Le débat qui déchire la planète ensanglantée par les attaques djihadistes est porté désormais par divers opposants acharnés de ce qu’on appelle «les valeurs universelles».
Dans l’esprit de plusieurs, transformés en prosélytes de tous les voiles, de toutes les pratiques barbares, de toutes les discriminations et de toutes les violences, contre les femmes en particulier, notre refus de certaines pratiques est tout simplement du colonialisme à leurs yeux.
Les valeurs universelles n’existeraient que dans la tête d’Occidentaux, ceux qui supposément incarnent l’intolérance, se prétendent supérieurs et véhiculent la xénophobie, le racisme et l’islamophobie. Des Occidentaux, exploiteurs des damnés de la terre, bref, des capitalistes sans cœur, sans morale et dénués de toute compassion.
Les valeurs universelles ne sont pas que des valeurs occidentales. Elles sont portées par une vision de l’être humain, par une morale et par un humanisme qui n’a ni frontières ni pays. L’intégrité physique et la liberté de parole sont au-dessus de toutes les pratiques culturelles qui les rejettent.
Pour parler clairement, un pays où la loi permet de lapider les gens, de couper la main d’un voleur, de mutiler sexuellement les femmes est un pays qui répugne aux défenseurs des valeurs universelles.
L’imposture intellectuelle
L’égalité des sexes n’est pas qu’une valeur occidentale. Ce n’est pas non plus une nouvelle forme de colonialisme, comme on l’a vécu en Afrique ou en Inde entre autres. Défendre l’indéfendable, c’est-à-dire l’inégalité légale, politique et culturelle des femmes tout en accusant les Occidentaux d’être colonialistes est une imposture intellectuelle. Que des femmes claironnent leur liberté de choisir de ne pas être libres ne change rien à cet idéal.
Toutes les expressions culturelles ne sont pas égales. Toutes les religions ne sont pas sur le même pied, même si elles ont toutes des problèmes avec les femmes qu’elles excluent plus ou moins au nom d’écrits anciens sacralisés, mais condamnables au nom du progrès moderne.
Au Québec, on n’est pas à l’abri du relativisme culturel. Le cours de religion a été remplacé il y a 20 ans par un cours d’éthique et de culture religieuses qui baigne en réalité dans un relativisme de rectitude politique. Ce qui a permis de former de nouvelles générations sans autres repères moraux qu’une tolérance à toutes les expressions culturelles au nom du respect de la différence. Et ce refus de hiérarchiser les actions et les valeurs témoigne avant tout de la terreur qu’ont les Québécois de porter quelque jugement que ce soit sur les autres, sauf sur eux-mêmes. L’autoflagellation est monnaie courante chez les «de souche» de même que le droit à l’irresponsabilité
La volonté majoritaire
Des valeurs peuvent s’imposer par la loi en démocratie. Et elles doivent aussi être partagées. Dans nos rapports actuels avec les immigrants, l’objectif, qui se décline en slogan, c’est le «vivre ensemble». Or, nous devons plutôt promouvoir activement un principe en train d’éclater dans notre société et qui est celui de la volonté majoritaire.
Existe-t-il encore cet esprit majoritaire au Québec qui permet de partager des valeurs communes que l’on espérerait aussi universelles? Le remodelage du Canada où chaque citoyen croit être son propre pays en affirmant la primauté de ses propres valeurs, sa morale individuelle et ses propres mœurs annonce plutôt une tour de Babel communautariste.
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