation, c’est pour d’autres motifs qu’on va voir apparaître la nécessité de l’État souverain »
« Pour l’avenir, pour la réalisation de notre indépendance, on l’a dit, deux choses sont à surveiller : la productivité et l’innovation…le principal moteur de développement économique ce sont leurs universités, car c’est par elles que se développent et se structurent les innovations…. »
« Tous les enfants n’iront pas à l’université et tous ne seront pas des scientifiques. L’aptitude à développer la productivité et à diffuser l’innovation va s’appuyer sur les techniciens et les spécialistes….Les garçons décrochent beaucoup plus que les filles et cela se poursuit au cégep…Nous ne pouvons pas tolérer un gaspillage de talent et de formation comme celui que l’on accepte au Québec. Ce gaspillage, il n’est dû ni au fédéral, ni à la mondialisation, ni au capitalisme sauvage, ni au syndicalisme rigide. Il est dû à notre incapacité de comprendre que dans le monde d’aujourd’hui, la seule richesse naturelle vraiment payante est celle que l’on a entre les deux oreilles…. »
Le samedi 3 mai 2014, Monsieur Parizeau (qui copie sur les Vigiliens ) déclare : « Il faut alors se poser la question: est-on si certain que de tourner autour du pot, cacher sa raison d’être est si efficace pour attirer l’électeur?"
Et se souvenant de sa conférence d’il y a 7 ans : « Depuis 1995, le Québec a beaucoup changé; le monde aussi. Le pays à construire sera différent de celui auquel on aspirait il y a 20 ou 30 ans et le parcours pour y arriver ne sera probablement pas le même non plus. »
Et alors, il semble repenser à sa recommandation de l’époque : les universités, la culture, l’innovation et la productivité…et surtout : le DÉCROCHAGE! Le gaspillage du talent, principal frein au développement du Québec, après le libre-échange, la mondialisation… En quoi avons-nous amélioré tout ça?... Ceci l’empêche de conclure dans une ouverture optimiste. Il emprunte plutôt des formules vagues de politicien provincial :
Cela va demander beaucoup d’études et de préparation, d’explications et de promotion. Il faudra faire face à des campagnes de peur, mais aussi à des débats ardus si on veut proposer un projet de société qui soit plus intéressant et plus emballant qu’un simple engagement de bien gérer les affaires publiques. Il y en aura pour plusieurs années. Le Parti québécois, ses dirigeants et ses militants doivent prendre le temps de réfléchir. ..
Monsieur Parizeau pourra continuer à nous lire, pour des suggestions de très jeunes citoyens en formation politique intensive, qui n’auraient peut-être pas besoin de tant d’années en comités de réflexion.

Squared

Ouhgo (Hugues) St-Pierre196 articles

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Fier fils de bûcheron exploité. Professeur retraité d'université. Compétences en enseignement par groupes restreints, groupes de réflexion, solution de problèmes. Formation en Anglais (Ouest canadien), Espagnol (Qc, Mexique, Espagne, Cuba), Bénévolat latinos nouveaux arrivés. Exploration physique de la francophonie en Amérique : Fransaskois, Acadiens, Franco-Américains de N.-Angl., Cajuns Louisiane à BatonRouge. Échanges professoraux avec la France. Plusieurs décennies de vie de réflexion sur la lutte des peuples opprimés.





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5 commentaires

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    5 mai 2014

    M. Haché,
    Tout ça est en effet désespérant. Lisée, qui conseillait Monsieur, relève dans son p'tit texte de samedi, de nombreux trous de mémoire. Facal ne croit pas que le PQ va trancher. L'article de Michel Rioux dans l'aut'journal (Morts de peur,morts de rire!) relate la frousse en B.C., avant le résultat du 7 avril (la même qu'avant le dernier référendum) et leur grand éclat de rire à la victoire libérale... L'auteur en déduit qu'on ne peut plus croire les fanfarons du ROC qui nous expulseraient du Canada avant qu'on se décide. La baloune de notre condition de B.S. au Canada a pété. Ils nous retiennent parce qu'on leur rapporte. Cessons d'avoir peur d'avoir peur. En démontrant aux jeunes les avantages économiques à sortir du Canada, écoutons Catherine Dorion: ils seront là.
    Or, ils se méfient des vieilles barbes qui voudront coller et les dominer.
    S'il y a des vieilles barbes qui ne sont pas à l'establishment, qui ont des entrées dans les clubs politiques des jeunes passionnés de politiques qui vont bientôt éclore...c'est le moment de parler. Des jeunes dans la vingtaine pourraient avantageusement donner suite à la théorie de René Lévesque: un Parti politique ne peut servir plus qu'une génération! Leur jeu est donc beaucoup plus que de former le Nouveau Parti Québécois, toujours suspect chez les "mous".
    L'avenir, pour cette génération, c'est dans un Parti tout neuf (même O.N. est brûlé), carrément indépendantiste, indépendant des bonzes du P.Q., qui s'apprête encore à revenir après une opération cosmétique. Les plus jeunes du P.Q., qui n'ont pas eu le temps de s'y brûler, auront un nouveau navire amiral où oeuvrer.
    Samedi prochain, 10 mai, chez Ludger-Duvernay: journée colloque de Génération Nationale.
    http://www.vigile.net/Vers-la-recomposition-des-forces

