Le gouvernement du Québec trouve insultante et surréaliste l’attitude de Hockey Canada, qui a demandé à l’annonceur de l’aréna de Gangneung d’angliciser le nom des francophones de l’équipe canadienne durant les Jeux de Pyeongchang.
«Je trouve ça déplorable et ridicule», a tonné le premier ministre Philippe Couillard, espérant que Hockey Canada rectifiera le tir. «Comme francophone, on doit s’opposer à ça et protester très fort (...) Ça n’a pas de bon sens cette affaire-là. Malheureusement, ça démontre qu’on a encore du chemin à faire. Ça aurait dû être normal pour eux de prononcer les noms comme ils sont »
La ministre responsable de la Protection et de la Promotion de la langue française, Marie Montpetit a quant à elle souligné qu’il était «surréaliste qu’en 2018 une organisation canadienne fasse ce genre de directive là» et qu’il s’agissait «d’un manque de respect» pour les francophones.
Lors de la deuxième joute, Hockey Canada a demandé au Québécois Sébastien Goulet, commentateur à TVA Sports et annonceur maison des rencontres dans l’amphithéâtre de Gangneung, d'angliciser le nom de famille de Marc-André Gragnani, Derek Roy et Rene Bourque.
Manque de respect
Les partis d’opposition à Québec sont également choqués par le comportement de Hockey Canada.
«C’est insultant, c’est un manque de respect, d’autant plus que le français est l’une des langues de l’olympisme», a affirmé le responsable en matière de langue du Parti québécois, Pascal Bérubé.
Il réclame plus de respect de la part de Hockey Canada, souhaitant que cette situation soit «corrigée très rapidement».
«Que l’on respecte les francophones dans ce pays et que l’on prononce correctement le nom de nos athlètes olympiques», a demandé M. Bérubé. «L’équipe canadienne devrait réaliser qu’elle a des athlètes québécois, des athlètes francophones, des gens fiers de leurs racines et fiers de leur appartenance, et ils doivent être respectés. Et ce n’est pas la première fois que, dans le cadre des Jeux olympiques, on doive faire ce type de rappel.»
Siècle passé
Même son de cloche à la CAQ, le député Sébastien Schneeberger estimant qu’il s’agit d’une «insulte totale».
«Je trouve ça très déplorable [...] Le siège social est à Lausanne, en Suisse, et ça parle français. Hockey Canada, c’est une demande du siècle passé», a-t-il dit.
Le co-porte-parole de Québec Solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, parle également d’un manque de respect. Selon le jeune politicien, ce sont les joueurs qui devraient décider comment le commentateur devrait prononcer leur nom.