Omerta au conseil général du PLQ à Lévis

Le laisser-aller criminel du gouvernement fantoche de JJ Charest

Enquête publique - un PM complice?

André Cédilot était invité à l’émission de Le Bigot ce samedi matin. Après avoir passé en revue des exemples d’intimidation et de menaces dans le secteur de la construction, de même que ce fléau des incendies criminels qui touchent le milieu de la restauration, il déclarait qu’il y a eu un laisser-aller depuis plusieurs années au Québec.

«La mafia s’est enrichie. Donc, depuis trente ans, la mafia est devenue immensément riche. On en a la preuve avec le pont de Messine, qui étaient… eux autres étaient les principaux bailleurs de fonds dans un projet de sept milliards de dollars. Donc, ils se sont enrichis, ils se sont infiltrés dans l’économie légale, ils ont acheté des commerces pour blanchir leur argent puis tout ça. Puis aujourd’hui, bien, qu’est-ce qu’ils font? Ils font du «racket» de protection, encore, d’une façon différente, en plaçant leurs produits puis en empêchant la concurrence».

Il ajoutait par la suite que
«Oui, il va toujours y avoir des «gangs» comme ça, mais ce que je veux dire c’est qu’il ne faut pas les laisser étendre leurs tentacules comme ça. Quand c’est rendu dans l’économie légale, c’est là qu’il faut commencer à s’inquiéter parce que là on fait une concurrence déloyale, on vole l’État à tour de bras par, avec des compagnies qui obtiennent des subventions. Elles ne paient pas d’impôt. En tous les cas, tout ce qui est, tout ce que vous pouvez imaginer pour pas faire… pour, pour voler de l’argent, pour faire de l’argent, eux-autres sont là».

En réponse à une question sur le refus autant obstiné que systématique d’une enquête publique par le gouvernement de JJ Charest, M. Cédilot répondait que
«C’est sûr que ça prend quelque chose qui va, qui va, qui va comme, comme j’ai toujours dit, l’expression est, est, est pas très, pas très jolie. Mais, il faut que… la police ne gratte pas assez large pour pouvoir solutionner le problème. Il faut, il faut faire émerger ces problèmes là. Le juge Robert Cliche l’avait dit il y a quinze ans quand il a fait… il y a trente ans, c’est à dire, quand il avait fait… l’enquête sur l’industrie de la construction, il avait dit que ça prenait des enquêtes comme il venait de faire à tous les quinze ans. Parce que, les gens raffinent leurs méthodes. Disons que c’est tranquille pendant quelques années, cinq six ans, sept ans. Parce que les gens ont peur, sont prudents, ils ont été dénoncés, les principaux acteurs ont été dénoncés. Donc, ils font attention. Des gens qui veulent plus, ne veulent plus s’allier avec eux autres. Mais, ils raffinent leurs méthodes et ça reprend de plus belle dès que la surveillance s’atténue».

À savoir si les politiciens peuvent échapper aux influences de la mafia, M. Cédilot sautait sur l’occasion pour soutenir que
«Ça, c’est la bonne question à savoir. Parce que c’est clair qu’eux autres sont influencés. Mais pas par, pas directement par les, les mafieux connus. Ils sont, ils sont influencés par les, par personnes interposées, par, justement, le système de, les système de réseautage que la mafia développe dans le, dans l’économie légale».

M. Cédilot précise ensuite que:
«C’est le propre de la mafia et c’est le modèle italien. Vous le savez. Ils sont… En Italie, ils sont infiltrés jusqu’aux plus hauts sommets de la politique. Ici, on en est peut-être pas là, encore, mais, je veux dire, ça se passe par personnes interposées et c’est inquiétant. Et c’est pour ça qu’on a écrit le livre, entre autres. Pour, pour sensibiliser le public puis réveiller nos gouvernements».

Le Bigot lui demandait s’il est pour une commission d’enquête publique pour voir comment fonctionne tout ça et montrer les visages de ces gens là?
«Moi je pense qu’ils savent, M. LeBigot, ils savent comment ça marche. Ça fait quinze ans. Il y a eu un policier qui a lancé l’alerte. Entre autres, nous autres, moi j’ai écrit pendant trente ans sur la mafia. Morceaux par morceaux, pièce par pièce. Article par article pendant trente ans. Sauf que, quand tu mets ça dans un livre, c’est … c’est encore… puis là ça démontre vraiment, c’est encore plus impressionnant. Mais, il y a un policier, il y a quinze ans que j’avais interviewé moi puis il avait dit, si on prend pas au sérieux la mafia, on sera un jour obligé de prendre des lois aussi radicales qu’en Italie, non pas pour enrayer, le crime organisé et la mafia, mais juste reprendre le contrôle».

