PARTI LIBÉRAL DU QUÉBEC

Le virage vert et à gauche du PLQ

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Un parti écolo-socialiste et fédéraliste


La cheffe du Parti libéral du Québec assume le «grand virage» très progressiste et écologique qu’elle fait prendre à sa formation, sachant qu’il ne se fera pas sans frictions à l’intérieur du parti. Les militants l’ont suivie en adoptant une pléiade de politiques vertes et à gauche.


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«Ça fait partie de la réalité d’un parti qui se transforme. Il va y avoir des réactions de personnes qui ont milité au parti et qui peuvent ne pas être d’accord», a affirmé Dominique Anglade. «C’est un parti qui débat. Je m’attends à des échanges corsés.» 


 D’ailleurs, la formation s’est dotée ce weekend d’un ambitieux programme environnemental (voir plus bas). 


Le statu quo était impensable, dit-elle, en raison du résultat électoral catastrophique de 2018. «On a un objectif énorme de transformation», a précisé Mme Anglade.


Très vert


La cheffe libérale a mentionné à ses membres que le parti devait trouver une solution québécoise à «l’incontestable» urgence climatique. 



Les débats ont été nombreux, vifs, et longs, mais les membres ont répondu «présent» en adoptant des politiques vertes audacieuses.  


La cible de réduction des GES du PLQ sera finalement de 45% d’ici 2030, soit entre la CAQ à 37,5% et Québec solidaire à 55%.


Le PLQ fera du droit à l’environnement un droit fondamental capable d’invalider des lois. Les militants ont aussi voté en faveur de la gratuité du transport en commun public pour tous dans le cadre de projets pilotes. Une importante augmentation des redevances sur l’eau, jusqu’à six fois le taux actuel, a également été adoptée. 


Comme Québec solidaire, le PLQ veut que 100% des ventes de véhicules neufs soit constitué de véhicules «zéro émission» d’ici 2030. 


Ils ont toutefois voté contre une taxe sur l’achat des gros véhicules polluants, comme les VUS et les camionnettes.  


Certaines propositions du parti sont taxées d’être trop à gauche, ce qui a valu une comparaison avec Québec solidaire dans les derniers jours.  


Une étiquette que la cheffe rejette. «On renoue avec l’idée de grands projets pour le Québec», a décrit Mme Anglade.  


Complexe projet ÉCO


Pour atteindre ses cibles, le PLQ misera sur le projet ÉCO. Un chantier économique et écologique de 100 milliards$ en partenariat avec le secteur privé.  


Axé sur plan de nationalisation de l’hydrogène vert, ce projet peut paraître complexe et difficile à expliquer aux citoyens, a avoué Mme Anglade.  


Elle sait que le défi pour convaincre les électeurs sera grand d’ici les élections.  


«Avant d’expliquer ce qu’est l’hydrogène vert, je pense qu’on doit parler de projet de société. Dire que l’écologie et l’économie ne vont faire qu’un», a-t-elle indiqué. «Il faut reconnaître qu’on a un enjeu majeur au niveau des changements climatiques et que le Québec est capable d’y amener une solution.» 


L’affaire Montpetit


Par ailleurs, l’affaire Montpetit a hanté le congrès libéral. Visée par des allégations de harcèlement psychologique, Marie Montpetit doit «trouver les moyens de se sortir de cette tempête» afin de retrouver sa place au sein du PLQ, a affirmé la députée Christine Saint-Pierre. Une déclaration qui a surpris tout le monde.  


À la suite de ces allégations, la cheffe Dominique Anglade a chassé Marie Montpetit du caucus de manière définitive. 


Son père, Marc Montpetit, qui est président de l’association libérale de Soulanges, est présent ce weekend et a dit sa façon de penser aux journalistes en marge du congrès.  


«J’en ai vu des crises au Parti libéral depuis 40 ans, mais vous, vous n’en avez jamais entendu parler. Ça s’est toujours réglé à l’intérieur. Et c’est comme ça que ça se fait chez les libéraux», a plaidé celui qui démissionnera de ses fonctions dimanche.  


De son côté, samedi, Dominique Anglade ne fermait plus complètement la porte à Mme Montpetit, déclarant qu’elle croit en la réhabilitation.  


Cependant, elle soutient ne pas pouvoir prédire l’avenir. Avec les informations en sa possession concernant Mme Montpetit, «la seule décision qui s’imposait» était de l’exclure. 


D'autres propositions adoptées   



  • Créer des environnements d’étude culturellement sensibles et exempts de discrimination en ajoutant des cours, notamment sur les notions de biais inconscient, d’appropriation culturelle, de privilège, de profilage racial, d’histoire autochtone, de racisme systémique et de gestion de la diversité.   

  • Élargir la couverture d’assurance maladie pour offrir une couverture comprenant la santé mentale et étudier la possibilité d’inclure les soins dentaires, oculaires et auditifs, ainsi que la psychothérapie et la physiothérapie.   

  • Permettre à un parent d’un enfant de 5 ans et moins ou d’un enfant en situation de handicap majeur de travailler des heures réduites aux frais de l’employé sans crainte de représailles.