Le premier ministre du Manitoba, Brian Pallister, a déclaré qu'une liste de revendications de son homologue québécois présentée au premier ministre, Justin Trudeau, la semaine dernière n'était rien de plus que du « marchandage politique ».
Selon M. Pallister, si M. Trudeau est disposé à examiner les propositions de François Legault, cela dénote un « manque total de respect » pour le reste du Canada.
M. Legault a rencontré M. Trudeau la semaine dernière et a présenté une liste de demandes comprenant 300 millions pour compenser les frais encourus par la province pour les demandeurs d'asile, une indemnisation pour les producteurs laitiers et davantage de contrôle sur la sélection des immigrants.
M. Legault a affirmé que, même s'il n'appuiera aucun parti en particulier aux élections fédérales, il espère que tous les partis répondront à ses demandes afin de séduire les électeurs du Québec.
M. Pallister a soutenu que M. Legault se prend pour un « faiseur de rois », ajoutant que le Canada n'a pas besoin de rois.
Il a souligné l'opposition du Québec à l'oléoduc Énergie Est et ses restrictions en matière d'immigration, et a affirmé qu'il ne voyait pas pourquoi Ottawa devrait récompenser ces prises de position.
« Le Québec a adopté des approches allant à l'encontre des intérêts du pays sur plusieurs enjeux », a déclaré M. Pallister au Parlement.
« Voir [le gouvernement du] Québec être amadoué par un parti politique fédéral de quelque allégeance que ce soit serait fondamentalement mauvais et contraire aux intérêts de notre pays dans son ensemble. Je dois donc parler contre cette approche et contre des politiciens fédéraux qui se prosternent devant ce genre de politique », a déclaré le premier ministre du Manitoba.
Le Québec devrait être un champ de bataille crucial dans la perspective des élections fédérales du 21 octobre.
Les libéraux de Justin Trudeau espèrent réaliser des gains dans la province pour contrebalancer des pertes anticipées ailleurs au pays. Ils voient un potentiel dans les circonscriptions rurales où le NPD a réussi à s'accrocher en 2015 alors que la soi-disant vague orange qui a balayé le Québec en 2011 s'est dissipée.
Les conservateurs espèrent tirer profit de la glissade du Bloc québécois. Ils ont également tissé des liens avec la Coalition avenir Québec de François Legault, un parti à tendance nationaliste.