1759-2009

Loterie provinciale

Tribune libre

Dans son texte du jeudi 29 janvier courant, André Pratte s’est vraiment surpassé dans son zèle d’apologiste à la solde de nos adversaires cantonnés à Ottawa et à Montréal en soutenant que « Québec rêvait du gros lot de la 6/49 et qu’il devra se contenter de celui de la Quotidienne. » Nés pour un petit pain, n’est-ce pas ?
Ça fait près de 250 ans que les Canadiens d’origine et leurs descendants ont eu à essuyer une longue succession de violences, d’insultes et de rebuffades qui ont ponctué notre histoire de peuple largué par Louis XV, cédé aux mains de l’envahisseur et de leurs descendants. La prorogation du parlement du 4 décembre passé et le budget récent de M. Flaherty sont les toutes dernières salves dirigées contre le peuple du Québec par les représentants de la couronne britannique. Prétendre que le Québec ne perd rien dans ces circonstances relève de la mystification.
Le Québec sera toujours perdant tant qu’il sera l’objet des règles improvisées d’Ottawa qui n’ont rien à voir avec la démocratie.
En ce début de crise économique, le Québec perd déjà sur bien des fronts : privatisations, particulièrement en soins de santé, caisse de dépôt, proposition d’une agence canadian de valeurs mobilières, péréquation à la baisse et déséquilibre fiscal. D’ailleurs, il n’y aura aucune amélioration pour l’accès à l’assurance-emploi et très peu de soutien pour les secteurs manufacturiers et forestiers.
Dans la même édition de La Presse, Lysiane Gagnon vient affirmer ensuite que beaucoup d’eau a coulé sous les ponts du Saint-Laurent et qu’elle se dit attachée à ce que le Canada est devenu après la conquête, tout comme d’autres bouffons de foire qui vont jusqu’à prétendre que la conquête de 1759 fut pour notre bien. On doit retenir de leurs propos que ces amuseurs du roi neigre Paul de Sagard sont des automates sans sens critique au service de l’idéologie émanant de l’extérieur du Québec et de Montréal, qui fait de l’unité canadian sa première priorité.
Ceux qui ont le culot de prétendre que les britanniques nous ont amené la démocratie n’ont rien compris de l’histoire du peuple Canadien-Français qui a eu à se battre continuellement pour la démocratie, depuis 1763, contre l’iniquité des descendants des conquérants et de leurs alliés.
La bataille du peuple québécois ne cessera jamais, elle s’inscrit dans son devoir de mémoire sur ce que nous ont légué nos ancêtres.
Daniel Sénéchal Montréal


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