Ce que ça nous coûte, toute cette corruption.
«Ça coûte des millions et des millions. Juste, je vais vous donner… Moi, je connais les chiffres pour l’enquête Colisée. L’enquête Colisée, ça a coûté 35 millions de dollars pour cinq ans. Ça c’est la police. Qu’est-ce qu’on a arrêté? Les têtes, les têtes dirigeantes de la mafia. Qu’est-ce qu’on a appris? Toute cette collusion là et toutes ces, et toutes ces, ces ramifications là de la mafia dans l’économie italienne. Mais ça c’est resté, c’est resté sous la table, parce que ça n’a pas été dévoilé, parce que ça ne fait pas partie de la preuve. Donc non pertinent pour les accusations criminelles».

M. Cédilot somme le gouvernement de M. Charest de faire quelque chose, une enquête publique pour être plus précis. Mais, ça serait peut-être dans son intérêt de se faire réélire avant. Ça serait le conseil que M. Cédilot donnerait à M. Charest s’il était son conseiller politique. Ce qui a fait bien rire tous les participants de l’émission.
M. LeBigot déclarait ensuite que ce n’est pas la vermine habituelle, «qu’on se rend compte qu’ils sont dans l’automobile, ils sont dans les champs d’épuration, ils sont dans le remorquage, ils sont dans la construction et ils peuvent pas ne pas être très près de la politique, hein? Sur quoi M. Cédillot ajoute qu’ils sont aussi dans l’alimentation».
Le livre « Mafia Inc. Grandeur et misère du clan sicilien au Québec» est une collaboration d’André Cédilot et d’André Noël.
Avant de débuter l’entrevue, M. Le Bigot disait qu’
«Alors là, c’est parce qu’on est, c’est plus sérieux, ce qui s’est passé cette semaine, évidemment, l’assassinat en question. Ça, ça ne nous intéresse pas du tout. Ce qui nous intéresse, c’est que, ce que l’on constate à partir du travail des journalistes d’enquête de Radio-Canada, de ce qu’André Cédilot et André Noël ont écrit. D’ailleurs, on les appelle tous les deux André, est-ce que Saint-André nous protègera de, de la mafia? Ce qu’on apprend c’est qu’en fin de compte, cette société a laissé aller ces gens là, les a laissés s’installer, avec des modèles qui étaient importés de Sicile ou de Calabre. Et on a l’impression…».

Pour ma part, j’ai l’impression que ce qui s’est passé cette semaine mérite qu’on s’y penche un petit peu. On trouve là au moins un élément d’information qui recoupe autant qu’il renforce les propos de M. Cédilot sur le blanchiment d’argent: le complexe funéraire Loreto de St-Léonard, où sera exposée la dépouille Nicola Rizutto, se trouve à être la propriété de la famille.
Les médias rapportent également que les photographes de la police seront très actifs lors des funérailles de M. Rizzuto, qui sont prévues pour l’après-midi de dimanche en l’église Notre-Dame-de-la-Défense dans la Petite-Italie. La famille de M. Rizzuto a engagé une agence de sécurité pour la surveillance de leurs propriétés sur la rue Jean-Berthelet, de même que pendant les funérailles de dimanche.
***
Omerta au PLQ
De Boisbriand, un militant de longue date au PLQ, Martin Drapeau, avait été l’objet d’une poursuite bâillon de 150 000$ par Lino Zambito – M. Élections municipales clés en main - parce qu’il avait soulevé des questions sur l’attribution d’un contrat attribué à la compagnie de M. Zambito pour la construction d’une usine d’eau potable à Boisbriand.
Au conseil général du PLQ à Lévis pendant cette fin de semaine, M. Drapeau a été le seul à demander la création d’une vaste enquête publique sur l’attribution des contrats gouvernementaux à l’industrie de la construction. Sur les six cent membres du PLQ réunis à Lévis, personne ne s’est levé pour seconder sa proposition qui a été rejetée en moins de deux minutes. Preuve de la complicité ou – au minimum - une caution feutrée pour le vol de milliards de dollars à l’État québécois.
Dimanche après-midi, des centaines d’autres libéraux se trouveront dans une église de la Petite-Italie pour rendre un dernier hommage à Nick Rizzuto. Pendant cette cérémonie funèbre, disons que les enquêtes publiques ne seront certainement pas au cœur de leurs préoccupations familiales. Solidarité et discrétion étant le mot d’ordre traditionnel.
Daniel Sénéchal
Montréal


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5 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    15 novembre 2010

    La sainte alliance Charest-Mafia-FTQ
    http://www.ledevoir.com/images_galerie/1_69007/dans-la-serie-les-deux-mains-sur-le-volant.jpg

  • Archives de Vigile Répondre

    14 novembre 2010

    Désolé pour les liens (erreur 404)
    Crime organisé aux ports maritimes, aéroports et frontières internationales.
    http://www.cisc.gc.ca/annual_reports/annual_report_2004/ports_2004_f.html
    Julie Snider défend son conjoint.
    http://www.radio-canada.ca/nouvelles/societe/2010/11/12/002-vendredi-proces-pkp-src.shtml

