Vous connaissez le nom de la nouvelle équipe de hockey de la ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) ? Le Phénicks, les Foenics, le Finix, les Phénix, les Phoénix ? Non, c’est The Sherbrooke Phoenix. Voilà le nouveau nom unilingue anglais de l’équipe. Il va supposément plaire à la majorité des gens de Sherbrooke et déplaire seulement aux méchants ayatollahs de la langue française, soit 10% des gens selon l’organisation sherbrookoise.
Je suis arbitre au hockey mineur de Montréal et je constate tous les noms anglophones d’organisations sportives tels l’Arctic de St-Léonard, les Cougars de St-Léonard, les Bulldogs de Laval, les Maroons de Lachine, les Rangers de Montréal-est, les Cougars de Sherbrooke, les Blades de DDO sans compter les noms bilingues qui visent tous, bien sûr, à s’intégrer à la communauté francophone du Québec.
C’est en écoutant les nouvelles sportives que j’ai appris l’ajout du Sherbrooke Phoenix dans la LHJMQ. Je me suis dit que le nom devait probablement s’écrire de deux façons dans la langue de Molière, soit Phénix et Phoenix, mais après vérification, il n’en n’est rien. Phoenix en français signifie : genre de palmier auquel appartient le dattier. Y a-t-il des palmiers à Sherbrooke ? Les sherbrookois sont-ils des amants de botanique exotique? Le lecteur de nouvelles a ajouté que l’organisation de Sherbrooke avait choisi d’écrire le nom en anglais pour tenir compte de la communauté anglophone de la région. Quelle farce!
Le problème est que ce sont des québécois qui prennent ces décisions. Les Canucks de Vancouver vont-ils avoir un nom chinois pour respecter leur grande communauté chinoise? Non. Les Yankees de New-York vont-ils avoir un nom hispanophone? Non. Tant qu’à y être, changeons le «e» pour un «a» dans le cas des Canadiens de Montréal et n’oublions pas d’enlever cet accent aigue horrible. Montreal Canadians, point à la ligne. Dans l’esprit de bien des gens, c’est déjà ça selon moi de toutes façons.
L’organisation sherbrookoise se défend en affirmant utiliser la prononciation grecque du mot Phoenix. D'autres personnes insistent pour dire que c'est un nom latin. Elles peuvent tenter de berner les gens en jouant sur les mots mais quiconque connaît un peu les colonisés du Québec sait que l’organisation veut probablement plaire à la communauté anglophone en sachant que peu de francophones s’indigneront. En utilisant le mot Phénix, les colons vont-ils moins encourager l’équipe? La charmante communauté de bilingues colonisés de Sherbrooke a-t-elle ignoré l'ancienne équipe de Sherbrooke parce qu’elle s’appelait Les Faucons ou Les Castors? Il semble que le français n'est pas à la mode au Québec alors que tout est mieux lorsque prononcé en anglais...
La directrice des opérations de l’équipe, Sylvie Fortier, affirme entre autres : «Les membres de l'organisation se sont parlé ce matin (vendredi) et nous concluons que 90 % des gens sont très satisfaits. C'était impossible d'atteindre le 100 %, même si nous travaillons toujours pour obtenir la plus grande adhésion possible». Elle ajoute: « C'est un nom propre. Personne ne parle de l'Océanic, même si le mot n'existe pas. Pourquoi perdre de l'énergie à défendre l'orthographe alors que la Ligue de hockey junior majeur du Québec et Reebok l'ont accepté?». Parce que l’Océanic est un nom inventé et francisé et, de toute évidence, ce n’est pas la LHJMQ et Reebok qui vont défendre la langue française au Québec.
D’autre part, les équipes de la LHJMQ hors-Québec, tels que les Sea Dogs de St. John’s et les Mooseheads d’Halifax pourraient-elles faire un clin d’œil au Québec en aillant des noms francophones? Elles jouent quand même près de la moitié de leurs parties au Québec et la majorité des joueurs de leurs équipes sont francophones. Certains diront que ce n’est pas grave, qu’il faut avoir l’esprit ouvert et accepter que le monde fonctionne en anglais. Je réponds qu’avoir l’esprit ouvert est reconnaître que la langue française au Québec doit être protégée et valorisée, pas tassée à la moindre occasion.
L’autre argument des dirigeants est qu’il y une équipe qui s’appelle le Phénix dans la ligue midget AAA et que ça pourrait créer de la confusion. Pour différencier les deux, les gens vont-ils prononcer les mots Phoenix et Phénix avec un accent différent? Il fallait choisir un nom qui n’existait pas du tout dans la ligue midget AAA si on voulait éviter la confusion.
Finalement, en faisant une petite recherche, je me suis rendu compte qu’il y a une compagnie de nettoyage après sinistre à Sherbrooke qui s’appelle Phoenix; alors j’espère que l’équipe de hockey fera appel à cette compagnie pour nettoyer les dégâts. Aussi, pourquoi ne pas organiser une belle manifestation lors du premier match de l’équipe avec des palmiers et des noix de coco?
