Le prochain chef du Parti québécois (PQ) devrait être élu non seulement par des membres du parti, mais aussi plus largement par des citoyens qui n’en sont pas membres.
C’est ce qu’a laissé entendre la députée péquiste de Joliette, Véronique Hivon, dimanche, au Conseil national du PQ à Trois-Rivières.
Mme Hivon figure parmi les éventuelles candidates pressenties à la direction du parti, mais elle a déjà fait savoir qu’elle n’était pas encore prête à prendre cette décision.
Dans une mêlée de presse, Mme Hivon a rappelé que les règles du parti permettent déjà d’élargir la base des électeurs pour choisir le chef.
« On va le décider en temps et lieu si on ouvre aux non-membres, a-t-elle déclaré. Personnellement, je trouve qu’on devrait. »
Pour sa part, le chef intérimaire, Pascal Bérubé, a indiqué dans un point de presse dimanche que cela pourrait être discuté au cours du congrès extraordinaire de l’automne prochain.
La course à la direction aura lieu en 2020, selon ce qui a été planifié samedi au Conseil national.
Durant la plénière de dimanche, Mme Hivon est d’ailleurs montée au front pour défendre les revendications des jeunes péquistes, qui proposaient d’accepter des observateurs de la société civile au congrès extraordinaire de l’automne prochain, malgré l’opposition de certains délégués.
« C’est le temps d’ouvrir les portes à d’autres personnes », a-t-elle alors affirmé.
S’appuyant sur l’argument de Mme Hivon, les jeunes péquistes ont réussi à faire adopter une modification pour que des propositions issues de la population et de la société civile, exprimées sur des plateformes de consultations, soient débattues au prochain congrès extraordinaire.
« Si on reste entre nous, on va répéter les mêmes gestes, a plaidé un représentant de l’aile jeunesse, Alec Ordon. Ce n’est pas un “free pass” pour la société civile, on va filtrer [les propositions]. »
Les jeunes péquistes ont réussi à augmenter le nombre de propositions qui seront à débattre au prochain congrès, malgré l’opposition de certains militants.
« Je pense que 18 [propositions supplémentaires pour un total de 181], ce n’est pas excessif pour un parti qui doit manifester la plus grande ouverture dans sa reconstruction », a fait valoir le député de Jonquière, Sylvain Gaudreault.
« Sans les jeunes, ce parti ne pourra pas survivre, a aussi argué un militant des Laurentides. Ils ne demandent pas la lune. »