Le PQ en mode survie

La solution...Option nationale

Tribune libre

Je commencerai cet article par un extrait de l’opinion de M. Hubert Baril, parue dans le Devoir du 7 mars sous le titre « Le cul-de-sac du Parti québécois » :
« Le Parti québécois repose historiquement sur deux grandes idées : l’indépendance du Québec et la défense ou l’expansion de sa sociale-démocratie. Exception faite de quelques flirts avec le centre, le PQ a toujours été un parti souverainiste de centre gauche. C’est encore ainsi qu’il se définit aujourd’hui. Malheureusement, ces deux projets n’ont plus beaucoup d’attraction auprès de l’électorat. L’appui à la souveraineté stagne sous les 40 % depuis des années. La réalité économique et les finances publiques du Québec rendent impossible une expansion du modèle québécois. Elles forcent même sa révision en profondeur. Les deux grands rêves du PQ sont à bout de souffle… À défaut de proposer un projet qui nous inspire et qui nous dépasse, le parti semble être devenu le dernier refuge des angoisses existentielles du Québec… La réalité est que le Parti québécois tourne en rond parce qu’il n’a nulle part où aller. »
Pourtant, un parti, Option nationale, sous la gouverne d’un homme intègre et convaincu [voire même convaincant], Jean-Martin Aussant, a adopté une plateforme qui nous propose « un projet qui nous inspire et qui nous dépasse », qui nous fera sortir définitivement du « dernier refuge des angoisses existentielles du Québec » et nous ouvrira enfin la voie vers l’accession à notre statut de pays.
À cet effet, je n’ai pas pu trouver meilleur exemple que de vous citer le premier chapitre de la plateforme d’ON qui, avec clarté et diligence, nous présente des moyens concrets et réalistes dont nous devons obligatoirement disposés pour nous défaire du carquois fédéral en enfin prendre notre élan pour aboutir à notre indépendance :
« L’avenir du Québec passe par les Québécois eux-mêmes. Cela implique que nous puissions prendre nous-mêmes toutes les décisions importantes quant à notre développement collectif. Or, nous sommes actuellement soumis à un système fédéral dans lequel un gouvernement composé aux trois quarts d’élus non québécois nous impose ses lois, perçoit nos impôts et signe en notre nom les traités qui nous lient aux autres nations du monde. Cet état de fait contredit notre liberté de choisir selon nos intérêts. Le Québec devra se contenter d’être autre chose que lui-même tant que sa souveraineté ne sera pas totale sur son territoire.
En conséquence, dans un premier mandat, un gouvernement d’Option nationale :
1.1 Fera en sorte que toutes les taxes, toutes les contributions et tous les impôts payés sur
le territoire québécois soient dorénavant perçus par le gouvernement du Québec. La
redistribution éventuelle à d’autres instances sera assurée par le gouvernement du
Québec, selon les responsabilités respectives reconnues par le gouvernement du
Québec;
1.2 Fera en sorte que toutes les lois qui régissent les citoyens du Québec soient votées par
l’Assemblée nationale du Québec. Cette dernière se réservera le droit d’amender toute
loi existante qui concerne le Québec afin qu’elle corresponde mieux à la société
québécoise, réaffirmant par le fait même la légitimité démocratique de notre seul
parlement national. Une table de travail sera mise sur pied avec les nations autochtones
du Québec afin de remplacer la Loi sur les Indiens fédérale par un cadre légal et
coopératif qui correspondra mieux à leurs aspirations;
1.3 Fera en sorte que tous les traités qui lieront les Québécois aux autres nations du monde soient signés par le gouvernement du Québec. Le Québec respectera le principe de
présomption de succession pour les traités existants et négociera directement tout
nouveau traité qui l’engagera auprès d’autres pays;
1.4 Fera en sorte qu’une Constitution du Québec soit écrite avec la plus grande participation possible de la population du Québec, accompagnée d’experts en la matière, et qu’elle soit ultimement entérinée par le biais d’un référendum. Cette Constitution contiendra notamment une déclaration de souveraineté du Québec, de même que la reconnaissance de valeurs fondamentales telles que l’égalité homme-femme, la justice sociale, le bien-être des aînés, la protection de la langue française, la laïcité des institutions et le respect rigoureux des principes de développement durable. »
Telle est, à mon sens, une stratégie gagnante qui a toutes les chances de réussir auprès des Québécois de toute allégeance parce qu’elle repose sur des critères lucides, appuyés par un leader qui, pour l’avoir affirmé à maintes occasions, a épousé la cause en priorité avec détermination.
Henri Marineau
Québec

