Madame Marois reste. Elle ne s’accroche pas: elle reste et entend poursuivre sa tâche jusqu’au bout. Elle veut devenir chef d’État et comme les femmes sont aussi douées que les hommes pour tout ce qui touche les
pouvoirs, privés et publics, le chemin est grand ouvert devant elle puisque le Québec a un besoin criant et urgent de son propre État.
Déterminée à se battre pour l’État du Québec et à intégrer tous les groupe d’intérêts et toutes les classes sociales et économiques en un seul Peuple, une seule Nation, un seul État, elle s’engage résolument dans
une voie pleine d’embuches et de pièges et elle n’a pas peur. Que les chicanes futiles et inutiles cessent et que chacun et chacune mette son verbiage de côté. Le temps est venu de passer aux actes. De nouveau,
un Acte de Québec s’annonce, définitif cette fois.
Comment réagir et agir en face d’une telle détermination? Il n’y a qu’une seule réponse: que tous les Québécois et que toutes les Québécoises s’instruisent à fond des principes de stratégie d’État. C’est la voie la plus
exigeante et la plus rigoureuse mais c’est la seule qui mène au succès dans une telle entreprise.
Pauline Marois ne dépend de personne et personne ne peut l’acheter. Elle est libre, ce qui veut dire libre d’évoluer chez les riches, les classes moyennes et les pauvres et réaliser l’indépendance du Québec comme
autrefois, le Portugal réalisa son indépendance en 1262 par une union de toutes ses forces en un seul État et au prix d’une guerre.
Les Suisses ont fait de même en 1291 au prix d’une guerre contre l’Autriche des Habsbourg. L’équilibre social et économique s’est maintenu en Suisse, non sans efforts
mais existe-t-il dans le monde de grandes réussites qui ont été accomplies sans efforts?
Le Québec ne réalisera pas son indépendance sans une guerre mais une guerre sans effusion de sang.
Tous doivent devenir UN au Québec et comme l’enseigne Karl Marx, il ne doit plus y avoir de luttes de classes. Et Karl Marx n’était ni marxiste ni communiste. Il était et demeure l’intellectuel le plus rigoureux de notre
temps, trop rigoureux et exigeant pour trop de monde, y compris une foule d’intellectuels.
Le monde actuel fait présentement appel à Karl Marx comme jamais auparavant, afin de trouver des solutions aux problèmes sociaux et économiques qui assaillent surtout l’Occident. Cette fois, il faut en convenir,
le génie de Karl Marx a dépassé et dépasse encore une foule d’intellectuels abstraits et de militants peu doués qui prétendent résoudre tous les problèmes à coups de gueule, coups de poings, coups de bâton ou
coups de révolver.
Même en Russie soviétique, je n’ai vu Karl Marx nulle part. J’y étais allé sous régime “communiste” avec une quarantaine d’étudiants et nous avons parcouru cet immense pays depuis Moscou jusqu’au Caucase et
en Asie Centrale et nulle part, ni dans les discours, ni dans les bibliothèque, je n’ai vu Karl Marx. Le régime soi-disant communiste de l’URSS n’a jamais mis fin à la lutte des classes comme le préconisait Karl Marx. Il a
au contraire exacerbé les luttes de classe et on voit maintenant avec quelle vitesse les oligarchies se sont découvertes après la chute du régime en 1991, alors que de nouveau, j’étais allé avec des étudiants en Russie
et en Ukraine voir sur place le changement de régime.
C’est une leçon pour nous qui sommes portés à accorder notre confiance aux gens de gauche et nous méfier, avec raison cependant, de ceux de droite.
La vertu est au milieu, ni à gauche ni à droite, ce qui peut devenir très exigeant en pratique. Au Québec, il faut le faire d’autant plus que nous partons d’un État neuf.
Appelée à devenir chef d’État, Pauline Marois n’est ni à gauche ni à droite. Certes, Gilles Duceppe va l’appuyer mais elle reste chef et c’est dans l’ordre.
Quant à nous tous, qu’on se mette à étudier à fond nos principes de stratégie d’État et que les plus doués étudient Karl Marx à fond, préférablement dans le texte original en allemand afin de mieux en comprendre le
sens, la signification, la portée et la dynamique. Nous voulons un véritable État unique qui serve d’exemple aux autres, alors il y a du travail à faire.
Je pars demain pour un autre voyage d’études, cette fois en Allemagne du nord, sur la mer Baltique et la mer du Nord, histoire de vérifier sur place le fonctionnement des statuts reconnus de plusieurs États qui se
partagent une mer intérieure.
JRMS
Le temps est venu de passer aux actes
Tribune libre 2011
René Marcel Sauvé217 articles
J. René Marcel Sauvé, géographe spécialisé en géopolitique et en polémologie, a fait ses études de base à l’institut de géographie de l’Université de Montréal. En même temps, il entreprit dans l’armée canadienne une carrière de 28 ans qui le conduisit en E...
