Le chef libéral Philippe Couillard croit que l’histoire du Canada doit être mieux enseignée aux enfants du Québec.
Devant quelque 1600 militants réunis à Montréal pour le Congrès du Parti libéral du Québec, le premier ministre a livré, samedi, un vibrant plaidoyer pour que les Québécois se réapproprient l’histoire de leur pays, le Canada. « Nous ne renoncerons pas à notre histoire ou notre avenir, à un pays né de la collaboration et du désir d’unité. Une histoire qui a des moments si beaux qu’il faudrait mieux les enseigner à nos enfants. »
La collaboration entre Louis-Hypolyte La Fontaine et Robert Bladwin inspire le chef libéral. « Par exemple, cette histoire de Baldwin et de La Fontaine qui, ensemble, ont combattu pour le gouvernement responsable et démocratique, chacun de leur côté, mais ensemble également au point où un jour Baldwin a décidé qu’il allait être candidat à Rimouski et La Fontaine a décidé d’être candidat à Toronto parce qu’ils portaient la démocratie et le gouvernement responsable. Ils ont été élus comme ça. »
« On voudrait nous faire oublier ces moments », a poursuivi Philippe Couillard en visant ses adversaires indépendantistes. Le chef libéral a aussi parlé des liens entre les Patriotes de Louis-Joseph Papineau et le mouvement de rébellion du Haut-Canada, dirigé par William Lyon Mackenzie, puis de l’alliance entre John A. Macdonald et George-Étienne Cartier, qui a mené à la création de la fédération canadienne en 1867. « On voudrait nous faire oublier cette histoire, renoncer à l’alliance entre Cartier et Macdonald qui a permis de jeter les bases de la fédération, mais également de mettre en place des mesures qui assurent la promotion et la protection du caractère français du Québec. »
Retirer la citoyenneté
Le chef libéral a qualifié de « solution magique » le projet souverainiste qui veut « nous retirer notre citoyenneté canadienne plutôt que de construire sur notre héritage commun. »
« Les Québécois ont bâti ce pays, le pays réel, pas celui des illusions, le pays qui nous appartient. Nous savons quelle est notre patrie, le Québec, quel est notre pays, le Canada », a-t-il lancé sous les applaudissements. « Une citoyenneté qui parle d’ouverture et de partage, pas d’isolement et de repli craintif, une citoyenneté de confiance. Oui, mes amis, oui, nous sommes forts, nous sommes confiants. Nous ne sommes ni assiégés ni humiliés. »
Philippe Couillard n’a pas manqué de souligner la double victoire libérale aux partielles de lundi dernier dans les circonscriptions de Chauveau et de Jean-Talon. Les électeurs « ont dit oui au redressement et à la relance du Québec », a-t-il fait valoir. Son gouvernement « ne porte pas de lunettes roses », il « ne gouverne pas selon le vent », a-t-il affirmé, y allant de cet adage : « Le pessimiste se plaint du vent. L’optimiste attend qu’il change. Le leader ajuste les voiles pour aller dans la bonne direction. »
Le dernier sondage Léger Marketing montre que les libéraux sont en remontée et domine avec 36 % des intentions de vote, contre 32 % pour le Parti québécois et 20 % pour la Coalition avenir Québec. Pour le président du Conseil du trésor, Martin Coiteux, la population, au-delà des sondages, appuie « un gouvernement qui est déterminé à faire les changements qui s’imposent, qui posent des gestes qui sont, oui, difficiles, mais qui sont courageux ». Ça se traduit par deux mots, selon lui : « Lâchez pas. »
L’ancien député de Verdun, Henri-François Gautrin, s’est posé en empêcheur de danser en rond. Il estime que le gouvernement a « un problème de message » et que ses coupes sont parfois trop importantes. « Il faut nuancer les compressions à faire », a dit l’ancien universitaire. « Il y a des choses qu’il ne faut pas couper ».
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé