Gaz de schiste

Le fond du baril

Rouyn-Noranda est un exemple bien vivant pour ceux qui croient que les histoires d’horreur n’arrivent qu’aux autres.

Chronique de Louis Lapointe

Le printemps a commencé avec cette gigantesque fuite de pétrole dans le golfe du Mexique. Le plus bel exemple de ce qu’est devenue la bêtise humaine. J’avais entendu parler de ces gens qui arrachaient les murs de leur maison afin de les utiliser comme combustible après avoir brûlé tous les meubles. Arracher du combustible à la nature au mépris de l'environnement est beaucoup plus grave, alors que les conséquences peuvent être dramatiques, comme on l’a vu dans le golfe du Mexique, surtout lorsque les compagnies pétrolières ne respectent pas les règles les plus strictes de l’industrie.

Les ressources énergétiques sont-elles devenues à ce point si rares que nous devions nous attaquer au patrimoine universel pour survivre? Le golfe du Mexique était jusqu’à tout récemment un des plus beaux gardes manger de la planète. Les dollars de BP ne le feront pas revivre. Il s’agit d’une perte sèche non seulement pour l’environnement, mais également pour l’humanité. Malgré ce sérieux avertissement, chaque jour nous polluons davantage notre habitat pour quelques barils de pétrole de plus, mettant ainsi en péril notre survie sur la planète Terre.

Si le golfe du Mexique était jadis une des plus belles réserves marines de la planète, le Québec est quant à lui une des plus grandes réserves mondiales d’eau douce, souterraine comme de surface. Pour y extraire le gaz de schiste, serions-nous prêts à sacrifier toutes ces ressources propres et précieuses, transformant ainsi le Québec en désert bitumineux? Faire du Québec un nouvel Arthabaska, ou, plus près de nous, un vaste Rouyn-Noranda, une ville où j’ai longtemps vécu.

Serions-nous rendus au fond du baril?

Rouyn-Noranda, le visage de la pollution minière

Rouyn-Noranda est une petite ville minière située au cœur de l’Abitibi-Témiscamingue qui s’enorgueillit du titre de Capitale du cuivre, ce qu’elle n’est plus, alors que manifestement, elle pourrait probablement revendiquer le titre de Capitale de la pollution, héritage d’une exploitation minière débridée. Avec Sudbury, Rouyn-Noranda a longtemps été classée comme une des villes les plus polluées au Canada. Aujourd'hui, on en parle moins, histoire de ne pas faire peur aux touristes qui participent à ses nombreuses activités culturelles que sont les festivals du cinéma, de la guitare et de la musique émergente.

Quiconque connaît un peu la morphologie de Rouyn-Noranda et de ses environs vous parlera aussitôt de ses nombreuses collines dénudées et caps de roche brûlés par les émissions d’anhydride sulfureux de la fonderie Horne. Le gouvernement du Québec a investi 400 millions de dollars au début des années 1980 pour diminuer ces émissions de 95 %.

Sans nostalgie, les plus vieux se souviendront tous de ces journées chaudes et sans vent d’été où un épais gaz toxique s’abattait sur le quartier sud de Rouyn. Un gaz qui nous enveloppait et nous prenait à la gorge, nous étouffant littéralement. Un gaz qui brûlait tout sur son passage, les feuilles des arbres, les jardins, érodant même la peinture des automobiles jusqu’au métal. Imaginez nos poumons !

Ceux qui ont vécu dans le vieux Noranda se souviendront, quant à eux, des émanations extrêmement toxiques de la Québec Iron Fondries, une filiale de la Noranda qui brûlait en plein cœur d’un quartier résidentiel de Noranda des résidus et déchets dont personne ne connaissait la provenance : secret industriel !

Tout cela avec la complicité des gouvernements, une situation qui a duré pendant près d’un demi-siècle. Les maires des villes de Rouyn et Noranda et les députés locaux défendaient avec opiniâtreté la mine et sa fonderie. Il fallait bien gagner notre vie.*

Ce laxisme des autorités publiques a laissé des conséquences effroyables. La Ville de Rouyn-Noranda est encore aujourd’hui entourée par une ceinture de pollution, une marque indélébile qui la défigure, laissée en héritage d'un passé pas si lointain.

- Le Lac Rouyn, au sud de Rouyn-Noranda, est une mare acide remplie de résidus miniers toxiques.

- Le Lac Osisko, à l’est de la Ville, là où il y avait autrefois une plage dans les années 1930, est rempli de sédiments. Plus personne ne s’y baigne aujourd’hui.

- Au nord-est, le lac Dufault, la source d’eau potable de la Ville, borde un réservoir endigué de rejet acide qui longe le terrain de golf de Noranda, lui-même au nord du Lac Osisko.

- Le quartier de Noranda-Nord est séparé de la Ville, d'est en ouest, par un vaste parc à résidus miniers, celui de la défunte mine Horne, qui ceinture l’ancienne ville de Noranda sur une étendue d’environ 3 kilomètres, allant du golf Noranda jusqu’à la route conduisant au quartier d’Évain à l’ouest de la Ville.

- Entre la route d’Évain et le chemin de Beaudry, au sud-ouest de la Ville, s’étend un autre parc à résidu minier menaçant toujours la rivière Pelletier et le Lac Beauchastel qui se jettent dans le bassin versant de la rivière Outaouais.

- Dans la même direction, un peu plus près des habitations, bordant le golf municipal de Rouyn-Noranda, le Lac Pelletier, qui a longtemps été la décharge des égouts de l'ancienne ville de Rouyn, est toujours pollué. Il est bordé au sud-est par un autre parc à résidu minier, celui de l’ancienne mine Stadacona.

- De l’autre côté de la route 117, au sud de la Ville, nous retrouvons le Lac Rouyn, complétant ainsi un tour de 360 degrés, la ceinture de pollution, dans un rayon de 5 kilomètres du centre de la Ville de Rouyn-Noranda.

Pendant de nombreuses années les gens de Rouyn-Noranda ont non seulement respiré l’air le plus pollué au Canada, mais leurs enfants ont également joué sur des sols d’une très haute toxicité contaminés par le mercure, le cadmium, le plomb, l’arsenic et de nombreux autres métaux lourds et rares qui n’ont rien à envier aux résidus laissés sur les sites d’extraction de gaz de schiste dont on parle présentement dans l’actualité.

Si les mines ont fait la relative richesse de Rouyn-Noranda, elles ont aussi façonné son environnement qui est encore l’un des plus pollués au Québec et au Canada. Un sort que partagent avec elle d’autres villes de l'Abitibi comme Vald’or, Duparquet, Cadillac, Malartic et Preissac, qui ont, elles aussi, leurs histoires d’horreur.

À l’exemple de Rouyn-Noranda, les compagnies minières, insuffisamment encadrées par les autorités publiques, ont historiquement toujours laissé plus de saletés que de richesses. Les nombreux parcs à résidus miniers orphelins de l’Abitibi en sont l’une des preuves les plus tangibles, une bonne dizaine de ceux-ci étant toujours considérés comme dangereux pour l’environnement.

Rouyn-Noranda, comme d’autres villes de l’Abitibi, aurait pu connaître un développement plus harmonieux si les compagnies minières avaient été plus respectueuses de la population et de l’environnement. Mais nous savons d’expérience que cela ne se peut pas.

***

Voilà pourquoi nous ne pouvons pas faire confiance à cette industrie, ni à celle qui veut maintenant exploiter nos réserves de gaz de schiste avant même que nous ayons pu adopter une réglementation pour encadrer son développement.

Voilà pourquoi nous devons contrôler l’exploration et l’exploitation gazière par une législation et une réglementation strictes comportant de sévères pénalités pour ceux qui ne les respecteront pas de façon rigoureuse.

Voilà pourquoi il faut un moratoire afin de se protéger d’une industrie insuffisamment encadrer dont nous avons déjà perdu le contrôle.

Rouyn-Noranda est un exemple bien vivant pour ceux qui croient que les histoires d’horreur n’arrivent qu’aux autres, aux États-Unis, dans le golfe du Mexique.