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J. René Marcel Sauvé, géographe spécialisé en géopolitique et en polémologie, a fait ses études de base à l’institut de géographie de l’Université de Montréal. En même temps, il entreprit dans l’armée canadienne une carrière de 28 ans qui le conduisit en Europe, en Afrique occidentale et au Moyen-Orient. Poursuivant études et carrière, il s’inscrivit au département d’histoire de l’Université de Londres et fit des études au Collège Métropolitain de Saint-Albans. Il fréquenta aussi l’Université de Vienne et le Geschwitzer Scholl Institut Für Politische Wissenschaft à Munich. Il est l'auteur de [{Géopolitique et avenir du Québec et Québec, carrefour des empires}->http://www.quebeclibre.net/spip.php?article248].
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6 commentaires
Archives de Vigile Répondre
19 novembre 2011Pauline Marois vit-elle dans une bulle? Sait-elle que les sondages la place loin derrière Legault, et DERRIÈRE JEAN CHAREST? Ses conseillers lui ferait une faveur en la convaincant de lancer la serviette.
Mais n'en demandons pas trop à des conseillers qui n'osent pas dire à Mme Marois que ses lunettes la font paraître stupide.
Archives de Vigile Répondre
6 novembre 2011Monsieur Marcoux,
Je ne fais pas campagne pour Madame Marois ni personne d'autre. Je constate le fait accompli et tout ce que je
propose c'est de s'adapter aux circonstances. Il n'y a rien de savant dans mes textes, la loi de l'adaptation étant universelle et à mon âge, j'ai compris que nous avons rarement d'autre choix que composer avec les événements tels qu'ils se présentent et non tels qu'on voudrait les voir. L'Idéal n'est jamais la Réalité.
D'oû l'importance de connaître la géopolitique et les principes de stratégie d'État. Si nous ne pouvons gagner à court terme, il est souvent possible de gagner à long terme et le long terme est géopolitique et son action se fonde sur la connaissance de treize principes fondamentaux. La preuve dans notre cas est faite et nous devons poursuivre à l'intérieur des continuités qui nous ont servi jusqu'à maintenant.
Il est clair maintenant que le Canada anglais se prépare à se débarasser de nous. Par contre, avec l'aide des Américains, je devrais dire de Washington, Londres et aussi le Paris de Nicolas Sarkozy, ce même Canada anglais se
prépare à nous contrôler d'une manière encore plus décisive que nous le sommes dans les conditions actuelles. J'en ai trop vu pour me faire la moindre illusion.
Ceci ne veut pas dire que nous ne deviendrons pas un État Nation indépendant, au contraire. Sauf que l'État Nation du Québec sera contrôlé de l'extérieur et nous aurons fort à faire pour décider par nous-mêmes ce qu'il conviendra de faire en toutes circonstances.
Tenez, nous aurons même notre propre monnaie, le Florin et le Centime. Nous serons même un État neutre comme la Suisse et on nous permettra d'organiser notre propre défense, comme la Suisse, la Suéde et la Finlande. Et on se servira de nous pour embaucher des généraux complaisants, comme Roméo Dallaire et Charles Bouchard, ou des "hommes d'affaires" qui iront se salir les mains pour les autres.
Comment allons-nous pleinement exercer notre liberté d'État Nation ? Voilà la question à laquelle nous n'avons aucune réponse pour le moment. Il faudra une rupture des rapports de forces actuels pour que nous devenions pleinement libres.
Merci pour vos souhaits de bon voyage.
JRMS
Archives de Vigile Répondre
6 novembre 2011Mr Sauvé,
Madame Marois eu sa chance de nous démontrer ce qu’elle «avait dans le ventre» comme leader du parti québécois lors de l’élection de décembre 2008. Elle s’est plantée, tout comme Boisclairs en mars 2007, n’ayant tout deux obtenu que 19 % des votes (absolus) de l’électorat.
Ça, c’est l’Histoire récente… et le gros bon sens aurait prescrit que Marois laisse sa place à quelqu’un d’autre suite à sa défaite. Le pq de 2008 n’était pas un parti sans moyens et rien d’autre que l’impopularité de Marois ne justifiait cette défaite devant Charest. Si une élection avait lieu demain matin, Marois subirait le même sort qu’en 2008.
Et pour terminer, où avez-vous lu des insultes envers vous provenant de ma part ?
Lorsque vous écrivez que je n’ai «ni crédibilité, ni autorité» simplement parce que mes réflexions concernant le leadership (quel leadership ?) de Marois n’aboutissent pas aux mêmes constats que vous, et bien, vous m’insultez justement sans arguments et vous vous enlevez le peu de crédibilité et d’autorité qu’il vous reste en matière de «stratégie d’État».
En 2008, lorsque j’émettais les même réserves qu’aujourd’hui face à la direction du pq, je me faisais répondre par les «esprits ben en places» comme vous, sensiblement les mêmes âneries que vous me faites. J’ai tout de même participé aux efforts lors de la campagne électorale du pq dans Drummond en y mettant de mon temps à placarder le compté d’affiches et de pancartes.
Les résultats de ce scrutin m’ont en bout de ligne donnés raisons.