  • Archives de Vigile Répondre

    14 novembre 2010

    Bonjour M.Sénéchal
    Business as usual, Aux USA comme au Canada, on ferme les yeux sur les activités criminelles de la mafia, en échange la mafia nous protège contre le terrorisme et subventionne les campagnes électorales. C'est pas vrai que la prostitution est le plus vieux métier du monde, c'est le gangstérisme suivi pas loin des politiciens verreux.
    www.cisc.gc.ca/.../ports_2004_f.html
    P.S. Gérald Deltell aurait pu se contenter de traiter JJ Charest de voyou, on aurait pu voir Michou défendre son conjoint aux infos.
    www.radio-canada.ca/.../002-vendredi-proces-pkp-src.shtml

  • Archives de Vigile Répondre

    14 novembre 2010

    Je suis plutot d'accord avec Cédilot mais Normand Lester a un autre point de vue:
    http://qc.news.yahoo.com/s/yahoocanada/101112/canada/la_mort_de_nicolo_rizzuto_et_le_cr_puscule_des_crapules_mafieuses

    «Vito Rizzuto doit être libéré de prison au Colorado en 2012. S'il revient à Montréal, le chef en titre du clan mafieux va avoir de la difficulté à obtenir une assurance-vie à un prix abordable. Mais il est plus que probable que l'Italie obtienne son extradition pour une affaire de blanchiment d'argent dans l'industrie de la construction de son pays natal
    Les Rizzuto ont régné au début des années 2000 sur ce qui était sans doute devenu l'une des premières organisations mafieuses de la planète, les cinq clans new-yorkais (Lucchese, Gambino, Genovese, Bonanno et Colombo) étant en déclin depuis une trentaine d'années.
    Le crépuscule des crapules mafieuses américaines a deux explications. D'abord la loi RICO (Raketeer Influenced and Corrupt Organisations) qui a permis aux autorités de reprendre dans les goussets des parrains et des capos des sommes colossales provenant d'activités criminelles. Ensuite la fin de l'Omertà. Confrontés à des peines de centaines d'années de prison, les soi-disant Hommes d'honneur, préféraient devenir délateur envoyant un grand nombre de « made men », de mafiosi initiés, derrière les barreaux.
    Ici le coup fatal a été porté à l'organisation par le projet Colisée de 2006 qui a permis d'écrouer 90 mafieux à cause d'une gaffe impardonnable qui détruit à jamais la réputation du clan. Pour des raisons inexplicables, les Rizzutos n'ont pas régulièrement fait faire le balayage électronique de leur QG permettant ainsi à la police d'enregistrer en audio et en vidéo pendant des années toutes leurs activités au Club Consenza, le siège social de l'organisation.
    La Mafia montréalaise, c'est à l'origine des immigrants siciliens illettrés et sans le sou qui par des crimes de sang et l'extorsion s'imposent par la menace et l'intimidation dans la restauration, l'alimentation, l'immobilier et la construction et montent dans l'échelle sociale. Ces entreprises servent ensuite à lessiver les profits de la criminalité, dont le trafic de drogue. Sur trois ou quatre générations, des fortunes considérables furent accumulées. Le tout n'aurait pas été possible sans le silence des institutions et des organisations sociales de la communauté italienne qui n'ont jamais osé dénoncer ce cancer et sans les liens politiques occultes noués avec, en particulier les partis libéraux du Canada et du Québec. Sinon comment expliquer qu'au Canada, il a fallu attendre les années 2000 pour avoir une loi sur le recyclage des produits de la criminalité semblable à la RICO?
    Notons pour mémoire, parmi les rares cas qui sont sortis de l'ombre, celui du ministre libéral martyr du FLQ, Pierre Laporte en relation pour le financement de sa campagne à la chefferie avec Frank Dasti et Nicola Diorio des capos de l'organisation Cotroni. Du côté du PLC, l'homme de confiance et lieutenant du Québec de Jean Chrétien, Alphonso Gagiano, était ancien comptable de Agostino Cuntrera (lieutenant de Rizzuto assassiné récemment). Il le fréquentait à l'Association Siculiana de Montréal et lui a d'ailleurs cédé la présidence de l'association de natifs de ce village sicilien. La GRC avait dissuadé Chrétien de nommer Gagliano au cabinet en 1993 qui, malgré tout, est devenu ministre des Travaux publics en 1996. (Alphonso affirme qu'il ne savait absolument rien des liens de son ami Agostino avec la Mafia)
    La mafia a dépassé son Zénith. Partout sur la planète, elle cède la place aux organisations criminelles russes et chinoises. Montréal était l'un de ses derniers bastions. Certes, les bandits italiens qui commanditent par vendetta la dératisation sanglante actuelle des Rizzuto vont reprendre la marque de commerce Mafia, mais l'opération n'aura plus jamais l'ampleur et le prestige d'antan.»

  • Archives de Vigile Répondre

    14 novembre 2010

    Les députés du Parti Libéral du Québec sont lâches et incompétents.Des minables à foutre à la porte.Ça pue plus que le purin de cochon.
    Étouffer une commission d’enquête sur la corruption dans la construction prouve que le parrain-chef du Parti Libéral du Québec,J J Charest, n’a pas les mains propres sur le volant.