OTTAWA | Le ministre québécois des Finances, Eric Girard, est ressorti de la rencontre avec ses homologues des autres provinces et du fédéral gonflé d’espoir qu'Ottawa augmentera ses transferts en santé.
«Je suis positif en raison du climat de collaboration [...]. Il semble y avoir une ouverture pour augmenter le financement de la santé», a-t-il lancé en conférence de presse après la rencontre.
On dénotait toutefois, en trame de fond, un clivage entre les façons de donner la priorité à la santé. Le gouvernement Trudeau insiste surtout sur sa promesse, mise de l’avant en campagne électorale, de jeter les bases d’un système d’assurance-médicaments. Or, Québec voudrait plutôt qu’Ottawa priorise une augmentation de 21 à 25 % de sa contribution aux coûts de fonctionnement du système de santé de la Belle Province.
Le ministre Girard veut toutefois laisser le temps aux libéraux de Justin Trudeau d’étudier la demande.
«La partie d’écoute était ces deux derniers jours et les réponses viendront dans le budget fédéral [du printemps]», a-t-il insisté dans une volonté de laisser la chance au coureur.
Outre Québec, plusieurs provinces demandent aussi une augmentation des transferts en santé de l’ordre de 5,2 % par année.
L’entente actuelle, conclue par le fédéral en 2017, prévoit un taux d’environ 3 % et devait s’étaler sur 10 ans.
«Nous allons prendre l’information reçue aujourd’hui et voir comment nous avancerons dans les prochaines étapes», s’est contenté de dire le ministre fédéral Bill Morneau, tout en se disant «ouvert».
Ce dernier a, par ailleurs, annoncé qu’il a mandaté ses fonctionnaires d’analyser, d’ici la mi-janvier, la demande de la Saskatchewan, de l’Alberta et de Terre-Neuve-et-Labrador de moderniser le programme fédéral de stabilisation fiscale.
«De cette façon, on va avoir une réforme dans le futur proche», a dit M. Morneau, qualifiant les discussions qui ont eu lieu à ce chapitre de «robustes».
Le programme de stabilisation fiscale vient en aide aux provinces qui perdent une importante part de leurs revenus et n’a pas été modernisé depuis une trentaine d’années. Les trois provinces derrière cette requête sont particulièrement touchées en raison de la chute des prix du pétrole.