Il est toujours instructif d’observer l’emploi des media par ceux qui y officient : intellectuels et hommes politiques bien-pensants, journalistes et porte-paroles, hommes et femmes aux talents divers et variables, unis dans le même conformisme. Sous l’accoutrement d’un modernisme de façade et de l’ouverture à une certaine insolence dans la forme, ils sont les chiens de garde vigilants de la pensée unique et du credo libéral-libertaire, complices dans la même intolérance de fond à ce qui y déroge comme par exemple l’Etat, la nation, la souveraineté, l’indépendance ne serait-ce qu’énergétique, et jusqu’à la thèse officielle sur le 11 septembre. A contrario, ils s’avèrent les chantres infatigables du droit-de-l’hommisme et de son complément le devoir d’ingérence humanitaire, d’une écologie érigée en nouvelle idéologie à moins que ce ne soit une religion révélée, et du métissage des cultures et des êtres pour une uniformité forcée du monde, même si de façon contradictoire, un certain communautarisme est de fait mis en place.
La diabolisation et la mise à l’index sous l’accusation de conspirationnisme », d’antisémitisme de négationnisme sont leurs armes habituelles pour réduire les dissidents de la pensée libre au silence.
Gauche, Droite, donnent la cadence à un peuple mis au pas par une classe politique sans qu’apparaisse une véritable alternance sinon, tout au plus, un changement « d’écurie » et de « clientèle », mais tous d’accord pour toujours plus d’Europe de Bruxelles, toujours moins de souveraineté, toujours plus de privatisations et de délocalisations. L’UMP-PS rebaptisée PR-PS pour finalement se nommer En Marche (alias ni Droite ni Gauche) est aux commandes du théâtre de la parodie de pouvoir que constituent notre gouvernement et un parlement transformé en chambre d’enregistrement des décisions prises à Bruxelles, Francfort, ou Washington. Il est une constante à la direction du FMI et de l’OMC, d’y trouver un Français, se disant socialiste ou de droite mais toujours œuvrant au service de la même idéologie, : éléments avancés d’un gouvernement mondial au service du mondialisme, credo de la haute finance internationale dont le cri de ralliement pourrait être « Financiers de tous les pays, unissons-nous ! »
Culpabilité, assistance et, depuis maintenant quinze ans, la peur sont les mamelles que traient ceux qui nous gouvernent depuis 1974 en collaboration étroite avec les médias – radios, télévisions et le plus souvent aussi journaux - où l’on cultive trop souvent la dérision du patriotisme rebaptisé chauvinisme, tout en chantant les louanges du modèle européen et de son drapeau marial constamment exposé :
l’exception française tout autant que notre langue, elles, y sont éventuellement brocardées au profit du sabir anglo-américain et de l’industrie culturelle qui en relève .
Quel est donc le message distillé à longueur d’émissions
et de journaux, télévisés ou non ?
Le Français est sensé se sentir coupable puisque héritier du peuple « vaincu en 40 », vichyste et collaborateur jusque en 44, colonialiste et néo-colonialiste depuis, anti-américain primaire dés lors qu’il refuse de participer aux guerres de conquête de l’hyper-puissance. La « repentance » est d’ailleurs de rigueur, les têtes de l’Exécutif se relayant pour se repentir « au nom de la France » bien sûr. de notre histoire, voire de crimes contre l’humanité ;
le Français dont les ancêtres étaient esclavagistes et anti-dreyfusards, coupables d’être « franchouillards » et « beauf » ;
le Français catholique et croyant, coupable d’honorer le pape quand il est de bon ton d’en ricaner ; Français consommateur d’électricité « nucléaire » coupable de ne pas avoir d’éolienne dans son jardin ou sur son balcon ;
le Français laïque, qualifié d’islamophobe, de ne pas tolérer que lui soient imposés le régime halal dans les cantines, des horaires exclusifs pour l’accès aux piscines des femmes musulmanes et le port du voile pour les mêmes jusque dans les administrations et l’école ;
comme le Français contribuable de ne pas payer plus d’impôts pour mieux combler le « trou de la sécurité sociale » et la « dette avec ses intérêts », l’indépendant de ne pas être fonctionnaire, le salarié de ne pas être syndiqué, le syndiqué de se battre contre la fermeture des usines, celui qui est décemment logé de ne pas être S.D.F. ; celui qui est en bonne santé de ne pas être malade, celui qui a un passeport de ne pas être sans papiers, le militaire de ne pas être civil et le « flic » de ne pas être délinquant.....L’entrepreneur de ne pas être assisté, celui qui a un emploi de ne pas être chômeur et le gréviste de combattre la délocalisation libérale, ou encore, le Français bien parlant de ne pas parler patois ou le sabir anglo-américain .
