Des élections le 4 septembre?

Les vacances de Jean Charest...

Après un printemps érable en février, un été indien en septembre?

Chronique de Louis Lapointe

Les vacances d’été sont, sans aucun doute, le moment de prédilection pour se reposer. Chaleur, baignade, pêche à la ligne, soupers entre amis. C’est également la période idéale de l'année pour planifier un grand voyage à l’extérieur du pays.
De sorte que nous revenons souvent de vacances non seulement le cœur léger et la tête remplie d’agréables souvenirs, mais également avec les idées plus claires.
La rumeur de possibles élections le mardi 4 septembre prochain au lendemain de la fête du Travail, le jour de la rentrée, est donc une bonne nouvelle pour tous ceux qui souhaitent ardemment le départ de Jean Charest. Une belle occasion de prolonger indéfiniment ses vacances...
L’esprit des Québécois n’aura probablement pas été trop altéré par un excès de consommation de publicité électorale, le téléviseur étant demeuré éteint une bonne partie de l’été.
Ainsi, la perspective de vivre quatre autres années sous le règne des libéraux de Jean Charest et des troubles sociaux qui l’accompagneront en fera réfléchir plusieurs et ne sourira guère à la majorité silencieuse qui comprendra que pour mettre fin au printemps érable il faudra éliminer le mal à sa source.
Les habitués d’histoires de vampires savent que pour conjurer le maléfice, il faut accepter de se faire violence, s’attaquer courageusement à «la bête».
Un sort qu’ont déjà connu les libéraux fédéraux, ayant été littéralement décapités par les électeurs du Québec au lendemain des révélations du scandale des commandites.
Forts de cette expérience, si les Québécois savent que la plupart des partis politiques seront touchés de près ou de loin par les révélations de la commission Charbonneau, par ailleurs, ils ont probablement peu de doutes sur le fait que les libéraux seront désignés comme les principaux responsables d’un système où leurs amis ont été les premiers à en tirer profit.
À cet égard, plusieurs se souviendront des «Post-its» jaunes de la commission Bastarache. Un stratagème qui ne devait sûrement pas se limiter à la nomination de juges.
Dans ces circonstances, voter pour un parti qui, même s’il a souvent déçu, le PQ, avec une chef qui ne plaît guère à la majorité, Pauline Marois, particulièrement dans les comtés où il a une chance de battre les libéraux, s’avèrera être un moindre mal pour de nombreux Québécois qui ont totalement perdu confiance aux libéraux de Jean Charest qui ont été mêlés de près ou de loin à tous les scandales qu’a connu le Québec depuis leur élection en avril 2003.
Comme le disaient nos ancêtres, «la vengeance est douce au cœur de l’Indien», surtout après neuf ans d'orgie libérale !
Après un printemps érable en février, un été indien en septembre?

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Louis Lapointe534 articles

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L'auteur a été avocat, chroniqueur, directeur de l'École du Barreau, cadre universitaire, administrateur d'un établissement du réseau de la santé et des services sociaux et administrateur de fondation.





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5 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    10 août 2012

    Bonjour M. Lapointe,
    La vieille manière de faire de la politique partisane a atteint ses limites. Depuis au moins une centaine d'années, nous exerçons collectivement notre droit de vote en opposition au parti au pouvoir, et non pas en appui aux promesses et au programme de l'autre parti dominant. En votant pour Alexandre Taschereau, les électeurs voulaient en découdre avec l'administration corrompue le Lomer Gouin. En votant pour Maurice Duplessis, les électeurs voulaient en finir avec l'administration corrompue de Taschereau. En votant pour les libéraux de Jean Lesage, les électeurs voulait encore une fois se sortir de l'ère de la grande noirceur. Et lorsque le peuple Québécois a décidé de faire confiance aux Péquistes de René Lévesque, les électeurs espéraient en finir avec l'ère libérale caractérisée par la corruption institutionnelle. Cette même dynamique était encore présente en 2003 lorsque les libéraux de JJ Charest nous promettaient de faire le ménage dans le fouillis laissé en héritage après trop d'années gaspillées par les Péquistes.
    Combien de fois devrons nous revivre le même scénario avant de comprendre que cet ersatz de démocratie ne fonctionne pas ? http://www.sansparti offre une élégante sortie du marasme actuel. La crise sociale larvée qui ébranle présentement les fondements de la société Québécoise favorise la venue des options novatrices. Pourquoi s'en priver ?

  • Lionel Lemay Répondre

    24 juillet 2012

    Les Québécois ne sont pas des imbéciles. Si on veut se libérer des libéraux, il n'y a qu'une seule option, soit regrouper nos votes dans le seul parti qui a le plus de chances de les déloger. Le PQ est le seul parti qui remplit ce rôle avec plus de 30% de l'appui populaire. Les autres partis ne font pas le poids. Un vote pour le CAQ, le QS, l'ON ou le PI équivaut à une abstention.
    Si tous ces votes s'ajoutaient à ceux du PQ, ce parti pourrait peut-être frôler les 50% du vote, presque l'équivalent d'un référendum. Réfléchissons avant de remplir notre bulletin de vote!