  • Marcel Haché Répondre

    5 mai 2014

    @ Ouhgo
    Tous ceux et celles qui ont tenté rien de moins qu’un putsch contre Pauline Marois en 2011, qui ont contribué un peu aux résultats du P.Q. en 2012, tous les factieux comme Aussant et les Parizeau, selon qui il faudrait parler d’Indépendance du matin au soir, et du soir au matin, tous ces indépendantistes sincères n’ont pas l’air de se rendre compte que l’électorat péquiste ne leur appartient pas.
    Et si ça se trouve, toute une « mouvance » n’est pas prête non plus, en suite des résultats du 7 Avril, à se ranger derrière ceux et celles qui ont récolté 30,000 votes lors de la dernière élection et faire s'hybrider le P.Q. et O.N.
    Le P.Q. n’a jamais appartenu à Jacques Parizeau. Faut-il l’écrire et mettre les points sur les i ? Ni l’Indépendance non plus…
    Quand c’était le temps de faire ce qu’il fallait faire, ce gars-là a préféré parler avant, pendant et après, de référendum. Mais quand c’était le temps de rester, il est parti. Maintenant que ce n’est plus son temps, il revient nous dire que peut-être, oui, en y pensant bien, peut-être que le P.Q. devrait se distancer du référendum.
    Jamais capable d’assumer le sens de l’histoire du P.Q. ni celui de l’Histoire du Québec !
    Et ça revient en force ? Le West Island est mort de rire.

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    4 mai 2014

    Concernant les "jeunes attirés par Aussant", on comprend que Parizeau marche sur des oeufs en sous-entendant que le P.Q. doit les reprendre pour survivre. Une militante d'O.N., Catherine Dorion parle sincèrement du grand fossé qui s'est creusé entre le Parti de René Lévesque et la jeunesse du XXIième siècle:
    "Quand des jeunes d’ON ont rempli les salles d’université à les faire craquer, quand ils ont organisé avec succès des conférences dans des bars, il n’y eut, parmi les indépendantistes plus âgés, que quelques personnages d’exception pour saluer notre réussite. Le PQ n’a vu qu’un moustique à abattre. Stratégie à court terme, arrogance face aux petits partis, discours peu profonds qui n’accotaient pas les impressionnantes prises de parole éloquentes, intelligentes et profondément militantes des jeunes du printemps érable.

    On ne défend pas un projet révolutionnaire comme l’indépendance du Québec sans prendre sur soi d’expliquer concrètement, de convaincre et de faire rêver. Je ne vois qu’une seule avenue positive possible pour le PQ : sortir de l’électoralisme et de l’orgueil, retrouver le chemin de la sincérité et inspirer à nouveau. Ça accélérerait notre marche. Sinon, il nous faudra malheureusement nous unir et nous consolider en dehors de lui, le supplanter et le remplacer. Nous prendrons le temps qu’il faut. Nous avons des décennies devant nous.
    http://www.ledevoir.com/politique/quebec/405999/les-jeunes-d-option-nationale-et-le-pq
    Ainsi, si Parizeau revient en force, comme l'affirme P. Cloutier,
    il aura beaucoup de médiation à faire entre les deux formations politiques qui ont un urgent besoin d'intéresser la jeunesse. Parizeau s'est fait très visible chez Aussant au moment où il a quitté Marois. S'il dit maintenant que le P.Q. est à la croisée des chemins, il devra y être présent, à cette croisée, pour indiquer aux jeunes pourquoi ils doivent venir grossir les rangs du P.Q.

  • Hugo Girard Répondre

    4 mai 2014

    "Il emprunte plutôt des formules vagues de politicien provincial"
    C'est pas plus compliqué que ça le problème du mouvement indépendantiste qui s'en remet tout le temps au politicien de l'"establisment" pour promouvoir ses idées.
    Oubliez ça les politiciens, il n'y a aucun espoir là-dedans.
    Il faut soulever des leaders citoyens. Les appuyer à fond afin qu'il ne soit pas récupérés. Quelqu'un qui n'est pas achetable et qui ne céderait pas au chantage.
    Quelqu'un prêt à mourir pour la cause! Il y en a plus qu'on pense qui sont prêts à se battre pour la cause.
    Faut choisir les bons dirigeants. Des personnes prêtent au sacrifice.

  • Élie Presseault Répondre

    4 mai 2014

    J'aime beaucoup Parizeau le politicien indépendantiste. En ce qui concerne ses positions de nature économique, nous reconnaissons là un credo cher au PQ. Nous pouvons un peu lire les divers écueils de cette position quand nous considérons la lecture des pages de la revue Parti pris (1963 à 1968). Le contexte a changé depuis, mais la résistance de gauche demeure. Afin de mieux comprendre les résistances qui traversent les diverses tendances, utilisons les pour renforcer le levain du mouvement plutôt que de les faire régresser au sein d'un seul et même parti. La clé est le partage des circonscriptions et les termes d'un pacte électoral commun en vue de réaliser l'indépendance.