Le problème du chômage chez les immigrants encore très loin d’être réglé

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Des immigrés toujours surreprésentés dans les statistiques de chômage


 Même si le nombre de chômeurs vient de glisser sous la barre historique des 250 000 pour la première fois en 40 ans, les immigrants restent de loin les plus frappés par le chômage au Québec. 


 « Quand on n’a pas d’études, c’est normal d’avoir un salaire de base, mais on a fait des sacrifices pour étudier, on aimerait améliorer notre vie », lance la Cubaine Yusleidys Rodriguez, qui a travaillé dans une garderie malgré sa maîtrise en génie informatique. 


 Ces 20 dernières années, les chômeurs, tous groupes d’âge confondus, ont fondu comme neige au soleil, à l’exception des 55 ans et plus en raison d’une hausse de leur activité, selon une étude de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ), publiée hier. 








 Plus encore, ces 12 dernières années, le chômage a baissé de plus de 30 % chez les personnes nées ici, passant de 263 100, en 2006, à 183 300, en 2018, toujours selon l’ISQ. 


 Mais la situation est moins rose chez les immigrants. « Le nombre de personnes immigrantes au chômage est resté à peu près inchangé sur cette période, soit environ 65 000 », note l’ISQ. 


 « Employée du mois » 


 Cette réalité, l’Algérienne Djouher Ousmer la connaît bien. La femme vient de décrocher son premier emploi à vie à l’âge de 37 ans après s’être occupée de sa famille à temps plein. 


 « C’est assez intéressant d’être active et de sentir que l’on rend service. C’est valorisant. J’ai eu la chance d’être élue “Employée du mois” à mon deuxième mois chez McDonald’s », confie la jeune mère. 


 Le hic, c’est que Djouher Ousmer ne détient rien de moins qu’un baccalauréat en économie et qu’elle voudrait travailler dans le domaine des assurances ou de l’administration. 


 Pour Chantal Bélanger, directrice au développement organisationnel à l’Alliance carrière travail, en Montérégie, les patrons doivent être plus ouverts et les accueillir. 


 « Il y a encore des employeurs qui sont récalcitrants à embaucher des nouveaux arrivants. Ils ont parfois peur que les technologies ne soient pas les mêmes, alors que c’est universel », se désole-t-elle. 


 Quand on lui demande ce qui a changé ces 20 dernières années dans le marché de l’emploi, Mme Bélanger dit qu’elle doit redoubler d’efforts pour aller chercher des personnes qui n’ont souvent pas travaillé depuis 10 ans ou même 15 ans. 


 « Pour eux, c’est plus difficile. Souvent, le rythme de vie est un enjeu. Le fait de devoir se lever à 8 h 30 le matin, ce n’est pas donné à tout le monde », conclut-elle.