Le drame révélateur de Trois-Rivières

Là où la violence est à son comble

Dans un monde qui a perdu ses valeurs

Tribune libre

Pendant que nous admirons la performance de nos jeunes athlètes aux jeux de Sotchi, nous avons à l’autre bout du spectre des jeunes violents et pervers qui tuent leurs victimes à Trois-Rivières. Tous les intervenants, qu’ils soient des forces de l’ordre, politiciens, parents, journalistes, psychologues, citoyens ordinaires, tous se posent la question : « Pourquoi un tel drame arrive-t-il, chez nous, à Trois-Rivières? Comment un tel crime aussi affreux peut-il être commis par de si jeunes gens? Pour certains, ce sont des enfants qui n’ont pas été aimés ou bien éduqués par leur père et par leur mère; pour d’autres ce sont des enfants rois, admirés, gâtés, craints et souvent manipulateurs et intimidateurs. Cependant il est pratiquement impossible d’établir un profil de ces jeunes délinquants. D'où vient cette rage réprimée, ce besoin de torturer, d'humilier, de se moquer, et d'abuser des plus faibles, des victimes sans défense ?
Par toutes sortes de moyens, nous essayons de comprendre ces actes, de les analyser et de les expliquer. On se sent démuni et victime de tels drames et de tels crimes abominables. On se déculpabilise en faisant appel aux psychologues ou aux pédopsychiatres. On est placé comme devant une certaine fatalité sans remède. Il nous faut aller au-delà de l’explication psychologique des symptômes et des carences affectives de tels individus. Il faut ratisser plus large et aller aux causes qui produisent de telles hécatombes. Je crois que nous vivons dans une société malade. Notre monde moderne est en faillite comme l’a si bien décrit Salim Laïbi. Chaque matin, au réveil, les actualités diffusées par la radio, la télévision, la presse écrite, les médias sociaux nous confrontent aux histoires de violence, de drogue, de meurtres, de guerre et de catastrophes. Face à cet afflux quotidien, nous perdons peu à peu notre sens critique et notre sensibilité.
Aujourd’hui nous nous rendons compte que les problèmes perdurent et s’aggravent de jour en jour. Nous avons échoué en ce qui concerne la paix, la lutte à la drogue et à la violence. En éducation, la science et la technologie ont largement contribué à l'essor de l'humanité et amélioré notre confort et bien-être. Néanmoins, en consacrant beaucoup d'efforts à ces activités, nous avons négligé d'autres aspects du savoir utiles au développement d'un citoyen altruiste, honnête, équilibré et heureux. Nous avons négligé de transmettre les valeurs du bonheur comme la paix, l’amour, le respect de l’autre, la vérité, la justice, le bien commun, le partage, la générosité.
Les sciences et les technologies, manipulées depuis plus d’un siècle par des escrocs destructeurs d’humanité, comme Darwin, Marx et Freud, ne remplaceront jamais les valeurs spirituelles ancestrales, véritables bases du progrès de toute civilisation. Il est donc censé de rechercher un juste équilibre entre, d'un côté, les progrès matériels et, de l'autre, le développement spirituel des valeurs morales et éthiques. Ce que nous donnait les huit ans de « cours classique » d’autrefois. Pour incarner ce grand changement, nous devons réaffirmer nos valeurs fondamentales et les renforcer. Dans notre capharnaüm, sommes-nous capables de nous raccrocher à un socle de valeurs permettant d’envisager un avenir commun? Sommes-nous en train de créer un « homo transgressus » où mentir, tricher, voler, exploiter, manipuler, dominer, tuer, mènent plus rapidement au sommet que travailler, produire et créer?

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Marius Morin130 articles

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Citoyen du Québec, Laval, Formation universitaire, Retraité toujours
interpellé par l'actualité socio-politique

Laval





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10 commentaires

  • Grarlam Répondre

    16 février 2014

    M Morin, je viens de vous comprendre; un défoulement psychologique contre la société d'aujourd'hui. Je n'ai plus rien à ajouter.

  • Marius Morin Répondre

    16 février 2014

    @lamontagne. Voilà un bon défoulement psychologique, mais ce n’est pas le propos de cet article.