Même si ce n’est pas dit aussi clairement, c’est pourtant bien là le message qui nous est envoyé : Français, nous sommes par nature et par définition coupables. C’est là notre nouveau pêché originel.
Ainsi le citoyen de notre pays, qu’il appartienne au « peuple de gauche » ou au « peuple de droite », « interpellé quelque part » par la police de la pensée, se voit commis au devoir de mémoire de tous ses « pêchés » . Il finit par trouver difficile d’être Français ; ne vaudrait-il pas mieux être Catalan, Breton ou Alsacien dans une Europe des régions garante de la rémission de toutes ses fautes ?
Quant à l’Etat, son procès est permanent : de 14-18 ,on ne retient que les fusillés pour l’exemple, de 39-40 la défaite, de 40-45, Vichy et la collaboration, de la guerre d’Algérie, la torture, de son action en Corse, l’incendie des paillotes, ainsi de suite .... De plus cet Etat est lourd, coûteux, tatillon, incompétent, envahissant...un vrai diplodocus, nous répète-t-on à l’envie, même s’il manque d’enseignants, de médecins, d’infirmières, de policiers, de pompiers, de militaires, etc.... C’est pourquoi il est bon de traîner devant les tribunaux des préfets, représentants de l’Etat s’il en est, avant de les enfermer à la prison de la Santé.
En filigrane l’on peut voir se dessiner le profil du « citoyen » français idéal : chômeur, malade, illettré, abruti de jeux télévisés ou électroniques, admirateur de quelques « super(wo)men » aussi omniprésents dans les médias qu’inaccessibles, acteurs, chanteurs, politiques, sportifs, etc …
C’est à dire un « citoyen » assisté, infériorisé, obéissant et conditionné pour être toujours plus assisté et perméable à l’idéologie mondialiste avec ses deux castes, la petite élite des dominants nantis, instruits, cultivés, beaux et en bonne santé gouvernant une masse d’assistés, infériorisés, abrutis, pauvres et culpabilisés, c’est à dire dociles, vivant dans une société dont le modèle pourrait être l’actuelle société indienne.
Culpabilité et assistanat furent cependant jugés insuffisants pour nous conditionner : alors les médias se sont fait les distillateurs de la PEUR ; notre peuple qui depuis le temps de la Gaule a la réputation de craindre que le ciel ne lui tombe sur la tête, peut maintenant sans doute être crédité d’une tendance à avoir peur de son ombre. Le 11 septembre 2001 – sujet tabou qui vaut la disgrâce de celui qui ose mettre en doute la véracité de la version officielle - fut le départ d’une vaste entreprise de mise en condition et le danger terroriste présenté comme permanent et omni-présent. Le terroriste potentiel bien défini – en général barbu - le communautarisme encouragé – car en définitive il est plus aisé d’avoir peur de ce que l’on ne connaît pas – et la surveillance mise en place sous toutes les formes permises par la technologie, naturellement faite pour protéger le « bon citoyen » et sur la route le « bon conducteur », tout cela suscite chez l’individu une tension permanente que vient accroître par exemple la peur de la grippe quand quelques pigeons succombent en Chine ou un porc au Mexique…
Mais oui, en 2017 nous sommes bien dans le monde d’Orwell , celui de « 1984 » qu’il convient de lire et de relire mais aussi dans « le monde des accusés » de Walter Jens publié en 1950… Le citoyen se voit à chaque instant photographié, « flashé » sur la route, susceptible de voir son itinéraire suivi par la grâce de son téléphone portable, ses dépenses et ses déplacements enregistrés et dépouillés par « l’autorité compétente » par la vertu de sa carte de crédit ; quant à ses opinions, sa vie privée et la liste de ses correspondants, il suffit d’éplucher une facture de téléphone ou d’entrer dans le cœur de son ordinateur personnel pour tout savoir. Le cinéma de préférence américain, et les séries policières télévisées sont de bons vecteurs pour nous expliquer que le jour venu, l’autorité peut tout savoir de chaque individu. La peur est ainsi bien inoculée à dose quotidienne, même si bien sûr ces possibilités de tout savoir ne concernent que les « méchants » : mais qui sont donc le méchants d’aujourd’hui ? et ceux de demain seront-ils les mêmes ? Tous potentiellement accusés ou témoins pour mieux accuser l’autre, le voisin.