Les Palmiers de Sherbrooke - The Sherbrooke Phoenix
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5 commentaires
Archives de Vigile Répondre
7 décembre 2011RIEN DE PLUS COLONISÉES QUE LES LEADERS DE NOS ORGANISATIONS SPORTIVES.
Il y a quelques années, l'arrondissement de Lachine était l'hôte des Jeux du Québec. Assistant à la cérémonie de fermeture de ces compétitions, je fus grandement étonné en constatant l’absence du drapeau du Québec sur le terrain. Des fanions, il n’en manquait pourtant pas car, lors du dernier tour de piste en signe de dernier adieu à la foule, tous ces athlètes en herbe étaient regroupés par régions avec, marchant fièrement à leur tête, un porteur du drapeau des Jeux ayant couleurs différentes pour chacune des régions. Un drapeau des Jeux du Québec sans aucun signe de l’identité québécoise! Si, au moins le drapeau du Québec avait été très hautement hissé au beau milieu du site. Mais non! Et on ne pouvait même pas espérer entendre de la musique purement québécoise pendant ces Jeux du Québec. Uniquement des chansons anglophones.
Quand j’ai téléphoné aux autorités pour qu’on m’explique pourquoi une telle anomalie, on m’a répondu que tel était le protocole. Et qu’il ne faisait pas y déroger. Pourtant, unité canadienne oblige, jour après jour au temps des jeux olympiques ou du Commonwealth, notre télé nous gave d’images d’athlètes québécois n’en finissant plus de se draper du Canadian flag.
Quand on sait que chacune des fédérations sportives québécoises se doive d’être inféodée à une grande Canadian federation, on n’a pas à être surpris, que certaines de nos équipes sportives se donnent des noms anglais. Il n’y a rien de plus colonisés que ces gérants d’équipes sportives.
Claude G. Charron, Lachine
Jacques Dubreuil Répondre
7 décembre 2011Sherbrooke compte moins de 3 % d'anglophones. Mais ils se comportent comme s'ils étaient 300 %. Et les à genoux colonisés qu'ils se paient comme valets se font un vicieux plaisir à répéter que notre région est bilingue. Mais ces colonisés n'ont aucun sens du marketing parce que ce ne sont pas les Anglais qui vont faire vivre leur équipe. Toutes les équipes de hockey de ce calibre ont connu des dirigeants qui trahissaient leur clientèle. Et ils ont tous fait faillite. Et ils ne se domptent pas. Quand comprendront-ils?
Archives de Vigile Répondre
6 décembre 2011Déjà dans les années 70, certains parmi nous dénoncions ces transferts linguistiques et nous nous sommes faits accuser de tous les maux par les bien-pensants, les intellos de l'époque.
Mêmes les péquistes, les souverainistes trouvaient que nous exagérions. Comme nous étions à contre-courant, nous nous sommes tus et nous avons vu se multiplier les Red Bull, Centre Molson, Colisé Pepsi, Centre Saputo et j'en passe. Ces Molson, Pepsi, Saputo seront considérés dans notre histoire nationale de demain comme de grands personnages historiques.
Yves Rancourt Répondre
6 décembre 2011Monsieur Allinger,
Félicitations pour nous avoir sensibilisés à cette situation déplorable. Voilà une autre décision de colonisé comme on en voit de plus en plus au Québec. Ça me rappelle ce passage du livre bien connu d'Albert Memmi, Portrait du colonisé, portrait du colonisateur: "... De lui-même,il se met à écarter cette langue infirme( la sienne), à la cacher aux yeux des étrangers, à ne paraître à l'aise que dans la langue du colonisateur".
J'espère que cette décision pourra être renversée, si bien sûr c'est encore possible et que la population de Sherbrooke allume?
Salutations.
Archives de Vigile Répondre
6 décembre 2011Après l'équipe de «basket» les Kebekwas qui a failli s'appeler les «Jumping frogs», c'est un autre triomphe de l'acculturation et du mauvais goût qui l'accompagne généralement. A Québec, les «rédacteurs» sportifs, ceux du Soleil notamment, ont eu tôt fait d'écrire les «Kebs». Voyons voir ce que vont inventer les journalistes sportifs pour ces Phoenix, ces mêmes scribouilleux pour qui les Canadiens de Montréal sont devenu les «Habs». Ce sera donc les Phoesherbs, les Phées, les Nix, les Sherphos, les Sherbs, les Pheuts? Faisons leur confiance pour se complaire dans le ridicule!
Ca me rappelle ce petit garçon de mon village natal dont la famille avait ses racines ancestrales en Irlande. Au son, on l'avait nommé Deurty, probablement pour Doherty. Mais la famille ne parlait plus l'anglais depuis des générations, à moins que ces arrivants de l'Ile d'émeraude aient seulement parlé le gaélique avant de s'intégrer à la société québécoise. Toujours est-il que le petit garçon écrivait son nom «Dirty».