Chaque époque a ses bien-pensants, ses belles âmes prêtes à parader pour la bonne cause, même si elle n’a aucune chance de se réaliser. Il y a 40 ans, c’était le désarmement nucléaire. Aujourd’hui c’est le végétalisme. Des militants végans viennent de perturber le repas de convives au restaurant Joe Beef leur criant de ne pas manger de viande.
Le même groupe d’activistes végans du Direct Action Everywhere avait déjà manifesté surtout en anglais devant le comptoir de viandes du Costco du Marché Central à Montréal. Leur chef, Len Goldberg, avait mis en ligne une vidéo diffusée sur TVA nouvelles. Le site Facebook Direct Action Montreal montre aussi la perturbation qu’ils ont menée début décembre dans une porcherie de Saint-Hyacinthe, demandant d’envoyer de l’argent: «Help fund a documentary on the repression of animal rights activists in Canada». Le groupe anglophone s’intéresse aux droits des animaux, mais manifeste le plus profond mépris pour la majorité francophone du Québec. C’est bien eux!
Ces militants semblent avoir un même profil petit-bourgeois anglo qui me fait soupçonner que ce groupuscule est une émanation d’une organisation ontarienne qui avait effectué la même action dans un restaurant de Toronto à laquelle participait aussi Goldberg en avril 2018. Joe Beef est un resto de référence pour les anglos, c’est pourquoi il a été ciblé.
Ok les boys, voici ce que j’en pense de votre végétalisme de façade. Quelqu'un vous traduira mes propos en anglais. D’abord pour simplifier végétarien, végétalien, végan, je les mets tous dans le même panier. Les végans renoncent à consommer tout produit qui provient de la mort ou de l’exploitation d’un animal pour des raisons principalement éthiques. Non seulement ils pratiquent leur ascétisme alimentaire, ils veulent l’imposer à la planète entière en évoquant pour se justifier des raisons sanitaires et environnementales. Ça mène les plus fanatiques à exiger que les animaux aient le même statut que les humains. Normal : une bête en vaut bien une autre.
Les végans excluent de leur menu, outre la viande, les œufs, les produits laitiers et tous les autres ingrédients d'origine animale. Les plus orthodoxes ne mangent pas non plus d'aliments transformés à l'aide de produits d'origine animale, comme le sucre blanc raffiné et certains vins. Nombre d’entre eux élargissent encore plus la définition du végétarisme au-delà de la simple nourriture. Les végétaliens exaltés évitent l'utilisation de tous les produits non alimentaires d'origine animale, tels que le cuir, la fourrure et même la laine.
Revenons maintenant à nos végans canado-québécois. Je demande à ces personnes... euh pardon pour mon vocabulaire spéciste... à ces êtres vivants d’être fidèles à leurs convictions : ils devraient s’abstenir dorénavant de prendre tout médicament et aussi de s’abstenir de tous soins médicaux. Des centaines de millions d’animaux ont été sacrifiés et sont encore sacrifiés pour les développer, souvent dans des conditions atroces.
En principe nos végans devraient s’opposer à ce que leur vieux père se fasse greffer une valve cardiaque provenant de tissus prélevés sur un porc. S’ils sont conséquents, ils vont aussi refuser des traitements médicaux à leurs enfants parce qu’ils ont été développés en utilisant des cobayes en grands nombres soumis à des tortures infernales. Vont-ils scander la médecine ce n’est pas la santé, c’est de la violence? Malades, vont-ils refuser d’aller à l’hôpital? Détruire leur carte d’assurance-maladie basée sur cette réalité abjecte.
Vous savez comme moi que les végans ne le feront pas. Il leur serait impossible de vivre en société en respectant strictement leurs convictions.
Ce qu’ils veulent vraiment c’est parader leur supériorité éthique hypocrite, sans en assumer toutes les conséquences. Ils sont contents d’être des végans d’apparat.
Les végans veulent vivre dans un monde sans cruauté pour les animaux, mais ils semblent indifférents au sort des millions d’humains qui subissent des cruautés immondes partout sur terre. Les humains qui tuent d’autres êtres humains les laissent froids.
Être plus ému par la cruauté envers les animaux qu’envers les humains. Un trait qui semble caractériser notre époque.