Le Parti québécois (PQ) n’a pas mis suffisamment d’efforts sur les jeunes par le passé et les a peut-être tenus pour acquis, estime le chef péquiste, Paul St-Pierre Plamondon. Il mise sur eux et sur les régions dans une vaste tournée du Québec qu’il vient de lancer.
Même s’il est à la traîne dans les sondages, le PQ estime qu’il peut faire des gains aux élections d’octobre l’an prochain, notamment dans des régions comme la Montérégie, le Saguenay–Lac-Saint-Jean et l’Abitibi-Témiscamingue.
En entrevue avec La Presse canadienne dimanche, M. St-Pierre Plamondon a indiqué qu’il rencontre déjà des groupes assez nombreux d’étudiants et qu’il sent chez eux un véritable intérêt. Lui qui a fait à la fois des campagnes à la chefferie et une campagne électorale depuis 2016 affirme qu’il rencontre cette fois les groupes les plus nombreux depuis qu’il est en politique : par exemple, une soixantaine d’étudiants à Sherbrooke.
« Le Parti québécois n’a pas mis tous les efforts par le passé et a peut-être tenu pour acquis que les jeunes étaient automatiquement en faveur de l’indépendance », a-t-il déclaré. « Il y a beaucoup d’intérêts pour un projet d’avenir qui ne leur ont pas été racontés. Contrairement aux récits ambiants comme quoi les jeunes ont tourné le dos à l’indépendance, il y a beaucoup d’intérêt quand on se déplace, et on met les efforts pour aller leur parler de ce projet-là. C’est très important de mettre les efforts. »
Que ce soit sur les enjeux de l’environnement, des paradis fiscaux, de la défense du français et de la culture québécoise, le Québec a tout intérêt à prendre ses affaires en main, martèle le chef péquiste. « Le Canada ne sert pas nos intérêts, puis c’est problématique. Est-ce qu’on peut vraiment rester dans le Canada sans connaître un déclin important sur le plan linguistique et culturel ? »
« Donner une voix à certaines régions »
Même si la Coalition avenir Québec (CAQ) de François Legault semble très en avance dans les enquêtes d’opinion à un an du scrutin général, M. St-Pierre Plamondon soutient que son parti peut regagner des régions où il a déjà été dominant, comme la Montérégie, les Laurentides, le Saguenay–Lac-Saint-Jean et l’Abitibi-Témiscamingue.
« Il y a un contexte particulier qui affecte tous les partis politiques d’opposition, mais ce n’est pas immuable et ce n’est pas éternel, ce contexte-là. […] Le Parti québécois est apte à faire des gains importants dans un très grand nombre de régions du Québec. »
La semaine dernière, il a rencontré de nombreux groupes en Abitibi. Il sera cette semaine à Saint-Jean-sur-Richelieu, puis à Montréal au collège Vanier la semaine suivante. Suivra la circonscription de Labelle, puis Saint-Félicien, Québec, la Montérégie, etc.
M. St-Pierre Plamondon dit qu’il veut « donner une voix à certaines régions qui sont nettement défavorisées en ce moment » en raison du mutisme de plusieurs députés caquistes.
Lors de son élection à la tête du PQ il y a un an, il s’était engagé à être un chef constamment sur le terrain pour rebâtir sa formation politique, mais les restrictions sanitaires liées à la pandémie ont contrecarré ses plans. Il entend donc mettre les bouchées doubles cette année pour rattraper le temps perdu avant les élections d’octobre 2022. Il sera néanmoins présent autant que possible chaque mardi à l’Assemblée nationale lorsqu’elle siège.