Le paysage politique du Québec change

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{{Une nouvelle stratégie s’impose}}

1. Un rejet de leadership
En 2007, la population a rejeté les gouvernements libéral et péquiste et voté pour le parti de l’ADQ qui a formé l’opposition officielle; il en fut de même avec la la «vague orange» de 2011 sur la scène fédérale, où le NPD, force de la gauche fédéraliste a fait élire 59 députés sur une possibilité de 75 au Québec. En 2012, la population a rejeté le leadership de Jean Charest et des Libéraux; et récemment en ce mois d’avril, la population a rejeté le leadership de Pauline Marois et des Péquistes. Le peuple québécois se mobilise rapidement quand il est écœuré et insatisfait.

2. Une victoire incomplète
Même avec ses 70 sièges à l’Assemblée générale, le parti Libéral de Philippe Couillard n’a pas obtenu une victoire écrasante en ne récoltant que 41,5 % des électeurs, soit 9 % de moins qu’au référendum de 1995. Il n’y a pas de quoi se pavaner.

3. Des déceptions et scandales à venir
Au plan politique, les enquêtes de la Commission Charbonneau et de l’UPAC vont faire mal à la classe politique. Les scandales vont atteindre davantage les Libéraux parce que, sur les 15 dernières années, ils ont été beaucoup plus longtemps au pouvoir.

Au plan économique, le Québec a bien géré la crise économique de 2008. Selon le contexte actuel, avec Stephen Harper, le gouvernement fédéral va se retirer de plus en plus des transferts et de la péréquation aux provinces. Et le Québec va ressentir la rescousse. Des mesures impopulaires devront être prises pour redresser les finances publiques.

Et au plan social, le mouvement des indignés, des étudiants et des travailleurs ne va pas s’éteindre. Nous en avons eu une petite idée durant cette dernière campagne électorale. Il y a eu une certaine retenue, mais cela peut reprendre à tout moment. La population, spécialement les jeunes, veulent une société plus juste et égalitaire, avant de penser ou rêver à un pays.

Au plan culturel et identitaire, les intentions affichées par le Philippe Couillard et le PLQ ne sont pas très reluisante. Le français et la culture ne sont pas menacés pour eux. Vive la grande famille « Canadian » ! Les luttes des 400 ans du peuple québécois pour survivre ne semblent pas les atteindre et les émouvoir.

4. Non à la mort du pays Québec
L’indépendance, la souveraineté et la fierté nationale ne sont pas la responsabilité d’un seul parti politique, mais d’un mouvement populaire, celui d’un peuple. Jusqu’à aujourd’hui, le projet d’un pays, aussi emballant qu’il soit, n’a pas été préparé et expliqué d’une manière transparente à la population. Les référendums antérieurs ont été improvisés. La connaissance est la grande ennemie de la peur. Il y a dans le monde, plus de 20 pays plus petits que le Québec qui ont obtenu leur indépendance… et ils en sont très fiers. On ne fait pas un pays en partant des antagonistes : fédéralistes contre souverainistes, québécois contre allophones ou émigrants, ou encore contre les Canadiens…Non ! On fait un pays en partant de la culture d’un peuple, de sa langue, de son économie, de ses frontières, de ses valeurs, de sa fierté nationale, de son rayonnement international, etc. Le Canada peut demeurer un pays sans le Québec et le Québec peut devenir un pays sans le Canada. Il faut que ce constat soit établi clairement et mis sur la balance des « pour » et des « contre » de l’indépendance. Quand la population verra clairement les avantages, les peurs se dissiperont d’elles mêmes définitivement.

