Le Québec va bientôt accueillir davantage d'immigrants. C'est qu'a annoncé dimanche le premier ministre Philippe Couillard, en point de presse, en marge du 32e congrès des membres du Parti libéral du Québec (PLQ).
Pour combler ses besoins de main-d'oeuvre, le Québec devra ouvrir ses portes aux étrangers, particulièrement à ceux inscrits dans la catégorie économique, a-t-il dit, sans préciser dans quelle mesure les seuils actuels seraient rehaussés.
Le premier ministre a indiqué qu'une telle mesure lui «paraît nécessaire», en tenant compte du faible taux de naissances enregistré au Québec et de la diminution croissante de la population active, une «réalité implacable». La hausse du nombre d'immigrants devra être accompagnée par une bonne stratégie d'intégration à l'emploi, a-t-il ajouté.
Bon an, mal an, le Québec accueille environ 50 000 immigrants chaque année.
Une commission parlementaire doit revoir les seuils actuels cet automne.
Plus tôt, dans son discours de clotûre, M. Couillard s'était engagé à changer en profondeur le fonctionnement de l'État québécois.
Il s'est montré déterminé à mener à bien son projet d'assainir les finances publiques, tout en conduisant le Québec sur la voie de la prospérité.
Il s'est montré tout aussi déterminé à faire adopter ses projets de lois sur la lutte à la radicalisation et sur la neutralité religieuse de l'État, qui permettra le port de signes religieux en autant que le visage reste découvert.
Les Québécois doivent aussi s'attendre à ce que le gouvernement procède à une réforme majeure de la fiscalité.
Les militants du PLQ réunis au Palais des congrès de Montréal tout le week-end ont adopté une série de résolutions, dont les principales visaient à mieux gérer le vieillissement accéléré de la population québécoise.
Ils ont entériné l'idée de hausser l'âge de la retraite. L'âge requis pour recevoir des prestations de la Régie des rentes, actuellement de 60 ans, serait donc reporté. On verrait cependant à exclure certains types d'emploi.
Le PLQ encourage le gouvernement à bonifier les mesures fiscales incitant les sexagénaires à demeurer au travail, et, dans le même esprit, à éliminer les incitatifs fiscaux facilitant le départ à la retraite. Ceux qui prendraient leur retraite entre 60 ans et 65 ans seraient pénalisés.
«Il faut garder les gens au travail le plus possible», a dit M. Couillard.
Le débat le plus houleux a tourné autour du rapport Godbout prônant une révision majeure de la fiscalité. La salle était divisée quant à savoir s'il fallait ou non encourager le gouvernement à hausser la taxe de vente tout en baissant les impôts, comme le recommande la commission Godbout. Le vote a finalement été positif.
Les tarifs gouvernementaux pourraient augmenter plus vite que prévu. Le PLQ suggère en fait que les divers tarifs des services publics évoluent en fonction de leur coût réel.
Le parti voudrait aussi forcer le gouvernement, par voie législative, à se doter d'un «cran d'arrêt», soit un mécanisme de réduction de dépense équivalente à toute nouvelle dépense occasionnée par la création d'un nouveau service ou d'un nouveau programme.
On demande au gouvernement de mener une «réflexion» sur les meilleures façons de «pérenniser» le financement du régime d'assurance maladie, dans un contexte de changements démographiques. La réflexion devrait inclure le contenu du panier de services et «la place de la concurrence» dans la prestation des soins de santé.
Québec devrait davantage investir dans les soins à domicile apportés aux personnes âgées et dans le soutien aux aidants naturels, selon le PLQ.
Les libéraux ont par ailleurs modifié leur constitution de manière à élire leur prochain chef au suffrage universel.
Pendant que les militants dessinaient les contours de leur nouvelle feuille de route, quelques milliers de manifestants contestaient les orientations gouvernementales à l'extérieur du Palais des congrès. La manifestation était orchestrée par le front commun syndical qui rejette les offres de Québec sur le renouvellement des conventions collectives du secteur public.
Le prochain conseil général du parti, en novembre, permettra aux membres d'étudier les nombreuses résolutions laissées en plan durent le week-end, faute de temps. Un autre congrès des membres aura lieu en 2017.
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