Le Mouvement Québec français (MQF) veut relancer le débat sur l'application de la loi 101 dans les cégeps. Il s'inquiète de l'augmentation de la fréquentation des collèges et des universités anglophones au Québec.
Le président du MQF
, Maxime Laporte, y voit un danger d'anglicisation qui doit être freiné. Il souhaite forcer la fréquentation d'institutions collégiales francophones pour les élèves qui sont passés par l'école primaire et secondaire en français.L’application de la loi 101 dans les établissements collégiaux est une mesure essentielle dont le Québec français ne peut se priver.
Selon la Fédération des cégeps, autour de 17 % des étudiants fréquentent un collège anglophone. À l'université, un étudiant sur quatre (25 %) va dans une institution anglophone (Bishop's, Concordia ou McGill), selon le Bureau de coopération universitaire.
Cette situation représente un danger pour le MQF. Il craint qu'une majorité de ces étudiants choisissent d’abord l'anglais comme langue de travail et comme langue au quotidien ensuite.
Maxime Laporte veut profiter du débat à venir sur le renforcement de la protection de la langue française pour discuter des cégeps.
La seule approche viable est celle visant à enrayer les causes de l’anglicisation, sans négliger évidemment la plus dommageable d’entre elles, la non-application de la loi 101 au collégial
, dit-il.
Pas sur le radar à l'Assemblée nationale
L'idée d'appliquer la Charte de la langue française au collégial a flotté ces dernières années au Parti québécois avant de disparaître.
Le chef par intérim du parti, Pascal Bérubé, a clairement indiqué il y a quelques jours que ça ne faisait pas partie du programme. Il mise davantage sur un renforcement de la loi pour les entreprises qui comptent entre 25 et 49 employés et qui échappent à son application.
Même son de cloche du côté de Québec solidaire qui milite, notamment, pour un renforcement du français au travail pour les entreprises de plus de 10 travailleurs.
Quant au gouvernement, il promet de nouvelles mesures pour mieux protéger la langue française. Il pourrait rouvrir la loi 101, mais il n'a jamais évoqué son application dans les cégeps. Le Parti libéral n'est pas fermé à l'idée de réformer la loi, mais n'a, lui non plus, jamais appuyé l'idée de l'appliquer au collégial.