Joël-Denis Bellavance La Presse (Ottawa) Les Canadiens vivant à l'extérieur du Québec ne sont pas d'humeur à faire de nouveaux compromis pour s'assurer que la Belle province demeure au sein de la fédération canadienne.
Alors que les Québécois sont convoqués aux urnes le 4 septembre et que le Parti québécois détient une légère avance dans les sondages sur les libéraux de Jean Charest, un Canadien sur quatre (26%) serait prêt à voter en faveur de l'expulsion du Québec de la fédération si on leur donnait l'occasion de se prononcer sur cette question dans le cadre d'un référendum.
Une faible majorité - 52 % - des Canadiens vivant à l'extérieur du Québec voteraient contre l'idée de montrer la porte de sortie à la province. Enfin, 22 % des personnes interrogées affirment ne pas savoir comment ils voteraient dans le cadre d'un tel référendum.
C'est du moins ce que démontre un sondage réalisé par internet par la firme Abacus Data pour le réseau de télévision anglophone Sun News auprès de 1795 personnes vivant dans le Canada anglais du 10 au 12 août.
Selon ce sondage, les Albertains (36 %) sont les plus enclins à donner leur appui à l'éviction du Québec de la fédération canadienne tandis que les Ontariens sont plus susceptibles de tout faire pour garder le pays uni (56 %). Autre fait intéressant, une majorité de Canadiens ne veulent plus entendre parler de l'idée de rouvrir la filière constitutionnelle afin d'accorder un statut particulier au Québec ou d'octroyer de nouveaux pouvoirs à la province.
Pas moins de 88 % des personnes interrogées se disent d'accord avec l'affirmation selon laquelle «toutes les provinces doivent être traitées de manière égale, même si cela risque d'offusquer le Québec et risquer la séparation». Seulement 12 % des Canadiens ont soutenu qu'il fallait au contraire que le gouvernement fédéral «fasse tout en son pouvoir pour garder le Québec au sein du Canada, même si cela nécessite un statut particulier».
Selon le président de la firme de sondage Abacus Data, David Colleto, les résultats de ce coup de sonde pourraient compliquer la tâche du gouvernement Harper à Ottawa dans l'éventualité d'une victoire décisive du Parti québécois au scrutin du 4 septembre.
«Ces résultats démontrent les écueils potentiels auxquels sera confronté le gouvernement fédéral si le Parti québécois remporte les élections. Le gouvernement provincial cherchera à obtenir plus de pouvoirs et d'autonomie, mais les Canadiens vivant à l'extérieur du Québec opposeront vraisemblablement une fin de non-recevoir à toute mesure pour amadouer le Québec. Un conflit politique intense entre le Québec et le reste du Canada risque donc d'être à nouveau à l'avant-scène», a dit M. Coletto.
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