Les yeux bridés…

Québec 2007 - démagogie et populisme


Les adeptes de la grande religion de la rectitude politique ont trouvé une nouvelle âme impure à excommunier: André Boisclair.
Voulant illustrer le phénomène galopant de la mondialisation, le chef du Parti québécois a déclaré mercredi qu’il avait été surpris de constater le très grand nombre d’étudiants aux “yeux bridés” dans ses cours à Harvard, où il étudié un an. M. Boisclair, qui s’adressait à des étudiants à Trois-Rivières, voulait ainsi démontrer un des aspects de la mondialisation et de la grande concurrence entre pays.
Les médias francophones n’ont même pas relever l’allusion (tout le monde sait que les étudiants chinois sont très nombreux dans les grandes universités aux États-Unis), mais leurs pendants anglophones, par contre, ont immédiatement relevé ce signe de racisme latent chez André Boisclair.
Here we go again!
Chaque fois qu’il est question, même très vaguement, de relations inter-ethniques, l’”argent et le vote ethnique” ne sont jamais très loins dans l’esprit de certains journalistes convaincus que le PQ est un repère de racistes.
À supposé que M. Boisclair ait eu un choix de mots malhabile (ce qui n’est même pas le cas), s’est-on posé la première question: André Boisclair est-il raciste?
Le bonhomme a quelques défauts, mais certainement pas celui d’être raciste.
Mario Dumont, qui n’a pas souvent des bons mots pour le chef du PQ, n’a pu retenir un petit rire quand on lui a demandé de commenter l’affaire de yeux bridés.
“M. Boisclair est un homme de générosité”, a répondu M. Dumont.
On passe à un autre appel…
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Le Vendredi 16 mars 2007
LES YEUX BRIDÉS (encore…)
Disons, pour être charitable envers nos collègues anglophones, que c’est seulement une nouvelle preuve que les deux solitudes sont encore bien loin de se réconcilier.
Je parle évidemment de la réaction à la remarque d’André Boisclair sur les yeux bridés de ses anciens camarades de classe à Harvard.
Avez-vous vu la une de tous les grands journaux du Canada anglais (et même The Gazette)?: Boisclair won’t apologize for slanting eyes remark…
Bien non, il ne s’excusera pas pour avoir dit qu’il avait été surpris de voir tant d’étudiants avec les yeux bridés dans ses cours à Harvard (tout simplement pour illustrer le phénomène de la mondialisation et du développement de certains pays émergents). Et pourquoi diable devrait-il le faire?
Si quelqu’un fait une blague dans un discours sur les nombreuses «têtes blondes» en parlant des Scandinaves ou des tâches de rousseur des Irlandais, est-ce qu’il devrait s’excuser d’avoir tenu des propos racistes? Et si je dis que le principal charme des cafés italiens (outre le café, évidemment), ce sont les conversations animées des clients exubérants, est-ce que je suis un raciste? Come on!
Outre la chasse aux sorcières des agents de la rectitude politique, il y a quelque chose de détestable dans cette habitude qu’ont certains médias anglo-canadiens de penser que les leaders souverainistes ont nécessairement un fond de racisme.
Ce qui est encore plus détestable, c’est de constater que quand une Jane Wong vient passer deux jours à Montréal et conclut dans The Globe and mail que la loi 101 est responsable de la tuerie du collège Dawson, les mêmes médias anglophones ne relèvent pas, ou si peu, le racisme d’une telle conclusion.


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