5. Se défaire de la pensée unique
Je commence en avoir marre des commentaires de ces journalistes et politiciens qui véhiculent une pensée unique considérant l’indépendance comme une source de divisions de la population et de chicanes perpétuelles. On sait très bien qu'une population divisée ne représente aucun danger pour le pouvoir. Cette pensée unique mensongère tue la liberté et la fierté du peuple et sème la peur et la confusion dans les consciences. Le référendum est l’aboutissement de l’accession d’un peuple à son indépendance et non l’inverse. Il ne suffit pas de le mentionner la tenue d’un référendum dans un article d’un programme de parti politique. Au Québec, il faut un mouvement d’ensemble, des équipes et non seulement un porteur de ballon comme le parti Québécois. Par contre, il est important de dire qu’avec ses 50,000 immigrants par année, dans quatre ou cinq ans, l’immigration au Québec aura augmenté de 200 000 néo-québécois. Or, ces gens arrivent au Canada et ignorent, dans leur grande majorité, les quatre cents ans d’histoire du Québec. Avant de s’intégrer au Québec, les nouveaux venus subissent d’énormes pressions de la part des anglo-canadiens qui vivent au Québec. Ces anglo-canadiens jouissent de tous les services au Québec. Et on laisse entendre qu’ici, au Québec, c’est une terre de liberté, et qu’on laisse aux immigrants le choix de vivre à la canadienne ou à la québécoise., avec leur langue, leurs us et coutumes. Ce qui est certain, c’est qu’à Rome on vivait comme les Romains, et au Québec, on devra vivre comme les Québécois, en respectant les 400 ans d’histoire du Québec, seul peuple de langue et de culture française en Amérique. Il y a une urgence d’agir.

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Marius Morin130 articles

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Citoyen du Québec, Laval, Formation universitaire, Retraité toujours
interpellé par l'actualité socio-politique

Laval





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3 commentaires

  • Pierre Cloutier Répondre

    13 avril 2014

    Ce qui me fait le plus peur au PQ c'est que le noyau actuel des députés est composé en majorité, sauf PKP et quelques autres, de ceux et celles qui ont jeté aux poubelles en 2007, 2008, 2012 et 2014 le "projet de pays" voté démocratiquement lors du congrès de juin 2005.
    Comment voulez-vous que ces gens-là acceptent d'admettre qu'ils ont eu tort? C'est d'ailleurs commencé avec un Jean-François Lisée qui a dit sur son blogue que l'approche du projet de pays risquerait de prolonger le séjour du PQ dans l'opposition pour 20 ans!
    Que font-ils nous sortir cette fois-ci pour éviter de mettre un projet de pays sur la table lors de la prochaine élection? Quelle couleuvre vont-ils essayer de nous faire avaler pour se faire réélire à tout prix?
    Pierre Cloutier

  • Archives de Vigile Répondre

    12 avril 2014

    Ce gouvernement libéral n'est pas vraiment légitime. Il a certe 41% du vote mais seulement 20% du vote francophone. Ce n'est pas suffisant. Par conséquent nous ne pouvons pas accepter les résultats de cette élection. Pour convaincre ce gouvernement illégitime de démissionner il y a les manifestations et l'opposition officielle; mais il y a peut-être une autre arme, inspirée de Gandhi: une grève de la consommation, ou une réduction massive de celle-ci, tant que ces usurpateurs s'entêteront de rester au pouvoir.
    Ensemble nous vaincrons.

  • Pierre Bouchard Répondre

    11 avril 2014

    Bonjour M. Morin,
    sur le point spécifique du référendum, quand les députés se mettront à répéter cette évidence qu'un référendum sur l'indépendance ne déclenche rien, que c'est un aboutissement, que ça vient entériner l'action du gouvernement qui aura mis en place ce qu'il faut, quelque chose de tangible que les citoyens approuveront ou non à la fin du processus, à force de répéter ça, ils devraient aider à décrouter certaines lignes de pensée chez les journalistes et avec le temps, chez les sympatisants péquistes qui veulent absolument un référendum coûte que coûte.
    Il faut construire quelque chose à présenter à la population, un projet de Constitution du Québec indépendant par exemple, commencer le travail tout de suite et montrer ça aux québécois au moins 2 ans avant les élections. Qu'on en parle et qu'on en parle, si le chef du PQ est un leader qui sait de quoi il parle, le PQ ne peut que gagner en popularité. Il y a 40% de souverainistes, il faut s'adresser à eux. Et puis aux élections, tout le monde saura de quoi on parle, il n'y aura plus de "bonhomme setter".