***

*Sur le même sujet: Les casseux de party:

« Au début des années 1980, trois casseux de party, les frères Corvec et un dénommé Richard Desjardins, firent un film dévastateur sur la fonderie Horne intitulé « Noranda ». Ce film fit tellement mal paraître la Noranda, que l’Australie interdit à la multinationale de s’implanter sur son continent, la considérant alors comme un mauvais citoyen corporatif. Quelques années plus tard, la Noranda et le gouvernement du Québec conclurent une entente et investirent 400 millions de dollars pour diminuer considérablement les très nocives émissions de la fonderie Horne. S’il n’y avait pas eu tous ces casseux de party, de plus en plus nombreux faut-il le dire, pour rappeler la Noranda, les villes de Rouyn et Noranda et le gouvernement du Québec à l’ordre, on ne parlerait pas aujourd’hui de Rouyn-Noranda comme étant la ville des festivals du cinéma, de la musique émergente et de la guitare où il fait bon vivre, mais bien d’une ville dévastée par la pollution où personne ne veut plus aller résider.»

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Louis Lapointe534 articles

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L'auteur a été avocat, chroniqueur, directeur de l'École du Barreau, cadre universitaire, administrateur d'un établissement du réseau de la santé et des services sociaux et administrateur de fondation.





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10 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    17 septembre 2010

    Une histoire de souveraineté.
    Pour son développement minier au Labrador, Terre-Neuve exige que 80% des emplois et 80% des contrats reviennent à des habitants ou à des entreprises de la province, une règle qui ne plaît pas aux Innus du Québec.
    Source ; Hugo Fontaine,La Presse,17 septembre 2010

  • Louis Lapointe Répondre

    10 septembre 2010

    Bonjour M. Gignac,
    Même s’il existe encore des parcs à résidus miniers autour de Rouyn-Noranda, un héritage du passé débridé de cette ville, la situation s’est passablement améliorée. En raison d’investissements du gouvernement du Québec, les émissions de la fonderie Horne sont filtrées à 97% et plusieurs parcs à résidus miniers orphelins ont été restaurés ou sont en voie de l’être. Bien sûr, cela ne réparera pas tous les dégâts causés par une industrie qui, jadis, se moquait de l’environnement, mais cela empêchera le mal de se propager.
    Comme l'a soulignée Madame Vallée dans son commentaire, Rouyn-Noranda demeure une ville accueillante et dynamique qui s’est beaucoup améliorée au chapitre environnemental, même si beaucoup reste à faire. Mon texte ne visait donc pas à dissuader les personnes d’aller y résider, mais bien de donner un exemple où peuvent conduire le laxisme et l’absence de contrôle de l’industrie minière.
    Rouyn-Noranda est aussi la preuve que les citoyens peuvent changer les choses et, dans une certaine mesure, réparer les dégâts s'ils s'organisent.
    Louis Lapointe

  • Archives de Vigile Répondre

    10 septembre 2010

    Monsieur Lapointe
    Je tiens à vous féliciter pour votre excellent article qui m'a rappelé les horreurs que j'ai vues et connues durant les années 50 à Rouyn-Noranda, ville où notre famille y a vécu durant 8 années. Et dire qu'il n'y a pas si longtemps, je désirais y retourner pour vivre. Je crois que je vais continuer à demeurer dans les Laurentides où la pollution n'existe pas à la même échelle que dans le nord-ouest québécois. Gros merci!
    André Gignac patriote 10/9/10

  • Archives de Vigile Répondre

    9 septembre 2010

    J'endosse entièrement le propos de M. Lapointe. Il connaît très bien la situation de Rouyn-Noranda, ville où j'ai vécu près de quinze ans.
    À cette époque, c'était la désolation. Cependant, je dois dire que la population était très dynamique et accueillante.
    Notre maison était située près du lac Osisko et je vivais dans l'angoisse perpétuelle que mon fils qui était plutôt intrépide et surtout téméraire, n'envisage d'aller explorer de ce côté. Un jour, de ses amis arrivent à la maison à la fine épouvante pour me dire que le Téméraire s'était rendu sur le bord du lac. Sans doute par bravade.
    Vous pouvez imaginer la suite...
    Merci à M. Lapointe de rappeler aux incrédules cette page de notre triste Histoire.
    Et quand je pense que certains affamés bien nantis, voudraient en remettre.

