Le futur ministre de la Cybersécurité et du Numérique, Éric Caire, héritera d’un portefeuille de plus de 4 milliards de dollars pour réussir la transformation numérique de la nation et protéger tous les citoyens des cybermenaces.
• À lire aussi: L’éducation numérique des jeunes est primordiale, plaide le ministre Caire
La mise en place d’un tel ministère est «une première en Amérique du Nord», a affirmé l’actuel ministre délégué à la Transformation numérique, Éric Caire.
Le projet de loi 6 déposé ce matin à L’Assemblée nationale récoltera tous les pouvoirs du Conseil du trésor en matière de ressources informatiques.
Le député de La Peltrie, Éric Caire, sera nommé à la tête de ce ministère, selon nos informations. Il dirigera ainsi l’un des plus gros organes gouvernementaux, avec près de 2000 employés et un budget de plus de 4 G$.
Son sous-ministre agira à titre de grand patron de l’informatique au Québec.
Leurs défis seront nombreux:
- Créer une identité numérique sécuritaire pour les Québécois, possiblement grâce à la biométrique [empreinte digitale – rétine – reconnaissance faciale ou vocale];
- Protéger les données des citoyens;
- Mettre un terme aux bordels informatiques;
- Instaurer la cohésion des projets informatiques partout au gouvernement;
Surtout, Québec compte mener une lutte féroce contre les cybermenaces et les cyberattaques. Les techniques des méchants ont changé et ont été peaufinées, dit-il. Son ministère devra être efficace et performant, car le Québec est attaqué comme jamais auparavant.
«Ce ne sont plus des loups solitaires. Aujourd’hui, ce sont des groupes criminalisés, des États qui vont financer des organisations pour faire des cyberattaques», a rappelé Éric Caire.
Pour rassurer la population, il promet d’être plus transparent à l’avenir lorsqu’un ministère, un organisme ou une société sera touché par une attaque.
1000 postes à pourvoir
Pour gagner son pari, Éric Caire souhaite convaincre les meilleurs informaticiens, analystes, concepteurs et spécialistes de la sécurité informatique de venir travailler pour l’État. Un défi monumental et presque impossible à relever avec les conditions salariales actuelles, selon nos sources. D’ailleurs, le ministre a souligné qu’au moins 1000 postes étaient encore à pourvoir au gouvernement dans les domaines liés à l’informatique. Le secteur privé offre des salaires beaucoup plus élevés que le gouvernement.
Pour les convaincre, des primes pourraient s’ajouter aux contrats de travail, signale le ministre délégué. Ce dernier souhaiterait aussi une hausse des salaires. Il y aurait une réflexion à ce sujet au Conseil du trésor.
«Des postes de très haut niveau seront créés, comme de hauts fonctionnaires», a précisé Éric Caire, assurant que son ministère ne serait pas un bar ouvert pour les consultants. «Il faut avoir le contrôle de nos infrastructures critiques. On ne peut pas laisser ça à l’externe.»