  • Grarlam Répondre

    15 février 2014

    M Morin, c'est quoi vos valeurs spirituelles ancestrales? Les dix commandements de Dieu et les sept commandements de l'église accompagnées des sept péchés capitaux pour bien indiquer ou on fait fausse route.
    Le peur de l'enfer si on ne se soumet pas à l'autorité?
    Vous en ratissez pas mal grand avec votre mépris de Freud, probablement Jung, Darwin, Galilée, etc.. Je me dois de m'incliner devant vos grandes connaissances qui vous permettent de critiquer ces individus.
    Mon idée personnelle, c'est que vous me semblez frustré d'avoir été élevé à coups de pieds au cul pour avoir omis quelques fois de vous soumettre aux valeurs mentionnées dans les commandements.
    Et nous avons aujourd'hui une plus grande récolte de jeunes génies qu'il n'y en avait dans votre temps. Il ne faudrait pas être jaloux d'eux, mais plutôt les encourager..

  • Archives de Vigile Répondre

    15 février 2014

    @ M. Haché,
    Je voudrais ajouter que sachant combien de vies le Système brise en condamnant plein de gens à la misère, à des vies qui ne sont pas épanouissantes pour l'individu, à des situations d'inquiétude et de désespoir dans bien des cas, j'en suis venu à considérer que si j'avais continué à aller voter aux élections, j'aurais eu ces vies brisées par le Système sur la conscience.
    Je crois comme vous que le dit Système, étant en mode surpuissance, est invulnérable, que plein de gens y trouvent leur compte et que la poursuite de la réussite individuelle a tellement pris toute la place, que l'on se fout, en général, du sort que le Système réserve aux "perdants".
    Comme je l'ai mentionné, une chambre citoyenne issue d'un tirage au sort parmi les citoyens serait plus démocratique que les élections que nous propose le Système parce qu'à ce moment, il y aurait une chance de voir des citoyens de milieux moins favorisés choisis au hasard pour faire partie du système de gouvernance. Ces derniers seraient alors à même de défendre les intérêts des classes socio-économiques moins favorisées.
    Mais malheureusement, je ne crois pas que le Système finisse par permettre ce genre de développement démocratique.
    Je crois plutôt que nous sommes arrivés comme à la fin d'un cycle de civilisation et que c'est la nature qui va finir par emporter ce qui en reste.

  • Marius Morin Répondre

    15 février 2014

    @ Gérard lamontagne.
    Quelle science peut faire le profil des délinquants? La psychanalyse de Freud, cet escroc qui a eu des relations sexuelles avec sa fille Anna de 13 ans et ses relations incestueuses avec sa belle-sœur? Bienvenue à la supercherie freudienne! D’ailleurs nous l’avons vu avec les fameux spécialistes dans les procès de Guy Turcotte et du juge Jacques Delisle. Quelle duperie. Nos valeurs morales et éthiques sont en péril et nos jeunes en paient le prix. Et n’oublions pas que nous avons un très haut taux de suicides chez nos jeunes.

  • Marcel Haché Répondre

    15 février 2014

    @ Didier.
    Je crois avec vous que le Système est présentement invulnérable. Qu’il est capable de multiplier les jobs inutiles à l’infinie, pour le seul objectif de se maintenir dans sa dominance. Et cela est d’autant plus efficace de sa part qu’il y a des perdants, qui n’ont pas de jobs, et auprès desquels un ignominieux chantage peut être fait, et est fait effectivement. Le Système, comme vous dites, est très efficace à faire illusion, mais il reste immoral. Je crois que nous serions d’accord.
    Quant aux 600$ par mois qui vous turlupine, vous avez raison encore. Les partis politiques ne sont que la queue de veau du Système, et il est peu probable que l’État puisse raisonnablement modifier (surtout en l’augmentant) la structure de l’aide à ceux qu’il faut aider. J’espère que nous serions d’accord sur ce point.
    Voyez-vous Didier, je reste très péquiste et suis de ceux qui ne désespèrent pas de Nous, cependant, eh oui, est-ce que j’aimerais que le P.Q. s’appelle Québec Solidaire. Quel beau nom pour un parti politique !

  • Grarlam Répondre

    15 février 2014

    Pas trop de charriage. Pourquoi est-il impossible avec l'état actuel de la science de faire un profil de ces jeunes?
    Le problème, c'est que tout le monde fournit des explications alors qu'on est au courant de rien. C'est ce que j'appelle du placotage.
    Chacun interprète son article de journal à sa façon. Cessons de généraliser et allons voir dans les écoles de métier, les polyvalentes, le universités la quantité de jeunes qui ont des valeurs et entendent mener leur vie à bien. Le problème , ce n'est pas les jeunes , mais les sribouilleux qui les mettent tous dans le même panier. ce sont ceux-là qui finissent par se faire juger.

