Le chef du Parti québécois, Pierre Karl Péladeau, juge que la hausse des seuils d’immigration que favorise le premier ministre Philippe Couillard risque de fragiliser le français au Québec.
« À l’époque de l’austérité libérale dans laquelle nous a plongé [sic] le premier ministre Philippe Couillard, alors que nous savons dès aujourd’hui que nos structures d’accueil sont insuffisantes pour ceux et celles qui ont choisi de venir au Québec, un dialogue avec la société m’apparait [sic] requis avant de prendre des décisions qui pourraient fragiliser encore davantage le français au Québec », a écrit lundi Pierre Karl Péladeau sur son compte Facebook.
Selon le chef de l’opposition officielle, il faudrait dépenser plus « pour que nous puissions être un pays accueillant et procurer l’accompagnement nécessaire pour l’apprentissage du français, la langue du Québec ».
Au cabinet de la ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion, Kathleen Weil, on indique que les consultations sur les nouveaux seuils d’immigration pour la période 2016-2019 n’auront sans doute pas lieu avant janvier. D’ici là, la ministre a du pain sur la planche : elle présentera à l’automne une nouvelle politique sur l’immigration, assortie d’un plan d’action, qui feront l’objet d’une consultation publique. De plus, elle déposera un projet de loi pour instaurer un système de déclaration d’intérêt pour la sélection des immigrants, un système qui éliminera la liste d’attente et permettra de choisir rapidement les candidats en fonction des besoins en main-d’oeuvre.
Pour le porte-parole de l’opposition officielle en matière d’immigration, Maka Kotto, l’annonce de Philippe Couillard est « anticipée » et n’est basée sur aucune donnée probante. On ne sait pas si on est en mesure, déjà, de bien accueillir les nouveaux arrivants ; le chômage des immigrants récents est de 27 % à Montréal, contre 14 % à Toronto, et bon nombre d’entre eux touchent de l’aide sociale, a signalé le député de Bourget.
Pour le porte-parole caquiste, Simon Jolin-Barrette, avant même de proposer une hausse des seuils, il faut s’assurer de bien intégrer les immigrants et de bien les franciser. « L’immigration, ce n’est pas juste une question d’employabilité », estime le député de Borduas.
Pour le directeur général de la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes (TCRI), Stephan Reichold, le gouvernement québécois a réduit ses budgets en immigration ces dernières années tandis que les transferts fédéraux ont augmenté substantiellement. Encore cette année, le budget du ministère a été amputé. Selon la compilation de la TCRI, ce budget est passé d’un peu plus de 175 millions de dollars en 2010-2011 à un peu moins de 166 millions pour l’année en cours. Or les transferts fédéraux destinés à l’immigration se sont élevés à 258 millions de dollars en 2010-2011 pour s’établir à un peu plus de 340 millions cette année, une hausse de 32 %. La différence a servi à renflouer le fonds consolidé, croit Stephan Reichold.
HAUSSE DU NOMBRE D’IMMIGRANTS REÇUS
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