Les assauts contre la frite belge assimilés à un affront au patrimoine culturel

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La frite, dernière victime en date de la bien-pensance et de la rectitude politique






La Belgique est en émoi depuis que la fameuse frite belge, icône culturelle du plat pays, est plus que jamais dans le viseur de l’Union européenne pour des raisons de santé publique. Le ministre flamand du Tourisme est même monté au front lundi pour décrier « le crime » que serait l’interdiction par Bruxelles du fameux mode de cuisson « à la belge ».


 

La sortie du ministre du Tourisme flamand, Ben Weyts, survient alors que l’UE s’apprête à formuler une nouvelle position sur l’acrylamide, une substance « potentiellement cancérogène » qui se concentre dans les aliments riches en amidon, lorsqu’ils sont frits ou rôtis à très haute température. Dans la foulée, l’industrie pourrait se voir imposer de nouveaux modes de préparation et de cuisson des aliments, contraire à la « double friture » traditionnelle.


 

Or, le ministre Weyts y voit une attaque en règle contre le mode de fabrication unique des frites belges, plongées crues dans l’huile bouillante et frites deux fois. Pour le ministre Weyts, reléguer la « frite belge » dans la liste des cancérogènes avérés signerait la mort d’un plat national. « L’Europe menace notre culture de la frite », a-t-il fait valoir au titulaire européen de la sécurité alimentaire.


 

L’affaire a même pris une tournure politique, car le pays tente de faire inscrire la frite belge au patrimoine culturel et immatériel mondial de l’UNESCO. Alors que le Brexit menace l’intégrité de l’UE, la sortie patriotique du député nationaliste flamand est perçue par certains comme une énième manoeuvre pour souffler sur les braises de l’euroscepticisme.


 

Recommandations claires


 

Découvert par des chercheurs suédois en 2002, l’acrylamide est depuis sous la loupe de l’UE, de la FDA des États-Unis et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Si des études ont prouvé qu’il peut provoquer le cancer chez des animaux, les études réalisées chez l’humain ne sont pas encore concluantes.


 

Comme la FDA et l’UE, Santé Canada presse malgré tout les consommateurs d’être vigilants à l’égard des aliments à forte teneur en acrylamide, soit tous les produits à base de pomme de terre, de céréales et de riz, frits ou rôtis à plus de 350 °F.


 

Une étude réalisée auprès de plus de 4400 personnes publiée ce mois-ci aux États-Unis confirme que manger des frites 2 ou 3 fois par semaine augmente le risque de décès. Consommer ces mêmes tubercules bouillis ou cuits au four n’a aucune incidence sur la santé. Ces résultats ne permettent pas de lier cancer et frites, mais confirment que manger fréquemment ces aliments gras, comme bien d’autres, est nocif pour la santé, selon Annie Ferland, nutritionniste et docteure en pharmacie.


 
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