Le Québec dans une situation financière «viable»

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Revirement de situation

Cela sonnera comme de la musique aux oreilles de Québec à moins d’un an de la prochaine élection. Le Directeur parlementaire du budget (DPB) à Ottawa conclut que la province est non seulement dans une situation financière « viable », mais dispose d’une marge de manoeuvre pour hausser les dépenses ou réduire les revenus de 12 milliards de dollars par année.



Le DPB se penche généralement seulement sur la viabilité financière du gouvernement fédéral et du Régime de pension du Canada. Mais à la demande des parlementaires, il a décidé d’élargir son champ d’analyse cette année pour étudier celle des provinces et territoires, ainsi que celle du Régime des rentes du Québec. Conclusion : le Québec et la Nouvelle-Écosse font figure de premiers de classe, tandis que l’Alberta et Terre-Neuve reçoivent le bonnet d’âne.



« À l’exception du Québec et de la Nouvelle-Écosse, les politiques budgétaires des provinces et des territoires ne sont pas viables à long terme », peut-on lire dans les documents préparés par le DPB. « Le Québec et la Nouvelle-Écosse ont une marge de manoeuvre financière [qui correspond respectivement à 3 % et 0,4 % du PIB] leur permettant d’augmenter les dépenses ou de réduire les taxes et impôts tout en maintenant la viabilité financière. »



Une grande partie de la non-viabilité financière s’explique par la croissance des coûts de santé, estime le DPB.




Viabilité financière

 


La viabilité financière est un concept économique qui ne signifie pas qu’une entité gouvernementale est en équilibre budgétaire. Loin de là. Il s’agit plutôt de calculer si le niveau d’endettement d’un gouvernement (sa proportion par rapport à la taille de l’économie) restera le même au cours des 75 prochaines années considérant les niveaux actuels de revenus et de dépenses et les projections démographiques. Si le pourcentage d’endettement projeté reste le même, on dit qu’il y a viabilité financière. Si le pourcentage est appelé à diminuer, alors on dit que le gouvernement a une marge financière.



Ce concept débouche sur des conclusions contre-intuitives. L’Alberta, qui a une dette accumulée presque nulle (environ 40 milliards), se retrouve dans une situation jugée très instable parce que ses déficits actuels sont élevés et que si la tendance était maintenue, son taux d’endettement atteindrait 300 %. Inversement, le Québec est considéré comme étant dans une situation très viable, alors qu’il s’agit d’une des provinces ayant le taux d’endettement le plus élevé du pays.



Pour rectifier le tir, l’Alberta devrait augmenter ses revenus ou diminuer ses dépenses de 14 milliards de dollars, ce qui représente 25 % de tous ses revenus annuels actuels !



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