Toronto est la seule ville canadienne qui peut logiquement aspirer à devenir l'un des centres financiers internationaux.
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Josh Hjartarson et Matthew Mendelsohn - La mosaïque canadienne actuelle dans le secteur hautement sophistiqué des valeurs mobilières est composée de 13 organismes de réglementation distincts. Elle sert mal les intérêts du pays et est un obstacle au bon fonctionnement de l'union économique canadienne. L'existence de tous ces organismes n'est pas dans l'intérêt des entreprises, des investisseurs ou des consommateurs du Canada, incluant ceux du Québec.
Toronto devrait accueillir le siège social de cet organisme national de réglementation. Cela ne peut être contesté. Il y a plus de gens travaillant dans le domaine des valeurs mobilières à Toronto qu'à Montréal, Vancouver, Calgary et Winnipeg réunies.
Malheureusement, pour l'instant, il semble que les vieilles politiques régionales du Canada pourraient avoir eu gain de cause. Le gouvernement fédéral va de l'avant avec un organisme unique de réglementation des valeurs mobilières, mais optera pour un siège social «virtuel» dont les rênes du pouvoir et les décideurs seront dispersés dans tout le pays. Le fédéral a ainsi plié en partie devant les pressions du Québec et de l'Alberta.
Il est bon de rappeler qu'au moment où le gouvernement fédéral a annoncé initialement ses objectifs, il a dit clairement que les provinces auraient leur mot à dire dans la gouvernance et qu'il y aurait des bureaux régionaux forts au pays. Il s'agissait d'accommodements raisonnables au profit de la diversité régionale. Cependant, Ottawa a fait savoir la semaine dernière qu'il n'y aura même pas de siège social.
Il s'agit d'une mauvaise politique?; l'organisme de réglementation unique se doit d'avoir un siège social digne de ce nom. Un véritable siège social est un endroit où la majorité des décideurs sont réunis sous un même toit et sont responsables de la coordination des bureaux régionaux. Un organisme de réglementation qui voit la prise de décision éparpillée un peu partout dans le pays est de toute évidence moins efficace. Il répondrait également plus lentement et de manière moins bien coordonnée aux urgences en matière de réglementation.
Un organisme de réglementation basé à Toronto pourrait plus facilement sonder les réseaux de connaissance régionaux et les ressources humaines qui y sont regroupées, échanger avec l'industrie en matière de risque, demeurer à l'affut des produits innovateurs et surveiller les agissements des acteurs du marché. Cela permettrait d'assurer un meilleur contrôle.
Les activités des services financiers ont été regroupées en un petit nombre de centres financiers internationaux. Toronto est la seule ville canadienne qui peut logiquement aspirer à devenir l'une de ces plaques tournantes. Le Canada a tout intérêt à voir sa métropole financière renforcer sa position. À l'aide d'un leader mondial dans le domaine financier, le Canada se positionne afin de pouvoir mettre la main sur une part plus large du commerce international en matière de services financiers. C'est excellent pour le pays au grand complet, particulièrement pour Montréal en raison des liens étroits entre les communautés d'affaires de ces deux métropoles.
Les Canadiens ne se rendent pas toujours compte que nos concurrents ne proviennent plus des autres régions du Canada, mais bien du reste du monde. Et la planète l'a bien compris, elle.
Les autres pays déterminent les secteurs où ils ont un net avantage concurrentiel et font tout ce qui est en leur pouvoir pour améliorer cet avantage. Au Canada, nous faisons tout le contraire. Nous ne sommes pas chauds à l'idée que Toronto ressorte comme étant un acteur financier international et nous tentons tout ce qui est possible pour freiner son élan. Ce manque de maturité nuit à tout le monde.
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Josh Hjartarson et Matthew Mendelsohn
Les auteurs sont respectivement directeur des politiques et directeur du Centre Mowat de l'Université de Toronto.
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