En matière de terrorisme, les loups solitaires n’existent pas. Le terme de «loups solitaire» vient pourtant d’être utilisé par le président Obama.

Selon lui, les attentats récents de Californie auraient été commis par un couple de loups solitaires. Ceux qui s’obstinent à qualifier les terroristes de loups solitaires ne veulent pas comprendre les motifs politiques qui animent les terroristes. Ces motifs découlent des intérêts de quelques États. Sans ces États pour nourrir l'idéologie terroriste, il n'y aurait pas de terrorisme comme nous le connaissons maintenant. En ce sens, les terroristes islamistes ne sont pas solitaires. Seule la neutralisation des États qui alimentent l'islamisme va permettre d'enrayer le terrorisme islamiste. 

Des notions de base

Revenons à l’ABC des motivations des terroristes liés à l’État islamique. Ces gens veulent instaurer sur toute la Terre un royaume islamique. Dans leur croyances simplistes, ils s’imaginent que les souffrances du monde proviennent de la domination des non-croyants-en-leur-version-de-l’islam. Toujours selon eux, les Juifs, les États-Unis et certains pays européens sont particulièrement responsables des injustices partout sur la planète.

La seconde partie de cette interprétation enfantine de la politique internationale est courante parmi les populations des pays arabes. Elle rejoint même les élucubrations qui courent encore dans nos sociétés, mais qui sont les reliquats d’un communisme de pacotille ou d’un nazisme mal nettoyé.

Cette vision niaise de la politique internationale n’est pas celle des dirigeants des divers pays musulmans. Mais elle est propagée par quelques-uns de leurs leaders. Elle sert à  consolider leur pouvoir. C’est le cas entre autres des dirigeants de l’Arabie Saoudite, du Qatar ou de l’Iran.

Les idées politiques n’existent pas en soi. Elles sont aussi soutenues par des intérêts politiques. Dans le cas du terrorisme islamiste, ces intérêts sont ceux des pays comme l’Arabie Saoudite.

Cacher les explications

Il y a quelques jours, les services de renseignement allemands ont produit une note de service qui a été coulée à des journalistes. Dans cette note, les services de renseignement  allemands expliquaient que l’Arabie Saoudite était un agent de déstabilisation dans la région du Moyen-Orient. Le besoin de consolidation du pouvoir du nouveau monarque et la volonté des dirigeants de préserver la puissance régionale du pays risqueraient de conduire Ryad à entreprendre des actions contre les intérêts de ses alliés traditionnels. Les ministres allemands de la défense et des affaires étrangères se sont immédiatement dissociés de la note de leurs services secrets. Pourquoi ? Quelle est cette crainte d’expliquer les agissements de pays comme l’Arabie Saoudite ?

Les facteurs incriminants s’accumulent

La femme du couple qui a perpétré le massacre de cette semaine a vécu en Arabie Saoudite. Tout comme la majorité des auteurs de l’attentat contre les tours du World Trade Center. Les ressemblances entre le régime d’Arabie Saoudite et celui de l’État islamique sont très nombreuses. L’Arabie Saoudite finance depuis des décennies des mosquées et des écoles coraniques dans plusieurs pays qui sont aujourd’hui victimes de graves problèmes de terrorisme. Elle envoie à travers le monde des imams islamistes et des livres de propagande islamiste. Chaque année, des musulmans en pèlerinage à La Mecque se trouvent exposés à la pensée politico-religieuse nocive promue par l’Arabie Saoudite. Comme par-hasard, l’homme qui a commis la tuerie de Californie revenait d’un pèlerinage à La Mecque.

Mais selon Obama, ces terroristes de Californie sont des loups solitaires.

Combien de temps des dirigeants comme Barack Obama vont-ils continuer à démontrer leur naïveté et leur manque de compréhension des relations internationales ? Cette maladie porte un nom en relations internationales. Elle s’appelle une vision idéaliste du monde. Elle était très répandue avant la Seconde guerre mondiale. De nos jours, elle est directement connectée à toutes les manœuvres chartistes au Québec et au Canada ou à la construction légaliste de l’Europe. La crise migratoire et les attentats de Paris commencent à ramener les dirigeants européens à une vision plus réaliste du monde. Que faudra-t-il aux dirigeants américains pour y revenir eux-aussi?