Cela dit, je vous souhaite bon voyage et soyez certain qu’avec Marois à la chefferie du pq… nous aurons encore largement le temps de discourir de «stratégie d’état»… Surtout si les militants péquistes comme vous décidaient, à la base de savantes réflexions, de la maintenir cheffe encore un autre quatre ans suite à sa prochaine défaite électorale…
Sylvain Marcoux
Archives de Vigile Répondre
5 novembre 2011Monsieur Marcoux,
En société démocratique, chacun-e peut s'exprimer et
subir la critique sans arguments ad hominem comme vous
le faites.
Les principes de stratégie d'État sont des certitudes
opératives qui s'appliquent autant lorsqu'on veut gagner
une élection qu'après, alors qu'il faut gouverner.
Une province ne gouverne pas; elle administre. Seul
l'État gouverne.
Que j'aille en Europe "faire une ballade" ou pour autre
chose vous concerne très peu. Retraité depuis
longtemps, je m'occupe encore d'étudiants qui me demandent de les guider.
Quant à Karl Marx que j'ai étudié une première fois
en Allemagne et que je compte ré-étudier en me procurant
une version originale de l'oeuvre au cours de ce voyage,
vous pouvez l'interpréter comme vous voulez.
Cessez de vous servir de l'insulte pour vous donner
crédibilité et autorité. Vous n'avez ni l'une ni l'autre,
JRMS
Archives de Vigile Répondre
5 novembre 2011Je suis las des gaulois, ils se battent tout le temps. C'est d'un ennui...
''Je suis las, las, las''
Astérix. La serpe d'or
Le P.Q manque d'une chose essentielle s'il veut reprendre le pouvoir, de la discipline.
Des péquistes tentent de saborder le parti de l’intérieur, mais ces « taupes » ne perdent rien pour attendre, prévient le député Daniel Ratthé.
Le député de Blainville est au nombre des députés qui ont contesté le leadership de Pauline Marois en caucus mercredi. Qu’à cela ne tienne, il est choqué que les discussions à l’interne soient sans cesse étalées sur la place publique
http://lejournaldequebec.canoe.ca/journaldequebec/politique/provinciale/archives/2011/10/20111027-103305.html
L'un ne va pas sans l'autre. John James Charest doit sa longétivité à Pauline Marois.
Un petit ou grand peuple? Pauline Marois a dit « petit peuple », Jean Charest a répondu « grand peuple ».
Pauline Marois a surtout fait la maladresse de servir deux mots sur un plateau d’argent. Jean Charest, qui aime le luxe tout autant qu’elle, a beaucoup cité hors contexte quelque chose qui le dépasse.
http://www.youtube.com/watch?v=07c5iEM3QNE
L'arrivée d'un troisième larron François Legault a tout le moins le mérite de chambarder la belle assurance de John James Charest, comme le démontre cette dernière attaque qui frise l'enfantillage:
François Legault n'aime pas ça aller dans la ville de Québec.
Archives de Vigile Répondre
5 novembre 2011Mr Sauvé,
Au sein d’un régime démocratique, la première étape, sinon l’étape essentielle avant de commencer, sur le plan pratique, à parler de «stratégie d’État», c’est d’abords et avant tout de prendre le pouvoir. Et dans la population, parmi les électeurs «québécois», et bien Marois ne passe pas. Comme elle ne passa pas en 2008 ne récoltant que 19 % des voix en vote absolu. Exactement le même score qu’eu Boisclairs en 2007.
Vous aurez beau nous remémorer l’Histoire ancienne datant de v’là 8-900 ans en Europe, il n’en demeure pas moins qu’ici au Québec, en 2011, même avec tout le bon vouloir des militants péquistes… ou même souverainistes… le PQ de Marois n’a aucune chance d’emporter les élections et de prendre le pouvoir à Québec.
Corollaire, avant de se péter les bretelles à discourir de stratégie d’État… faut d’abords être en mesure de prendre le pouvoir. Et comme je le prédisais en mars 2007, de même qu’en décembre 2008, le pq n’a absolument aucune chance de prendre le pouvoir avec sa cheffe actuel… et ce n’est pas en vous baladant en Europe que vous arriverez à tâter l’opinion publique sur l’idée que les électeurs se font de l’actuel discours péquiste et de sa cheffe.
Et ça, c’est un exemple de «realpolitik». Ce n’est pas du pelletage de nuage prétentieux.
Cela dit, qu’elle reste cheffe du PQ Marois . Par l’éviction du PQ de la scène politique lors des prochaines élections, elle aura en bout de ligne contribué à la disparition finale de ce parti d’imposteurs et de charmeurs de serpents.
Sylvain Marcoux
p.s. Marx était internationaliste... Et par cette approche, il planta les germes de l'idéal d'un gouvernement mondial au sein des organisations dites de gauche... Tout le contraire d'un véritable idéal nationaliste. Et pour y arriver, il prôna justement la «lutte des classes» au sein des divers États... Je doutes fort que les «versions originales» en allemand disent le contraire...