PASSEPORT VACCINAL

Le Québec instaurera un passeport vaccinal

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Le passeport vaccinal est le début d'une forme de crédit social


Québec a confirmé jeudi son intention d’implanter un passeport vaccinal, en disant souhaiter que les personnes ayant reçu leurs deux doses soient « capables de vivre une vie quasi normale ». Devant un bilan de la COVID-19 à la hausse, François Legault a aussi parlé « du début d’une quatrième vague ».


« Malheureusement, au cours des derniers jours, on a vu une augmentation du nombre de cas au Québec. On a une responsabilité d’agir. Je vous annonce aujourd’hui qu’on va mettre en place un passeport vaccinal », a indiqué le premier ministre François Legault, en conférence de presse.


Le ministre de la Santé, Christian Dubé, dévoilera les modalités de ce passeport vaccinal dans les prochains jours, alors que d’autres mesures pourraient aussi être ajoutées dans certaines régions, pour contenir la hausse des cas de COVID-19. À Trois-Rivières, où cette hausse est jugée plus préoccupante qu’ailleurs, une série de mesures ont déjà prises cette semaine.


M. Legault a aussi reconnu que l’augmentation des infections est signe que le Québec se trouve au « début de la quatrième vague ». Il estime que le bilan québécois est moindre qu’ailleurs, mais que le Québec « n’y échappera pas », alors que plusieurs juridictions, aux États-Unis et en Europe, affichent aussi une hausse de cas depuis quelques semaines.







Le principe derrière ce passeport vaccinal « est que les personnes qui ont fait l’effort d’aller chercher leurs deux doses doivent être capable de vivre une vie quasi normale, d’avoir accès à toutes les activités, incluant celles qui sont non-essentielles, comme les restaurants », a avancé le chef de la CAQ, en ajoutant : « Oui, on va donner certains privilèges à ceux et celles qui ont accepté de faire l’effort ».




Même avec le variant Delta, les vaccins sont efficaces. Actuellement, les personnes qui se retrouvent à l’hôpital sont en grande majorité des personnes non vaccinées.



François Legault, premier ministre du Québec



Jusqu’ici, il n’est « pas question de reconfiner comme on l’a fait dans la dernière année », a insisté M. Legault, soulignant néanmoins que la prudence est de mise et « qu’il faut prendre certaines décisions ». Mercredi, le premier ministre, qui revenait officiellement de vacances, avait eu droit à un breffage de la Santé publique. « Nous annoncerons de nouvelles mesures au cours des prochains jours », avait-il alors gazouillé, avant d’ajouter qu’il est important d’obtenir rapidement deux doses de vaccin. Plusieurs Québécois avaient alors réclamé l’implantation d’un passeport vaccinal.


Ottawa appuie entièrement


À ses côtés, le premier ministre Justin Trudeau a dit « appuyer entièrement » l’initiative du Québec. « Les Canadiens ont compris que pour passer à travers cette pandémie, il faut se faire vacciner. Ce n’est pas juste une question de choix individuels, mais aussi de protection de la communauté », a-t-il martelé.




Au sujet de ce passeport vaccinal, on est en train de travailler avec les provinces et les territoires qui le veulent pour s’assurer que […] ça sera aussi utile pour voyager à l’international.



Justin Trudeau, premier ministre du Canada



M. Trudeau affirme avoir demandé à la greffière du Conseil privé par intérim, Janice Charette, d’examiner la possibilité d’implanter « une vaccination obligatoire » pour les fonctionnaires fédéraux, voire même pour les industries réglementées par le gouvernement fédéral. « C’est une question de leadership », a-t-il dit, en soutenant que ceux qui hésitent à se faire vacciner « prolongent la pandémie au Canada ».


Questionné à savoir s’il était prudent dans le contexte de déclencher une campagne électorale – alors que les rumeurs se font de plus en plus persistantes à ce sujet – le chef libéral est toutefois demeuré évasif. « Oui, on est en train de faire une relance économique et oui, les différents partis ont leurs idées, mais notre priorité demeure de rester axés sur les Canadiens et leurs besoins », a-t-il répondu.


Les oppositions demandent des comptes


Pendant ce temps, le porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, s’est dit déçu « que François Legault ait refusé nos demandes répétées d’un véritable débat public en commission parlementaire sur le passeport vaccinal ». « C’est une mesure qui n’a rien de banal et qui aurait dû être discutée en toute transparence au parlement, avec des experts », a-t-il fustigé.


Au Parti québécois, le critique en santé Joël Arseneau a émis un son de cloche similaire. « Le gouvernement s’apprête à soustraire des droits et libertés sans avoir présenté aucune évaluation objective de ces mesures sur le plan éthique et sur le plan sanitaire et sans débat public. On doit permettre aux Québécois de reprendre une vie normale, c’est certain, mais les moyens doivent être décidés de manière transparente. »


« Nous avons demandé à François Legault de mettre en place rapidement un passeport vaccinal qui permettrait d’encadrer les activités auxquelles les personnes non vaccinées pourraient participer en cas de quatrième vague. En début de semaine, le gouvernement caquiste nous disait non. Quelques heures plus tard, ils ont enfin entendu raison. Nous attendrons de voir les détails pour prendre la pleine mesure de l’action du gouvernement caquiste », a de son côté soulevé la critique libérale en santé, Marie Montpetit.


Malgré la hausse du nombre de cas, la rentrée dans les écoles, les cégeps et les universités se fera en présentiel, comme l’a prévu Québec le printemps dernier, a par ailleurs réitéré M. Legault jeudi. « On sait que les étudiants des cégeps et des universités sont vaccinés deux doses à plus de 80 %, donc il faut tenir compte des spécificités. Il n’y aura pas un, mais bien plusieurs critères », a-t-il noté.


En mai dernier, la ministre Danielle McCann avait posé une première condition au retour des élèves des cégeps et des étudiants des universités sur les campus, en affirmant qu’à l’automne, ceux-ci pourraient être en classe sans distanciation s’ils étaient complètement vaccinés dans une proportion de 75 %.




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