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Henri Marineau2095 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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11 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    12 mars 2013

    Le défi pour les indépendantistes est ÉNORME. En 1995, des facteurs circonstanciels ont aidé le camp du OUI:
    1-L'échec consommé de l'Accord du lac Meech(23 juin 1990) lequel a amené la création du Bloc avec Lucien Bouchard,Jean Lapierre et d'autres.
    2-La fondation de l'ADQ avec Jean Allaire et Mario Dumont, soit des anciens libéraux. Ces derniers feront la promotion pour le OUI en 1995.
    3-La maladie de Lucien Bouchard. En fait, elle a rendu ce dernier très populaire (un peu comme Jacques Layton au fédéral dernièrement).
    Or, en 2013, nous avons un PQ minoritaire. L'ON qui fait bande à part, puis une partie des gens de QS(parce que plusieurs partisans de QS sont fédéralistes) qui font aussi bande à part.
    On est loin de la dynamique favorable de 1995. Pis, en plus, nous avons "la loi de la clarté" dans les jambes...pis le Bloc est un groupuscule....pendant que certains ex-indépendantistes sont maintenant députés ndpistes dans un parti fédéraliste, soit le plus centralisateur.
    On est pas sortis du bois!

  • Alain Maronani Répondre

    10 mars 2013

    @Mireille Deschenes
    Demandez autour de vous qui connaît Vigile ?
    Le PQ ne pas pourrait pas, actuellement procéder à la création de ce que vous désirez...tv, radio, etc...c'est un gouvernement minoritaire, et il faut demander l'autorisation...au CRTC !!!
    Ce n'est pas suffisant d'avoir le média, encore faut-il que les gens s'y intéressent.
    Vous serez en compétition avec TVA, RC (Tout le Monde en Parle...), les radios poubelles, les chaines sportives, etc...
    Ces organismes proposent de la distraction...vous voulez de l'information, de l'éducation, de la propagande (?)...
    Les régimes ou les chaînes d'états sont en situation de faire ce travail ne sont pas des démocraties (Corée du Nord, Cuba, ex-URSS, la Chine, etc...).

  • Archives de Vigile Répondre

    10 mars 2013

    Je me demande toujours sur quoi on se base pour affirmer qu'il y a à peine 40% des Québécois qui sont indépendantistes.
    Pour ma part, je ne crois pas au sondage sur cette question, autrement dit je ne fais confiance à aucun sondeur.
    Il est vrai que le PQ perd des plumes avec sa manière de gouverner en lèchant à qui mieux mieux pour aboutir à prendre les décisions pour le peuple.
    Le PQ a besoin de tous ses éléments et M. Aussant l'a exprimé la semaine dernière, pour lui, tout ce qui peut être fait pour la cause, dont l'union de tous les souverainistes par le vote stratégique, ne doit pas être exclu. Ce n'est pas la gouvernance d'un parti qui intéresse le chef ON, c'est la libération du Québec. Le parti est l'outil. Alors que ce que je vois au PQ c'est exactement le contraire. Est-ce la cheffe le problème??? M. Aussant était au PQ, M.Cursy, Mme Lapointe et d'autres ont quitté le bâteau, pour en arrivé là la houle a dû être forte.
    Le parti qui déclenchera un référendum sur l'indépendance du Québec doit absolument avoir une personne comme M. Jean-Martin Aussant, simplement parce qu'il est catégorique dans sa manière de gérer la venue du pays et ça c'est rassurant pour les plus branleux. Il y en a des branleux sur vigile aussi, je lis les commentaires et ils sont là à travers leur propos.
    Je ne pense pas qu'il nous manque de gens brillants ni plus d'études pour nous rassurer sur la viabilité d'un Québec indépendant nous avons toute l'information reste à convaincre les mous et ça tant qu'à moi c'est par la connaissance de notre histoire qu'on va y arriver.
    Encore une fois l'histoire et la langue sont les deux moyens avec l'immigration pour nous affaiblir. Par les temps qui courent le combat fait rage et nous n'avons pas beaucoup de moyens pour contrer l'adversaire,je fais référence à des réponses simultanées qui pourraient être données aux dénigreurs fédéraleux qui prennent toute la place sans que personne ne leur barre le chemin. À quand une radio,un poste de télévision pour rejoindre tous les Québécois.

