Le Québec s’apprête à donner une nouvelle impulsion à son rayonnement économique international, en formant un trio formé de son réseau de délégations à l’étranger, d’Investissement Québec et de la Caisse de dépôt et placement du Québec.
Fini le travail en vase clos, l’action du Québec sera désormais mieux coordonnée, promet le premier ministre François Legault.
Le plan d’action gouvernemental donnant naissance à ce « trio » de prospection économique devrait être prêt dans les prochaines semaines, a confié le premier ministre, dimanche, en entrevue à La Presse canadienne, en marge de la mission de trois jours qu’il dirige à Paris.
Tout sera mis en œuvre pour à la fois accroître la prospection d’investissements étrangers et augmenter les échanges commerciaux.
Le plan contiendra des objectifs chiffrés.
« Je suis un homme de résultats et, ce que je veux, c’est créer de la richesse au Québec. Pour créer de la richesse, il faut faire deux choses : il faut augmenter nos exportations, parce que ça vient du secteur manufacturier où on a des emplois payants, deuxièmement, il faut attirer plus d’investissements au Québec pour augmenter la productivité », a observé le premier ministre, qui n’hésitera pas à multiplier les missions à l’étranger.
New York et Washington
La Presse canadienne a appris qu’après Boston, en novembre, Paris et Davos en janvier, M. Legault se rendra à New York et Washington en février, pour porter son message, sur le plan économique, mais aussi énergétique avec la recherche de clients pour nos surplus d’électricité.
« On va tout changer le rôle d’Investissement Québec, on va mieux arrimer Investissement Québec avec les délégations générales à l’étranger », a ajouté M. Legault, confirmant qu’il cherchait un nouveau président à la tête de cette société d’État, pour mieux correspondre au profil recherché.
Investissement Québec a déjà 12 bureaux à l’étranger, mais les résultats ne sont pas là, aux yeux du premier ministre.
Au total, actuellement, 70 % des exportations du Québec vont vers les États-Unis. C’est beaucoup trop, selon M. Legault, qui insiste sur l’importance de diversifier les marchés.
Le nouveau président aura un mandat clair : « “Closer des deals”, comme on dit en anglais », donc multiplier les investissements au Québec de sociétés étrangères capables d’offrir de bons salaires, de plus de 50 000 $ annuellement.
La Caisse de dépôt, qui a selon lui « le meilleur réseau à l’international », sera aussi mise à contribution.
Le mandat des délégations du Québec relatif à la diplomatie et à la culture demeurera inchangé, assure le premier ministre, mais le volet « commercial », lui sera nettement renforcé.
Un ajout de ressources financières et de personnel est à l’étude.
L’exemple de la France
Durant sa mission de trois jours à Paris, M. Legault va multiplier les rencontres avec des dirigeants de multinationales françaises, qui pourraient potentiellement investir au Québec.
Malgré sa grande proximité avec le Québec, la France se classe au 6e rang de ses partenaires commerciaux.
« C’est presque ridicule », reconnaît-il, calculant que nos échanges commerciaux en un an avec la France équivalent à « trois jours aux États-Unis ».
Mardi, M. Legault présidera un grand dîner-conférence, mardi, à la Bourse de Paris, devant 350 convives triés sur le volet, en majorité issus de la crème du monde des affaires de l’Hexagone.
Parenthèse culturelle : M. Legault a pu s’entretenir dimanche avec l’écrivain Dany Laferrière, membre de l’Académie française, dans un café célèbre de la Ville Lumière, Les Deux Magots, qui a vu défiler nombre de célébrités, dont Picasso, Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir.
À son agenda, figurent aussi des entretiens avec quelques dirigeants de grandes sociétés françaises abonnées du CAC 40 (l’indice boursier qui affiche les performances de 40 des plus grandes sociétés françaises cotées en Bourse, représentant les différents secteurs d’activité).
La journée de lundi sera consacrée aux échanges politiques et diplomatiques. Le premier ministre Legault se rendra à l’Élysée saluer le président, Emmanuel Macron, et s’entretiendra avec le premier ministre, Édouard Philippe, le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, et le président du Sénat, Gérard Larcher.
Mercredi matin, il quittera la France en direction de la Suisse pour participer au 49e Forum économique mondial de Davos, autour du thème de la mondialisation. L’événement regroupe chaque année les dirigeants politiques et économiques du monde entier.