Lettre au Parti Québécois

M. Boisclair doit partir

Tribune libre - 2007

(Destiné au site web du PQ)

L'homophobie rampante qu'on ne peut identifier dans les sondages n'en
existe pas moins. La consommation passée de drogue de M. Boisclair est un
facteur ajouté assez important, pas exclusif, qui explique cette grave
défaite.
Je ne ferais généralement pas de tribune ici, c'est incorrect. Même sans
carte de membre, électeur péquiste dans Bourget à Montréal j'exprime mon
avis sur A. Boisclair, même si c'est dur et qu'il n'est pas responsable de
ces préjugés sociaux. Pour appuyer ce premier argument sur le rejet en
terme de voix exprimées, le PQ n'a pas fini second partout dans les comtés
sans victoire. Dans les régions agricoles ou Québec la capitale, deuxième
ou troisième, c'est la dure défaite.
Le processus électoral ne fait pas qu'élire un gouvernement et
l'opposition. L'élection fait perdre de façon spectaculaire un chef de
parti plus que les autres et le transforme en bouc-émissaire offert en
guise de catharsis à la collectivité.
Pire, le rapport explosif entre des préjugés et le chef qui tente de se
faire élire comme PM le destine à être symboliquement, automatiquement
rejeté par le processus électoral. Il est symboliquement expulsé du système
ou du corps social qui aurait pu autrement lui accorder un statut
supérieur.
C'est un état anthropologique relativement important dans les sociétés
anciennes qui a pris corps de façon rationnelle dans nos sociétés modernes.
J'ai été victime dans ma jeunesse de préjugés, comme A. Boisclair ou bien
d'autres, me rendant d'autant plus sensible par extrapolation à la condition
nationale minoritaire du Québec, etc.
Je rejette ces préjugés quoique, comme la plupart des individus, entre
l'attirance et la répulsion pour ces processus rationalisés d'expulsion dont
nous n'arrivons pas à nous défaire, comme l'élection par exemple. Autre
exemple moderne: les sports collectifs comme le hockey, le soccer, etc.
C'est le processus du jeu en quelque sorte.
C'est pourquoi il est plus facile de changer un chef que de transformer
les mentalités d'un million et demi ou deux millions probable d'électeurs
en considérant que le processus électoral se pose en miroir du vécu
quotidien et qu'il ne pardonne aucune inadaptation ou "faute" fantasmée.
D'ailleurs, des candidats renvoyés de l'ADQ en ont fait l'expérience sous un
autre angle.
Qu'on comprenne bien mon désagréable message. Je n'aime pas cette petite
barbarie à visage hypocrite des préjugés. Malheureusement un parti qui
cherche à faire la souveraineté du Québec peut-il se permettre d'aller au
front avec un chef fragilisé par l'empire de la rumeur et des préjugés.
La question se pose et elle est brutale, je sais, mais il en est ainsi. Nous
verrons en avril le sort de Ségolène Royal, candidate féminine à la
présidence devant faire face au machisme français et à ses préjugés. Encore
que cette innovation politique en France se fait dans un contexte dénué
d’un enjeu fondamental. Nous savons intuitivement que Sarkozy, le plus
cynique et en même temps le plus conventionnel des politiciens, l'emportera.
Bernard Drainville serait un meilleur chef pour le PQ sans que j'en donne
trop maintenant les raisons. Je pense aussi à un J.-F. Lisée que je connais
peu mais qui semble intéressant aussi comme journaliste et communicateur.
Ps: J'envoi ce texte à la tribune en tant que première. Accepté ou refusé.
Voilà.
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/spip/) --


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé