SHERBROOKE – Pauline Marois et François Legault seront sanctionnés par les électeurs, le 7 avril, pour leur ton acrimonieux et leurs insultes à son endroit, croit Philippe Couillard.
Le chef libéral, qui domine tous les sondages depuis quelques semaines, est persuadé que l’aversion des Québécois pour l’attitude de ses adversaires va leur coûter cher.
Ulcéré par les attaques de la chef péquiste et du chef caquiste, il dit s’être mordu les lèvres à plusieurs reprises depuis le début de la campagne électorale, une campagne «dure», afin d’éviter d’employer le même ton et de répliquer «avec de la boue».
Il se fait un devoir d’être «respectueux», convaincu que la stratégie sera payante et qu’elle démontre qu’il a l’étoffe d’un premier ministre rassembleur.
UNE ATTAQUE «MÉDIOCRE» DE MAROIS
M. Couillard n’a visiblement pas digéré la dernière flèche décochée par Pauline Marois, dans la foulée de la diffusion d’un entretien de son ex-associé d’affaires, le Dr Arthur Porter, depuis sa prison panaméenne. «Je vais vous dire quelque chose que ma mère me disait: “Qui se ressemble s'assemble”», avait-elle déclaré mercredi.
«C’est tellement médiocre, a-t-il réagi. Quand on répond sur ce ton-là, qu’on emploie ces mots-là, on envoie un message très négatif sur sa personne à la population. C’est le message qu’on est prêt à tout, y compris à insulter, à rabaisser, à faire de la culpabilité par association. Il serait tellement facile pour moi de rétorquer sur le même ton. Je ne le ferai pas», a-t-il exposé.
En anglais, il a été plus incisif lors d’un point de presse au local électoral du candidat libéral dans Sherbrooke, Luc Fortin.
«C’est inacceptable. Moi, je ne lui ferais jamais ça. Ça démontre qu’elle n’a pas de leadership», a-t-il dit. Philippe Couillard estime que son attitude lui donne, à lui seul, la crédibilité de rallier les électeurs. Il dit vouloir gouverner pour tous les Québécois de toutes les allégeances et de toutes les origines.
Prédisant un gouvernement majoritaire libéral, il refuse de spéculer sur le climat en chambre s’il devait former un gouvernement minoritaire. Mais il promet, néanmoins, de continuer à travailler «dans le respect» de ses adversaires. «Après le 7 avril, toutes les idées vont être bienvenues», a-t-il lâché, afin d’illustrer son ouverture.
BLITZ RÉGIONAL
M. Couillard mènera un blitz régional dans le dernier droit de la campagne, qui le conduira dans sa circonscription, Roberval, lors du jour J. D’ici là, il se rendra notamment en Outaouais et il effectuera une tournée éclair de la Gaspésie, de la Côte-Nord et de l’Abitibi à bord d’un avion nolisé dimanche.