  • Archives de Vigile Répondre

    8 mars 2013

    Message à Marcel Haché
    "L'opinion publique n'est pas favorable à l'indépendance. Comme la retourner?" Réponse : se débarrasser du PQMarois.
    Message à J.C. Pomnerleau
    Le seul rapport de forces valable est de mettre un projet d'indépendance concret et emballant sur la table et d'aller cherche une majorité qui sera favorable. Pour cela, ça prend du courage, ce que n'a pas le PQMarois.
    Avec la prétendue gouvernance souverainiste, dans 15 ans, on va encore administrer la province de Québec et chercher le "rapport de force" favorable, comme Diogène avec sa lanterne qui cherchait "un homme".
    Pendant ce temps, on aura développer une autre génération de petits politiciens professionnels provinciaux qui vont venir faire leur petit tour avant de s'en aller avec leurs fonds de pension.
    Pierre Cloutier

  • Archives de Vigile Répondre

    8 mars 2013

    Facile à dire mais pas si facile à faire. C'est comment ON va faire ça dans la réalité?
    Ça ressemble beaucoup au programme de la gouvernance souverainiste du PQ à quelques virgules près. M. Aussant ne nous dit pas aussi comment il va composer avec la Constitution canadienne; ça aussi ça fait partie de notre réalité. Entre dire et faire il y a un parti à construire à partir de zéro avec des moyens réduits, peu connu et une démarche pour convaincre une population divisée.
    C'est bien beau de rêver en couleur mais il faut aussi faire face à la réalité, ça va prendre au moins 20 ans à ON pour être connu, élu et efficace.

  • Marcel Haché Répondre

    7 mars 2013

    @ Alain M
    La "marge de manoeuvre" a toujours été mince. Vous avez raison.C'est précisément la volonté populaire qui est est coeur d'une stratégie gagnante. Qui devrait être au coeur d'une stratégie gagnante...
    Il existe une opinion publique.Elle n'est pas favorable à l'indépendance.Comment la retourner ?
    Quelque Chose peut être fait.Le gouvernement libéral de 1961 n'a pas pris 15 ans pour se retourner et retourner une opinion publique qui,pour être bien honnête, ne se proposait pas de marcher dans les rues en faveur de la nationalisation. On répond toujours au sujet de l'élection de 1962 que cela n'est rien comparable à une élection ou un référendum sur l'indépendance. Soit.Mais ce n'était pas la nationalisation d'alors qui faisait problème, c'était l'apathie de l'opinion publique. Eh ben, elle a été retournée. Le même problème se pose aux souverainistes : ce n'est pas l'indépendance qui est le problème, c'est l'état de l'opinion publique.
    L'électorat de 1962 avait facilement compris les bienfaits de l'électricité et les bienfaits cela pourrait lui procurer de devenir proprio d'un grand réseau de production et de distribution. Au coeur de l'opération, Nous avions réalisé que ce n'était pas l'électricité qui était en cause, c'était Nous qui pouvions gagner et commencer par se mettre un pied devant l'autre. Le reste,comme vous dites, avait suivi...

