Les envahisseurs

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Une accusation de nationalisme ethnique sans le moindre fondement

«Ce n'est pas faire de l'antisémitisme que de craindre l'invasion de milliers de juifs.»
- Le Courrier de Montmagny, 5 février 1944.
«Il faut garder notre culture. Là, on est après se faire envahir.»
- Un résident de Terrebonne, au Téléjournal, 12 septembre 2013.

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Depuis que Québec a lancé son projet de «charte des valeurs québécoises», il n'est pas rare d'entendre des gens affirmer que les immigrants et les fidèles de religions minoritaires sont en train d'«envahir» le Québec et d'y imposer leur façon de vivre. On reconnaît dans de tels propos un thème récurrent dans l'histoire de la province, comme dans l'histoire de nombreuses autres régions du monde.
D'une décennie à l'autre, selon les tendances migratoires, des Québécois ont déploré l'arrivée «massive» dans la province d'immigrants juifs, italiens, grecs et haïtiens. Cette perception d'une «invasion» est étonnante dans la mesure où les Québécois francophones ont toujours été très majoritaires (80%) au Québec. Ces «nuées de Juifs» qu'on a tant craint constituent aujourd'hui moins de 2% de la population de la province. Les musulmans, dont les plus pratiquants dérangent tant, représentent aujourd'hui 3% de la population québécoise. Et les sikhs, ces enturbannés qui occupent nos terrains de soccer, ne sont qu'un Québécois sur mille.
Une autre dame de la banlieue de Montréal, interrogée par Radio-Canada, déplorait que «c'est notre pays et on est obligé de changer nos habitudes». Cette perception vient évidemment des «accommodements raisonnables» qui ont fait les choux gras des médias. Toutefois, dans les faits, combien de Québécois ont dû «changer leurs habitudes» à la suite de demandes faites par des membres de minorités religieuses?
Il n'y a jamais eu d'invasion d'étrangers au Québec. C'est d'autant plus vrai qu'aujourd'hui, contrairement à ce qui était le cas avant les années 1970, que le gouvernement du Québec a juridiction sur l'immigration. C'est ce gouvernement, totalement contrôlé par des Québécois francophones, qui décide combien de nouveaux arrivants peuvent s'installer dans la province et qui les choisit, un par un.
Comme une bonne partie des craintes des Québécois de souche sont fondées sur des perceptions inexactes plutôt que sur des faits, l'adoption d'une «charte des valeurs québécoises» ne les soulagera que très temporairement. Les membres des minorités religieuses ne disparaîtront pas de la fonction publique, ils en sont déjà absents. Ils ne disparaîtront pas non plus de la minuscule partie de l'espace public qu'ils occupent... à moins qu'on étende l'interdiction des signes religieux jusqu'à la rue.
La seule manière de calmer les tenants de l'«invasionnisme» serait de couper net l'immigration des gens qui ne font pas l'affaire de la majorité, notamment ceux qui portent des signes religieux et ceux qui ne parlent pas français. On fermerait ainsi la porte à la plupart des immigrants et réfugiés venant de Chine, des Philippines, d'Algérie, de Tunisie, du Maroc, d'Égypte, de l'Inde, du Sri Lanka, d'Afghanistan, du Pakistan, d'Irak... Il resterait les Français... qu'on maudissait autrefois.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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