Pourtant, question peur, le fin du fin, c’est bien sûr quand survient un cataclysme, extraordinaire au sens strict du mot, comme un tsunami conduisant à un accident sur une centrale nucléaire. Tout est alors mis en œuvre pour terroriser l’auditeur des médias. Jour après jour.
Alors, tout ceci, pour la poursuite de quels objectifs, et en définitive dans quel but ?
Celui de donner à ceux qui nous gouvernent depuis 35 ans la clé du pouvoir : un électorat de citoyens assistés, condamnés à toujours plus d’assistance, de citoyens culpabilisés dont on éradique toute velléité de révolte par le biais du conformisme ambiant prêt à se muer si nécessaire en terrorisme intellectuel par la grâce de quelque loi scélérate et d’une peur jour après jour distillée. Ce qui peut se traduire en somme par « Silence dans les rangs et malheur à celui qui y déroge »
Celui aussi de saper le modèle français d’Etat, de nation et de souveraineté qui gène la construction d’une Europe technocratique de modèle fédéral pour ne pas dire impérial, d’essence totalitaire et bureaucratique, gouvernée depuis Bruxelles et Francfort par une « nomenclatura » toute entière acquise à l’idéologie libérale- libertaire, mondialiste et « droit-de-l’hommiste » dominante et, par le biais de l ’OTAN, inféodée à l’hyper-puissance américaine, chantre de la religion démocratique imposée sous forme de parodie - voir l’Irak – et à coup de bombardements et de guerres dévastatrices dès lors que le sous-sol du pays concerné est riche en pétrole que ne contrôlent pas les grandes sociétés anglo-saxonnes, comme ce fut le cas en Libye.
Vaincu, indiscipliné, râleur, chauvin, paresseux, antisémite, raciste, xénophobe, anti-américain, dénonciateur, lâche et tortionnaire, sale bien sûr et pourquoi pas pédophile, apeuré sinon terrorisé, en somme le dernier de la classe européenne et pas fier de lui après 40 années de cette media-thérapie, c’est ainsi conditionné, troupeau de brebis et de moutons anesthésiés, que le peuple français avance sous la garde aboyante et vigilante des médias politiquement corrects vers les portes de l’enclos fade de l’euro-machin .
Avec Tocqueville, lui qui parlait si bien de nous, restons toutefois optimistes :
« notre peuple, lorsqu’on l’a arraché à son logis et à ses habitudes est prêt à tout oser, (...) ingouvernable dés que l’exemple de la résistance est donné quelque part,(....) et jamais si asservi qu’il ne puisse encore briser le joug . »
Un bel avertissement à une classe politique euro–béate qui a imposé aux Français par le biais de leur représentation parlementaire ce qu’ils avaient refusé en 2005 par référendum, à savoir l’abandon de leur souveraineté, de leur nation, de leur indépendance, en somme de leur liberté, abandon que concrétise le traité de Lisbonne, l’autre nom de la constitution européenne refusée.
Pour cette révolte du peuple français, la nomenclatura mondialiste qui nous gouverne a déjà trouvé un nom : populisme. Il exprime en un mot tout le mépris qu’elle éprouve pour le peuple. Ne doutons pas que celui-ci se le rappelle en temps utile, en espérant que ce soit pour le meilleur et en formulant le vœu que ce ne soit pas pour le pire.
Claude GAUCHERAND
Contre-Amiral
(2S)
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