«Les têtes des politiciens (européens, ndlr) sont déjà enfoncées dans le cul de l'establishment US, et ils s'y sentent bien, car il y fait sombre, mais c’est un endroit agréable et chaleureux». C’est ainsi que Marco Mayer, dans un article publié dans le média autrichien Contra Magazin, exprime sa fatigue du partenariat de l’Europe avec Washington…
«L'Europe est sous la coupe de Washington», écrit le magazine autrichien Contra Magazin. Les Européens sont réellement impuissants face aux exigences géopolitiques des Américains, ce qui se manifeste actuellement dans le régime des sanctions. Il est grand temps que ça change, estime le journaliste Marco Mayer.
Comme il est indiqué dans l'article de M.Mayer, Washington agissait jusqu'à présent conformément à ses propres intérêts économiques et sécuritaires, alors que l'Europe suivait la voie adoptée par les États-Unis. Comme illustration parfaite, Marco Mayer cite les sanctions antirusses, prônées avant tout par Washington. Avec pour résultat que quand les Américains dont l'économie n'est pas si étroitement liée à la Russie imposent leurs sanctions, les Européens les soutiennent, bien que ces mesures touchent, par exemple, les intérêts allemands. Et tout cela par crainte que les sociétés européennes ne soient privées du marché américain, ou que Washington leur impose des sanctions monétaires à grande échelle.
Marco Mayer admet également que ce comportement européen s'explique par ce que «les têtes des politiciens sont déjà enfoncées dans le cul de l'establishment US, et ils s'y sentent bien, car il y fait sombre, mais c'est un endroit agréable et chaleureux».
Cependant, le journaliste est persuadé qu'il est peu probable que les Européens commencent à suivre leurs propres intérêts, parce que l'économie de l'UE est trop étroitement liée à celle des États-Unis, même si Bruxelles, Berlin, Paris, Londres et d'autres capitales avaient assez de pouvoir pour mettre des bâtons dans les roues américaines.
Marco Mayer constate que le marché américain est important pour l'Europe, mais que pour les Américains le marché mondial est tout aussi important. Mais si les Européens faisaient cause commune avec la Chine, la Russie et d'autres pays, cela porterait un sérieux coup à l'économie américaine, souligne le magazine autrichien. Ainsi, selon journaliste, compte tenu du chiffre du commerce extérieur des États-Unis avec l'UE et la Chine estimée à près de 1300 milliards de dollars, on pourrait faire pression sur Washington, mais cet argument n'est jamais vraiment utilisé, regrette le journaliste autrichien.
À son avis, les Européens devraient commencer à travailler sur la définition d'une voie économique et politique qui leur serait propre et qui servirait leurs propres intérêts. Et, selon lui, le conflit iranien pourrait faire figure de bon début.
«En parlant cyniquement, il faudrait dire aux Américains qu'ils peuvent périr douloureusement de leurs sanctions avec leur empire», appelle le journaliste, ajoutant que le monde est multipolaire, qu'il y a beaucoup de puissances et de centres de pouvoir dont Washington n'est pas le nombril.