En guise de rappel, voici les libellés des questions auxquelles ont été soumis les Québécois lors des référendums de 1980 et 1995 :
20 mai 1980
« Le Gouvernement du Québec a fait connaître sa proposition d’en arriver, avec le reste du Canada, à une nouvelle entente fondée sur le principe de l’égalité des peuples ; cette entente permettrait au Québec d'acquérir le pouvoir exclusif de faire ses lois, de percevoir ses impôts et d’établir ses relations extérieures, ce qui est la souveraineté, et, en même temps, de maintenir avec le Canada une association économique comportant l’utilisation de la même monnaie ; aucun changement de statut politique résultant de ces négociations ne sera réalisé sans l’accord de la population lors d’un autre référendum ; en conséquence, accordez-vous au Gouvernement du Québec le mandat de négocier l’entente proposée entre le Québec et le Canada ? »
En plus de son préambule emberlificoté de trop nombreux paramètres, la question de 1980, à savoir « accordez-vous au Gouvernement du Québec le mandat de négocier l’entente proposée entre le Québec et le Canada ? » ne contient en rien quelque élément sur une quelconque consultation faisant appel à l’indépendance du Québec.
30 octobre 1995
« Acceptez-vous que le Québec devienne souverain, après avoir offert formellement au Canada un nouveau partenariat économique et politique, dans le cadre du projet de loi sur l'avenir du Québec, et de l'entente signée le 12 juin 1995, oui ou non? »
Bien que plus brève, la question de 1995, dans la lignée de celle de 1980, présuppose une souveraineté liée à « un nouveau partenariat économique et politique » avec le Canada. De plus, cette question réfère à « l'entente signée le 12 juin 1995 », laquelle entente laisse le commun des mortels dans le doute quant à son contenu.
Fort de ces observations sur des questions référendaires pour le moins alambiquées, je suis d’avis que les Québécois n’ont jamais été véritablement consultés sur l’indépendance du Québec eu égard à une question claire et nette telle que « Acceptez-vous que le Québec devienne indépendant? » Dans ces conditions seulement, les Québécois feront connaître une réponse sans équivoque à une question claire!
Henri Marineau, Québec
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3 commentaires
Yves Corbeil Répondre
9 mars 2018Jamais consulter mais pourquoi donc. Serait-ce possible qu'ils ne voulaient pas vraiment savoir ce qu'il en était des convictions profondes de la population de cette grande époque au Québec. On ne le saura vraiment jamais mais...on peut spéculer là-desus.
Jean-Paul St-Cyr Répondre
9 mars 2018Monsieur Marineau,
Je vous remercie pour la justesse de votre article concernant la nébulosité déconcertante des deux questions référendaires soumises aux québécois.
Permettez-moi d'ajouter un mot important à votre suggestion pour une question claire et sans ambiguité: « Acceptez-vous que le Québec devienne un pays indépendant?
Jean-Paul
André Gignac Répondre
6 mars 2018Monsieur Marineau
En effet, nous n'avons jamais été consultés. Il y a quelques jours, en commentaire, suite à l'article "Tenez bon Mme Ouellet", j'ai écrit que le référendum n'était qu'une patente fédéraliste pour semer de la confusion chez le peuple québécois. Lorsque Lisée a transféré son référendum en 2022, tous les fédéralistes qui écrivaient beaucoup d'articles et de commentaires sur Vigile sont disparus de la "map".
Actuellement, sur la scène politique québécoise, aucun parti politique ne peut nous mener à l'indépendance du Québec. Je me répète, ce sont tous des partis fédéralistes vendus à la mondialisation. Seul un nouveau parti indépendantiste avec un chef GAGNANT et PASSIONNÉ pour le pays du Québec peut nous sortir de ce défaitisme et de ce suicide collectif en marche pour nous mener à l'indépendance. Il est bon de se rappeler ces faits afin de ne pas oublier et de ne pas répéter ces gaffes impardonnables de la part de nos politiciens du passé qui nous ont mené dans le cul-de-sac actuel que nous vivons collectivement.
André Gignac 6/3/18