  • Alain Maronani Répondre

    7 mars 2013

    "Fera en sorte que toutes les taxes, toutes les contributions et tous les impôts payés sur le territoire québécois soient dorénavant perçus par le gouvernement du Québec. La redistribution éventuelle à d’autres instances sera assurée par le gouvernement du Québec, selon les responsabilités respectives reconnues par le gouvernement du Québec..."
    Comment le gouvernement fera t-il pour imposer cette volonté à l'ensemble des intervenants économiques (compagnies, particuliers, etc...) ?
    Négociations des traités ? A quel titre ? Avec quels partenaires ?
    Pour le côté législatif on peut se servir des clauses nonobstants (maximun 5 années)...
    Ce programme est plus affirmé que celui du PQ mais il fait l'impasse sur la légitimité internationale nécessaire, qui après un référendum, ne peut venir que d'une période de négociation avec le gouvernement fédéral...
    AUCUNE reconnaissance internationale ne sera possible avant cette étape...la France ou les USA ou les autres ne se précipiterons pas pour ouvrir des embassades...ne me parlez pas du Kosovo (absent de l'ONU, de l'UNESCO, CIO, veto de la Russie et de la Chine, etc...)...reconnu uniquement par les alliés des Etats-Unis, surtout...
    Si le gouvernement fédéral refuse de reconnaître le résultat d'un référendum après une question claire, une mouture comparable, par exemple, à celle choisie par l'Ecosse, nous sommes dans une autre situation qui ouvre la porte à d'autres moyens d'actions....
    Grèves généralisées
    Résistance passive
    Recours aux tribunaux internationaux
    etc...
    Une majorité simple est suffisante, le 50 % +1, le vers sera dans le fruit...la situation serait intenable pour Ottawa et probablement pour le système financier et économique du Canada.
    Il faut une volonté populaire forte pour assurer la continuité du mouvement, est-elle là ?
    Le reste, si la volonté populaire est là, c'est du détail, l'obsession de la stratégie indique que la marge de maneuvre est mince.

  • Archives de Vigile Répondre

    7 mars 2013

    Le problème d'Option Nationale, c'est qu'il considère que l'indépendance du Québec est plus important que de se nourrir et de se loger. Avec eux, c'est la pyramide des besoins de Maslow à l'envers, pour eux c'est comme aller à la pêche sans appât. Autrement dit, pour eux, l'indépendance du Québec est plus important que les moyens pour y parvenir, comme une personne qui priorise le désir de traverser la rue avant d'avoir des jambes pour le faire.
    C'est façon de mettre en opposition la justice sociale et l'indépendance n'envoie pas un message rassembleur à la population.
    Imaginé qu’un électeur s’approche d'eux et leur pose cette question bien simple:
    Est-il plus important de se nourrir que de faire l’indépendance du Québec ? Oui ou Non ?
    Vont-ils être capable de choisir une réponse entre un Oui ou un Non, car je peux vous assurer que cette question, je vais la poser aux candidats pendant les assemblé publique lors de la prochaine campagne électorale.
    Le discours incohérent d'Option Nationale consiste à croire que la justice sociale est un obstacle au projet d’indépendance et c'est exactement ce qu'ils ont adopté au dernier congrès et tout cela par soucis de ne pas être associer à la gauche.

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    7 mars 2013

    Ce programme suppose que le Québec établisse un rapport de force favorable, qui seul garantie le changement de statut d'un État.
    Or ce programme ne fait aucune mention de la stratégie à suivre pour bâtir ce rapport de force.
    Je ne doute pas de la sincérité et de la conviction de J M Aussant mais je doute fortement de son appréciation du rapport de force en présence. Surtout quand il nous dit (janvier dernier) que le Canada est un pays démocratique ; sous entendant qu'il suffit de convaincre une majorité pour obtenir la souveraineté, alors que le Canada nous dit clairement qu'il ne reconnaitrait pas cette décision.
    C'est ici que la politique des souhaits frappe le mur de la realpolitik. Faute d'en prendre acte on dérive dans le cul-de-sac de l'imaginaire.
    Depuis au moins 2 ans que je demande quelle stratégie suivre pour bâtir le rapport de force pour en arriver au changement de statut, et je n'ai pas encore eu une seule réponse qui passe le test de la réalité.
    JCPomerleau

  • Archives de Vigile Répondre

    7 mars 2013

    Il faut attendre de voir les résultats du 2e congrès avant de se faire une idée définitive.
    Pierre Cloutier

  • Marcel Haché Répondre

    7 mars 2013

    « Fera en sorte… » Cela relève de l’incantation.
    Rien là de stratégique.