Martin Schulz s’en va…

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Le commencement de la fin pour l'UE

Mardi 17 janvier, le Parlement européen aura élu un nouveau président. Député européen durant vingt-deux ans avant de présider, pendant cinq ans, le Parlement, le socialiste allemand Martin Schulz n’a pas eu la partie facile. Il laissera une Union européenne en crise, paralysée par les États membres et contestée par les populations de plus en plus rétives aux diktats de Bruxelles.


La présidence Schulz poursuivit les politiques menées depuis 2005, année qui a vu la France et les Pays-Bas – deux pays fondateurs de l’Union – dire non au référendum sur la Constitution européenne. Autistes, les parlementaires européens ont refusé d’entendre les avertissements qui leur ont été lancés, s’entêtant à accélérer les mesures renforçant l’intégration et l’élargissement de l’Union, sauvant des banques coupables et encourageant l’immigration de masse dans des proportions démesurées.


Dans un entretien d’adieu, Martin Schulz ne cache, d’ailleurs, pas sa volonté d’étouffer les nations, voire de les nier. Il y déclare, notamment, avoir peur de l’influence du Conseil européen (Malte, première ligne historique de défense de notre civilisation, en prendra prochainement la présidence), jugeant que le Parlement et la Commission devraient s’allier plus étroitement pour faire triompher une vision supranationale, c’est-à-dire une techno-administration post-démocratique mettant en échec les exécutifs élus des États membres. Il est tout de même sidérant de constater qu’un homme puisse à ce point mépriser les peuples souverains. S’il était tout à fait libre d’imposer ses volontés, Martin Schulz interdirait, probablement, les référendums et les partis « populistes » en Europe.


Le continent européen doit répondre à des questions existentielles. Il en va de sa survie. La sagesse, celle des pères de l’Europe, à commencer par les Grecs, nous impose de comprendre que la construction européenne, telle qu’elle est pensée depuis Maastricht, a échoué. Cela ne marche pas.

Les signes sont nombreux : Brexit, référendum italien, crise grecque, monnaie unique réprouvée par de nombreux récipiendaires du prix Nobel, impuissance politique à l’extérieur des frontières de l’Europe… L’Union européenne n’étant pas plus une nation qu’un empire, elle ne pèse rien dans le monde. Au Mali, la France seule est intervenue. En Europe de l’Est et en Syrie, l’Union a compté pour du beurre, ridiculisée et colosse aux pieds d’argile. Quant à l’accord négocié par l’Allemagne et la Turquie, relatif à la crise desdits « migrants », il est le fruit d’un ignoble chantage du président Erdoğan, qui a pu gagner quelques milliards au passage…


Une politique qui se réduit à d’hypothétiques et abstraites « valeurs » est vide, sortie de la réalité. L’Union européenne est, donc, devenue une fiction, une machine déshumanisée et désincarnée qui se regarde de l’extérieur, infatuée de sa mécanique juridique et de sa supériorité morale. Apathique, permissive, obèse, dure avec les faibles et faible avec les durs, en voie de tiers-mondisation, démilitarisée ou, pour faire court, dévitalisée, l’Europe a trouvé sa Némésis en l’Union européenne. Oh, il ne fait guère de doute que le successeur de Martin Schulz devrait, peu ou prou, lui ressembler. Néanmoins, une autre Europe finira par se lever. Dès l’année prochaine avec les élections françaises et allemandes ? Espérons-le.


« Le véritable exil n’est pas d’être arraché de son pays ; c’est d’y vivre et de n’y plus rien trouver de ce qui le faisait aimer », disait Edgar Quinet. C’est tout à fait l’état dans lequel nous vivons présentement. L’Union européenne nous dépouille de notre souveraineté. La France, vidée de sa substance politique, ne transmet plus une identité collective.



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