Le parlement finlandais lance les débats sur la sortie de l’euro sous la pression populaire

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Un autre signe du malaise européen

Après une pétition signée par 53 000 citoyens réclamant un référendum sur l'abandon de la monnaie unique en raison d'une piètre situation économique, les législateurs finlandais ont débattu de l'éventualité de sortir de la zone euro.
Le Parlement finlandais a commencé à se pencher sur la question du maintien du pays dans la zone euro, contraint de le faire en vertu des 53 000 signatures recueillies par une pétition réclamant l'abandon de l'euro. En Finlande, une pétition adressée au Parlement peut déboucher sur un référendum à deux conditions : qu'elle soit signée par plus de 50 000 citoyens et que le Parlement accepte d'organiser un référendum.
Si aucun des principaux groupes politiques du Parlement n'a proposé de sortir de la monnaie unique, certains parlementaires eurosceptiques ont néanmoins évoqué le problème que pose selon eux le manque d’indépendance en matière de politique monétaire.
Ils ont ajouté que le gouvernement finlandais aurait dû tenir un référendum avant d'adopter l’euro en 1998, comme cela s’était fait chez ses voisins, au Danemark et en Suède, respectivement en 2000 et 2003. Les deux votes s'étaient alors soldés par un refus d’adopter la monnaie unique.
L’euro est trop bon marché pour l’Allemagne et trop cher pour le reste de l’Europe, il ne remplit pas les exigences d’une union monétaire optimale
Pour Simon Elo, du parti conservateur et eurosceptique Vrais Finlandais, l'euro n'est pas véritablement représentatif de l'économie de l'Union européenne. «L’euro est trop bon marché pour l’Allemagne et trop cher pour le reste de l’Europe, il ne remplit pas les exigences d’une union monétaire optimale», a estimé l'élu.
Mais du côté du gouvernement, tout le monde ne partage pas cet avis.

Notre position internationale serait probablement affaiblie, notre taux de change deviendrait intenable… le risque de notre pays serait élevé et nous serions probablement conduits dans une situation où les taux d’intérêts augmenteraient

Notamment, le ministre des Finances Alexander Stubb a expliqué devant le Parlement qu’il ne croyait pas aux bénéfices d’un potentiel «Fixit», c’est-à-dire d’une sortie de la Finlande de la zone euro. «Notre position internationale serait probablement affaiblie, notre taux de change deviendrait intenable… le risque de notre pays serait élevé et nous serions probablement conduits dans une situation où les taux d’intérêts augmenteraient», a souligné le ministre.
Si la pétition ne devrait probablement pas amener la Finlande à quitter la zone euro, elle met néanmoins en lumière la frustration qui grandit dans la population à l’égard des mauvaises performances économiques du pays, de l’austérité, du chômage et des sombres perspectives d'avenir pour ses citoyens.
En effet, cette année, l’économie finlandaise devrait connaître une croissance plus faible que celle de chacun des autres pays européens, hormis la Grèce.
La pétition doit prochainement être examinée par un comité parlementaire et devra ensuite passer de nombreuses étapes avant de pouvoir faire l'objet d'un vote final à l’assemblée et éventuellement, de déboucher sur un référendum.


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