Plus de 35 ans après l’adoption de la loi 101 et à la suite des affaiblissements majeurs qu’elle a subis, de multiples études et avis de l’Office québécois de la langue française et du Conseil supérieur de la langue française montrent des reculs inquiétants du français dans plusieurs aspects de la vie collective au Québec. Les faits chiffrés, notamment sur la langue de travail, démontrent un mouvement certain vers une anglicisation de la région montréalaise.
Devant ce constat, de grandes organisations de la société civile sont maintenant unies et forment la coalition Partenaires pour un Québec français (PQF) afin que les enjeux linguistiques redeviennent prioritaires pour les gouvernements. La coalition représente plus d’un million de travailleurs québécois à travers les membres des partenaires que sont la FTQ, la CSN, la CSQ, le SFPQ et la FAE. Sont aussi partenaires la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, le Mouvement national des Québécoises et des Québécois (MNQ) ainsi que la Fédération étudiante collégiale du Québec, qui regroupent ensemble plus de 185 000 membres.
Dans le cadre de la campagne électorale québécoise, PQF demande à tous les partis politiques de s’engager à bonifier la Charte de la langue française en allant plus loin que ce que le projet de loi 14 du gouvernement sortant proposait. Presque tous les partenaires se sont présentés en commission parlementaire l’hiver dernier pour demander aux parlementaires des bonifications majeures au projet de loi 14, notamment sur la langue de travail, de l’administration publique, du commerce et des affaires et de l’enseignement.
À l’instar de la Politique québécoise de la langue française de Camille Laurin publiée six mois avant l’adoption de la Charte de la langue française en août 1977, nous avons besoin du prochain gouvernement qu’il oriente toutes ses politiques, toutes ses lois et tous ses règlements en fonction d’un objectif global et clair, soit de faire du français la langue commune de tous les Québécois. La loi 101 n’a pas été conçue contre le bilinguisme individuel, mais contre le bilinguisme institutionnel à l’intérieur du territoire québécois. La Charte du Dr Laurin était un projet de cohésion sociale qui a permis aux Québécois d’enrichir la diversité culturelle et linguistique mondiale. Elle a également permis au Québec d’être une terre d’accueil où les richesses culturelles de l’immigration offrent à la société une vitalité indispensable à son développement tout en poursuivant sa mission d’intégration. Partenaires pour un Québec français demande au prochain gouvernement de présenter un projet de loi qui renforcera la Charte de la langue française. Depuis l’adoption de la Charte, il y a 35 ans, le monde a changé et les défis à relever pour faire du français la langue commune ne sont que plus grands.
Ont signé ce texte : Daniel Boyer, président de la FTQ, Jacques Létourneau, président de la CSN, Louise Chabot, présidente de la CSQ, Lucie Martineau, présidente du SFPQ, Sylvain Mallette, président de la FAE, Éliane Laberge, présidente de la FECQ, Mario Beaulieu, président de la SSJBM, Gilles Laporte, président du MNQ.
Le nécessaire renforcement de la Charte de la langue française
La loi 101 n’a pas été conçue contre le bilinguisme individuel, mais contre le bilinguisme institutionnel à l’intérieur du territoire québécois
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