  • Archives de Vigile Répondre

    9 septembre 2010

    Une suite dramatique à mon texte sur Rouyn-Noranda.
    Nous avons pris la route vers Ville-Marie au sud.Là,nous avons tourné à gauche ,vers l'est pour aller voir la maison de la première infirmière,médecin non diplômée, au Témiscamingue, dans un petit village forestier,la mère de mon épouse,jeune femme encore célibataire à cette époque.Ses chums étaient un ours noir et un gros Berger,qui vivaient avec elle.
    Puis nous somme allés ,tout près dans le village d'une petite communauté amérindienne pauvre, construit collé sur une centrale d'Hydro-Québec.
    Le drame;La centrale refuse de fournir l'électricité.Le conseil de bande n'a pas l'argent pour payer un bureau d'avocats.Il a été obligé d'acheter deux génératrices au diésel pour alimenter la communauté.Pas 24h/24,ni 7j/7.
    Aucun loup libéral,ni péquiste,niQS,ni Vert,ni ADQ pour crier «Au secour».L'histoire est bien connue dans la région Abitibi-Témiscamingue.On se garde de pas la raconter à personne.

  • Louis Lapointe Répondre

    9 septembre 2010

    Bonjour M. Tellier
    Bien sûr, la situation économique de la ville de Rouyn-Noranda est aujourd’hui enviable et Xstrata est probablement un bon citoyen corporatif dans le sens où on l'entend généralement. Toutefois, vous l'aurez remarqué,le propos de mon billet concernait les nombreuses mines aujourd’hui fermées qui ont saccagé les environs de Rouyn-Noranda parce qu’il n’y avait pas de lois et de réglementations appropriées.

    Cet héritage, même s’il n’est pas beau à regarder, existe et ceinture la ville. La région plus élargie de Rouyn-Noranda comporte de nombreux autres parcs à résidus miniers et près d’une cinquantaine de lacs acidifiés par la pollution minière.
    Le cas Aldermac à 10 kilomètres de Rouyn-Noranda*
    « Il y a au Québec 55 sites d’entreposage de rejets miniers abandonnés (parcs à résidus miniers). Ils n’ont aucun responsable connu ou solvable car l’entreprise qui en était propriétaire a soit fait faillite, soit cessé ses activités. Le nombre de ces sites miniers « officiellement abandonnés » pourrait même augmenter puisque le gouvernement n’a pas terminé les études légales pour retracer les propriétaires.

    Ces parcs abandonnés occupent une superficie de 1500 hectares dont 900 sont recouverts de résidus générateurs de drainage minier acide (DMA)[2]. Les résidus réagissent avec l’air et la pluie pour former de l’acide sulfurique qui s’écoule tranquillement dans la nature. Cela acidifie l’eau des lacs voisins au détriment de la faune et de la flore. Cette eau plus acide contribue aussi à dissoudre dans l'eau des lacs et des rivières les métaux contenus dans la roche.

    Même s’il existe des solutions pour freiner cette contamination de l’environnement, la restauration de ces sites pose de sérieux défis techniques et nécessite des investissements importants [3], surtout lorsqu’ils sont abandonnés depuis de nombreuses années.
    Comme la majorité des parcs à résidus miniers abandonnés, le parc à résidus miniers Aldermac est en Abitibi-Témiscamingue. La mine a été exploitée entre 1932 et 1943 pour extraire du cuivre, de l’argent, du zinc et de l’or. Il reste aujourd’hui 1,5 million de tonnes de résidus dispersés sur 76 hectares, soit l'équivalent d'environ 150 terrains de football. L’acide sulfurique qui en sort s’écoule dans la rivière et le lac Arnoux qui se déversent dans le lac Dasserat (ou Kanasuta).(…)
    Les chercheurs avaient transplanté des moules d’eau douce (Pyganodon grandis) dans le lac Dasserat et dans quatre autres lacs de la région. La majorité des moules transplantées dans le lac Dasserat n’a pas survécu à cause de l’augmentation du cadmium dans l’eau des lacs et dans les moules. Dans le cas du lac Dasserat, le cadmium provient vraisemblablement du parc à résidus miniers Aldermac.