  • Jean-Pierre Bouchard Répondre

    21 juillet 2012

    Article possiblement voire excessivement optimiste.
    Il suffit de lire bon nombre de textes ici comme au Devoir ces jours ci pour comprendre que le propos populaire consiste à associer par l'influence du manifeste de la Classe, PQ et PLQ à des partis néolibéraux sans grande distinction. Oubliant que des nuances s'imposent face à un parti péquiste qui oui a tenté tout de même de faire un pays du Québec par de grandes maladresses deux fois et qui s'est avéré durant ses années au gouvernement bien davantage social démocrate sur le plan social que ne l'a été le Parti Libéral du Québec depuis 1973 au gouvernement et là on ne parlera pas du gouvernement Charest!
    Il apparaît que QS a semé directement et indirectement dans les sites qui lui sont les plus ouverts ses militants à intervenir pour produire la bonne parole solidaire comme si QS assurément connaîtrait le succès électoral de son cousin le NPD comme en 2011.
    C'est une possibilité sur 10 et pas davantage la probabilité étant que si le vote péquiste s'écrase pendant l'élection comme en 2007, ce sera la CAQ qui prendrait son envol contre le PQ et en partie seulement contre les libéraux. Procurant une réélection aux libéraux comme l'envol néodémocrate en 2011 au Québec a procuré un gouvernement majoritaire à S.Harper.
    Si le vote péquiste s'effondre jusqu'à perdre 8% de ses 32% qui lui sont attribués actuellement pendant l'élection, la CAQ en prendrait 6% contre 2% seulement de plus pour QS selon la direction médiatique à favoriser l'émergence de la CAQ plutôt que celle de QS sans oublier que les classes moyennes francophones se méfient a priori déjà en Montérégie comme dans la région conservatrice de Québec des options de Québec solidaire comme de la Classe qui semble proche du parti mené par les Khadir et David.
    En bref, si le PQ est néolibéral, qu'il est de la même eau que la CAQ et le PLQ. Que les Breton, Duchesne et Lisée comme nouveaux candidats ne valent pas un clou implicitement selon le raisonnement d'ensemble de socialistes d'abord puis souverainistes lointains. Il ne faudra pas se surprendre des conséquences.
    Les tendances électorales ouvertes sur papier et en réalité statistique à des progrès électoraux pour la CAQ, moindrement QS voire O.N ne se traduiront pas par un effondrement du parti dominant libéral qui bénéficie de plusieurs dizaines de forteresses imprenables ni par le PQ ni par la CAQ ni par QS. Penser sur des prémisses autres c'est jouer le jeu des libéraux c'est dit ici par un nom anonyme sur Vigile qui n'a pas de carte de membre du PQ tout en ayant presque toujours voté pour celui ci.
    Louis Lapointe se laisse prendre par l'optimisme selon ses convictions évidemment que je partage. Mais une campagne électorale c'est une guerre politique totale où les libéraux sont confiants de l'emporter majoritaire parce que la division des partis d'opposition leur est favorable.
    L'élection pourrait ressembler à celle de 1994 mais à ce stade, elle risque de se traduire plutôt par un mélange de celles de 2007 et 2011 défavorables aux partis souverainistes établis tout en permettant là en septembre la maintenance du pire gouvernement que le Québec ait connu et complice sur le fond du gouvernement conservateur considérant les échanges récents entre Harper et Charest.
    La déprime politique s'impose car plusieurs semblent souhaiter à gauche par purisme la réélection du gouvernement libéral et celle de Charest.
    Quel drôle de pari suicidaire! Nous préférons celui de Blaise Pascal d'ailleurs ce dernier philosophe parmi les classiques est parfaitement en corrélation logique avec le raisonnement qui veut qu'on ne valorise pas la logique du pire!

  • Archives de Vigile Répondre

    14 juillet 2012

    Une autre raison importante de cette agitation de l'élite dirigeante, c'est l'importance pour l'élite d'occuper le plus possible tout l'espace médiatique, surtout avec la prolifération des médias alternatifs, les politiciens doivent faire la manchette de plus en plus souvent pour contrer les vérités provenant des médias alternatifs, ainsi que des projets de société mis de l'avant sur ces médias alternatifs, projets de société que l'on cherche à ignorer le plus possible dans un ultime effort pour préserver le statu quo social, économique et politique.

  • Archives de Vigile Répondre

    14 juillet 2012

    Chose certaine, la riche élite capitaliste de la finance et des affaires, représentée au Québec non seulement par les libéraux, mais aussi par le PQ et la CAQ, se trouve obligé de redoubler d'efforts pour se maintenir au pouvoir.
    Au Québec, les libéraux vont multiplier les annonces de bonnes nouvelles, comme le redémarrage d'usines par exemple dans certaines régions.
    On s'aperçoit que l'élite est en difficulté quand elle s'agite constamment et c'est le cas présentement à l'échelle mondiale.
    Je me souviens qu'il y a vingt ans, les réunions au sommet de dirigeants politiques étaient des choses qui arrivaient quelques fois par année. Maintenant c'est à toutes les semaines qu'il y a des réunions au sommet de ci et de ça... Et évidemment, on ne règle rien malgré la multiplication des réunions, journées d'études etc...
    Cette agitation de l'élite dirigeante est évidemment de la poudre aux yeux destinée à donner le change... mais malheureusement, certains électeurs voient là la preuve que ces gens travaillent fort pour le peuple.
    Cela ravive le danger d'une réélection des libéraux.