  • Archives de Vigile Répondre

    14 février 2014

    @ M. Haché,
    Le frère Claude, c'est toute une pièce de gars, dans la shape des anciens patriotes canadiens-français de qui Lord Durham disait qu'ils étaient des pièces de gars qui fumaient la pipe.
    Ce qui est malheureux, c'est que personne ne mettra en cause le Système, lequel a été sacralisé par nos élites et nos décideurs ainsi que par une bonne partie de la population.
    Pourtant, il faut admettre que le Système, c'est le chacun pour soi et le "au plus fort la poche" basée sur la compétition pour la survie, comme dans la jungle. Rien de bien civilisé.
    On sait ce qui arrive aux perdants du Système. Ils se retrouvent dans la misère à l'aide sociale à 600$ par mois.
    C'est le regretté Michel Chartrand qui avait raison. Le revenu de citoyenneté universel qu'il proposait aiderait les citoyens du Québec à vivre décemment et sans inquiétude du lendemain en plus de créer une société plus harmonieuse et plus civilisée.

  • Marcel Haché Répondre

    14 février 2014

    « Ce que nous donnait les huit ans de cours classique d’autrefois » Marius Morin.
    Autrefois…
    Pour ma part, j’aurais été bien curieux qu’un morveux de 120 lbs (55 kg) essaye seulement de défier l’autorité du frère Claude, frère des écoles chrétiennes, aux alentours de 6,3 et 230 lbs ( 1,90 m et 105 kg), oui, bien curieux, en effet, qu’un morveux parmi nous le défie, et s’essaye seulement de franchir l’entrée de l’école secondaire publique Chomedey de Maisonneuve sans son consentement, par la petite d’entrée, sur Lafontaine, celle qui donnait sur la cour d’école. C’est là, dehors, en soutane, même hiver, que le frère Claude veillait déjà au bon ordre, comme un intraitable douanier. Les p’tits matamores et autres poltrons n’avaient qu’à bien se tenir et filer doux.
    En ce temps-là, M. Morin, dans Ho Ma comme partout au Québec, les adultes n’avaient pas encore renoncé à toute autorité. Et ni les maîtres ni les parents ne s’étaient encore transformés en avocats ou en représentants des chartes. Les maîtres d’école restaient des maîtres, et les parents, des parents. Et les étudiants étaient bien avisés de ne pas trop abuser…

    Pour les coeurs sensibles, l’autorité, ce n’est pas la coercition. C’est la coercition si nécessaire. Sans valeur, l’autorité est vaine. Mais sans autorité, toutes les valeurs sont des vœux.

  • Archives de Vigile Répondre

    14 février 2014


    Monsieur Morin,
    Nous vivons dans une société prolixe chez qui l'avoir tient lieu d'être.
    On ne croit plus même à l'existence de l'Être, de
    Celui-qui-est, tel qu'il s'est défini dans l'Exode.
    Il n'y a plus de balises nulle part. C'est le libertinage
    confondu avec la liberté, qui est pourtant la plus
    exigeante de tous les ÉTATS et manières d'ÊTRE.
    Ce qu'il nous faut, c'est d'une rigoureuse discipline,.
    par laquelle chacun-e abdique de son petit moi tyrannique
    pour le bien général.
    Aristote a défini la morale comme science et art du
    bonheur humain et le bonheur comme la qualité d'une
    vie complète. N'y pensez même pas lorsqu'on veut tout
    tout de suite.
    Appartenant à la génération des années trente et
    ayant dépassé 80 depuis trois ans, je reste en
    devenir, sachant que peu s'est accompli
    pour moi dans l'existence et pourtant, je suis allé
    loin et j'ai fait du chemin.
    Je me sens encore comme à
    vingt ans, avec plus d'expérience, ce qui m'a surtout
    fait prendre conscience de mon ignorance et du chemin
    qui me reste à parcourir pour atteindre un peu de
    sagesse.
    La nouvelle jeunesse croit tout savoir mais ignore le
    mécanisme intangible des passions, surtout l'envie et
    la jalousie.
    Pitié cette pauvre jeunesse qui veut tout, tout de
    suite. Il faudrait aller jusqu'à leur donner hier
    ce qu'elle ne sera pas même capable d'obtenir demain.
    Tenez, je travaille depuis 1957 pour l'indépendance du
    Québec et malgré le chemin parcouru, je vois qu'il en
    reste encore davantage à parcourir avant d'arriver
    au but. La différence: il y a beaucoup plus de monde
    pour cheminer qu'avant, mais du monde qui veut brûler
    les ponts avant le temps.

    JRMS