    De toute évidence, les effluents du parc à résidus miniers Aldermac dégradaient l’habitat du poisson. (…)* »
    Louis Lapointe
    *Par Maribelle Provost, http://www.francvert.org/pages/51articlelarestaurationduparcminier.asp

  • Archives de Vigile Répondre

    9 septembre 2010

    Rouyn-Noranda,pas de situation catastrophe,rien pour crier comme des loups à la pleine lune.
    La fonderie Horne, au centre-ville de Rouyn-Noranda ,est une propriété de Xstrata Copper,de Suisse,depuis 2006.En 2009 l’entreprise voulait fermer ses quatre fonderies mondiales,dont deux au Canada à cause de la forte concurrence chinoise.La fonderie Horne compte 600 employés permanents, plus les 150 embauchés par les sous-traitants.Puis le prix du cuivre a explosé vers le haut.Tellement haut qu’une mafia s’est constituée pour voler le cuivre partout où les voleurs en trouvent.
    Xstrata a fermé,en 2010, sa fonderie de Kidd Creek à Timmins dans le nord de l’Ontario.L’entreprise continue d'exploiter le concentrateur et sa mine .La minière a transféré le traitement du concentré de cuivre vers la fonderie de Rouyn-Noranda et l’affinerie CCR de Montréal. L’usine de Rouyn-Noranda verra sa production annuelle passer de 180 000 tonnes à 220 000 tonnes d’anodes de cuivre.
    Selon Radio-Canada,12 janvier 2010, il a fallu trois ans et environ 150 millions à La minière Xstrata pour compléter la décontamination des sols de l’ancienne mine/fonderie de Murdochville,en service pendant 50 ans au centre de la Gaspésie.
    [« Les sept ex-travailleurs de la défunte fonderie de cuivre Mines Gaspé atteints de la bérylliose, à Murdochville,Gaspésie, négocient un règlement à l'amiable.Un juge de la Cour supérieure du Québec a accepté d'entendre les parties à huit clos pendant deux jours,au palais de justice de Sainte-Anne-des-Monts.Les sept ex-travailleurs et quatre conjointes réclament 10 millions de dollars pour les dommages causés par la maladie industrielle. Ils poursuivent Mines Gaspé, le syndicat des Métallos et le CLSC Mer et Montagne. Si aucune entente n'intervient, un procès sera alors intenté par les ex-travailleurs.»] Radio-Canada 31 août 2010
    À Rouyn-Noranda,il y a une quinzaine de cas atteints de la bérylliose.Tous d’avant 2006.
    La fonderie Horne a règlé son problème de poussière de béryllium.Depuis 1990,son usine d’acide sulfurique a amélioré la santé des lacs et des forêts environnants.À l’été 2007,j’ai vu beaucoup d’activités nautiques sur le lac Osékio au centre-ville.Le matin la radio parlait des ours en ville.Par deux fois j’ai été face à face avec cet intrus.Heureusement il y avait une porte patio fermée.
    L’odeur caractéristique du dioxyde de soufre se fait maintenant rare à Rouyn-Noranda au plaisir des citoyens.
    Cependant, Rouyn-Noranda n’a pas encore solutionné la forte concentration d'arsenic dans l'air du quartier à côté de l’usine et ni la contamination des sols empoisonnés au plomb.
    La fonderie Horne a une spécialité exclusive en Amérique du Nord.On dit qu’elle serait sans doute fermée depuis longtemps si l’entreprise n’avait pas pris le virage du recyclage des matériaux complexes, sa vache à lait.
    Chaque mois, 2,5 millions de livres de matériel électronique, que l’on retrouve dans les ordinateurs, les cellulaires, les imprimantes et autres, aboutissent à Rouyn-Noranda en provenance de l’Europe, de l’Asie et de l’Amérique du Nord.
    Les métaux précieux que l’on retrouve dans le matériel électronique comme l’or, l’argent, le cuivre, le platine et le palladium ont ainsi une deuxième vie.On dit que la fonderie Horne peut s’enorgueillir d’être la meilleure entreprise au monde pour traiter ces matériaux complexes.
    Pour réussir à donner une deuxième vie à ces métaux, il faut cependant les mélanger avec du concentré de cuivre vierge provenant de mines de cuivre.Il arrive du Chili via le port Saguenay à la Baie et de Timmins à côté.
    Le 14 juin 2010 , la fonderie Horne a eu l’honneur de recevoir, pour une deuxième année consécutive, le trophée F.J. O’Connell, dans la catégorie des opérations de surface, transport et première transformation des métaux.
    Le trophée F.J. O’Connell est remis annuellement aux entreprises du domaine minier qui ont enregistré les améliorations les plus marquées en sécurité au travail. Celui-ci vise à reconnaître les efforts et l’amélioration de la performance des entreprises.
    Sources ;rencontres dans mon voyage d’un mois en Abitibi-Témiscamingue et recherche Google

  • Raymond Poulin Répondre

    8 septembre 2010

    J’ai visité les sites dont vous parlez. Ayant été en contact longtemps avec la région, alors que je travaillais pour une compagnie d’assurances générales, je ne compte plus les histoires d’horreur que l’on m’a racontées à propos des maladies industrielles ou causées par la pollution, dont plusieurs sources me parlaient déjà dans les années soixante et soixante-dix. Des histoires comme celles-là, j’en ai entendu dans d’autres régions du Québec. Elles sont survenues aussi bien sous l’Union nationale que sous le Parti libéral et le Parti québécois. Ce n’est pas d’aujourd’hui que nous vendons notre âme, et nos poumons ou d’autres organes avec, pour un plat de lentilles. On dirait qu’il n’est jamais venu à l’idée de nos politiciens, ni d’ailleurs à celle des Québécois en général, que des ressources naturelles, ça ne se transporte pas ailleurs. Avoir exigé les mesures qui convenaient et des redevances dignes de ce nom des compagnies minières, forestières et autres, ces dernières auraient dû casquer sans mot dire. Sur ce plan, nous sommes aussi colonisés mentalement que nous l’étions au XIXe siècle, et nos petits génies du milieu politique et de la technocratie n’ont plus depuis longtemps ni l’excuse de ne pas savoir ce qu’il faut faire ni la jarnigoine de réaliser que le rapport de force joue automatiquement en notre faveur pour peu que nous l’utilisions. Sur beaucoup de ces questions, les responsables ne sont ni à Ottawa ni à Bay Street mais chez nous.

  • Archives de Vigile Répondre

    8 septembre 2010

    En 2011,Richard Desjardins entreprendra le tournage d'un nouveau documentaire, Trou Story, sur les mines en Abitibi et dans le Nord-Est ontarien.
    source;La Presse 8 septembre 2010

  • Claude G. Thompson Répondre

    8 septembre 2010

    Monsieur Lapointe
    Merci de nous rappeler que dans notre propre cour, des histoires d’horreur comme celle dont nous sommes témoins aux États-Unis avec le gaz de schiste et que nous décrit le film de Josh Fox « Gasland », se sont déjà produites.

    En fait, elles continuent à se produire, comme en témoignait l’entrevue que donnait Richard Desjardins à Patrick Lagacé aux « Francs Titreurs » le 4 novembre dernier à propos du projet Malartic où tout un quartier venait d’être relocalisé.(Émission 302)
    Avant d’atteindre, comme vous le dites si bien « Le fond du baril », nous devons impérativement exiger de nos élus qu’une réflexion en profondeur précède toute décision quant à la nécessité de nous aventurer dans l’exploration et l’exploitation de ressources aussi hautement porteuses de désastres potentiels que celles du gaz de schiste. L’adoption de mesures, de lois et de règlements adéquats pour prévenir la répétition d’erreurs et de magouilles aussi scandaleuses que celles commises en Abitibi doit l’emporter sur l’intérêt des corporations qui n’en veulent qu’à nos ressources et aux profits qu’elles pourront en tirer sans égard pour notre avenir et celui de nos descendants.
    Nous sommes collectivement responsables de la protection de notre patrimoine naturel et des ressources qu’il met à notre disposition. Nul n’est en droit de s’en laver les mains.
    Claude G. Thompson