« Durham ne demande pas « l’égalité » pour le Haut et le Bas-Canada, il demande une représentation « juste », ce qui sert en même temps les hauts intérêts britanniques. »
***
La question principale pour Durham consiste à trouver la meilleure solution qui avantagera la Grande-Bretagne, les canadiens-anglais et l’Empire britannique. Il est pris dans un dilemme qu’il n’aime pas vouloir résoudre, car il croit préférable de favoriser une Confédération de toutes les Colonies de la British North America. Toutefois, il se rend à l’évidence que dans les circonstances où il se trouve, la SEULE solution possible est l’Union des deux Canadas (cf. les paragr. 22 et 23). Toutefois, Londres refusera d’accorder le régime du gouvernement responsable.
Le rapport de Durham présenté le 11 février 1839 au Parlement de Londres constitue un document d’une très grande valeur. La rigueur de la pensée de Durham, son objectivité et son analyse de la situation des grands rapports entre tous les éléments du problème « canadien » sont impressionnantes. Nous sommes souvent surpris de la profondeur de ses explications tout comme de son souci de rendre justice à tout le monde sans perdre de vue la finalité de sa mission. Au plan méthodologique, son rapport est d’une rigueur exceptionnelle malgré une conclusion beaucoup trop longue et, par ailleurs, tellement instructive qu’on a peine à lui faire le reproche.
Les cinq volets qui résument globalement, et globalement seulement, la pensée de Durham sont incontournables. Tous les chefs de partis politiques du Québec, qu’ils soient fédéralistes, autonomistes ou souverainistes et surtout ceux qui se prétendent indépendantistes, devraient avoir l’humilité de chercher à comprendre jusqu’à quel point ils sont tous assujettis aux conclusions du gouverneur Durham. S’écarter de celles-ci suppose que leur parti a l’ambition, la capacité intellectuelle et la force morale de pouvoir transformer le Québec en une société nationale meilleure. Par l’Union, les Québécois ont été privés de la possibilité d’accéder à leur indépendance. De ce fait, ils ont été réduits à la domination anglo-saxonne.
Teilhard de Chardin a déjà écrit : « Le passé c’est du dépassé. » Il a raison jusqu’à un certain point, car l’histoire as past actuality est effectivement du dépassé, elle ne peut être refaite. En revanche, l’histoire est fondamentalement un continuum. Nous ne pouvons échapper à la nature du temps. Le temps est un présent qui comporte un passé, une vie présente et un devenir ou un temps « à venir ». C’est pour cette raison que nous disons souvent : Le passé nous rattrape toujours ! Lord Durham n’était pas un prophète de malheur. C’était tout simplement un homme assez intelligent pour entrer dans les replis de l’Histoire afin d’en connaître les ressorts. Malgré tout, est-il besoin de le dire, il a atténué les animosités nationales et fait résorber la crise. Mais a-t-il, pour autant, mis un terme au désir des Québécois de devenir indépendants ?
Bruno Deshaies
INDÉPENDANCE DU QUÉBEC 319
Le deuxième Canada (19/29)
Analyse du rapport Durham – V : La seule solution possible : l’Union des deux Canadas
Chronique de Bruno Deshaies
Bruno Deshaies209 articles
BRUNO DESHAIES est né à Montréal. Il est marié et père de trois enfants. Il a demeuré à Québec de nombreuses années, puis il est revenu à Montréal en 2002. Il continue à publier sa chronique sur le site Internet Vigile.net. Il est un spécialiste de la pen...
Cliquer ici pour plus d'information
BRUNO DESHAIES est né à Montréal. Il est marié et père de trois enfants. Il a demeuré à Québec de nombreuses années, puis il est revenu à Montréal en 2002. Il continue à publier sa chronique sur le site Internet Vigile.net. Il est un spécialiste de la pensée de Maurice Séguin. Vous trouverez son cours sur Les Normes (1961-1962) à l’adresse Internet qui suit : http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-1-20 (N. B. Exceptionnellement, la numéro 5 est à l’adresse suivante : http://www.vigile.net/Les-Normes-en-histoire, la16 à l’adresse qui suit : http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-15-20,18580 ) et les quatre chroniques supplémentaires : 21 : http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-Chronique 22 : http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-Chronique,19364 23 : http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-Chronique,19509 24 et fin http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-Chronique,19636 ainsi que son Histoire des deux Canadas (1961-62) : Le PREMIER CANADA http://www.vigile.net/Le-premier-Canada-1-5 et le DEUXIÈME CANADA : http://www.vigile.net/Le-deuxieme-Canada-1-29 et un supplément http://www.vigile.net/Le-Canada-actuel-30
REM. : Pour toutes les chroniques numérotées mentionnées supra ainsi : 1-20, 1-5 et 1-29, il suffit de modifier le chiffre 1 par un autre chiffre, par ex. 2, 3, 4, pour qu’elles deviennent 2-20 ou 3-5 ou 4-29, etc. selon le nombre de chroniques jusqu’à la limite de chaque série. Il est obligatoire d’effectuer le changement directement sur l’adresse qui se trouve dans la fenêtre où l’hyperlien apparaît dans l’Internet. Par exemple : http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-1-20 Vous devez vous rendre d’abord à la première adresse dans l’Internet (1-20). Ensuite, dans la fenêtre d’adresse Internet, vous modifier directement le chiffre pour accéder à une autre chronique, ainsi http://www.vigile.net/Le-deuxieme-Canada-10-29 La chronique devient (10-29).
Vous pouvez aussi consulter une série de chroniques consacrée à l’enseignement de l’histoire au Québec. Il suffit de se rendre à l’INDEX 1999 à 2004 : http://www.archives.vigile.net/ds-deshaies/index2.html Voir dans liste les chroniques numérotées 90, 128, 130, 155, 158, 160, 176 à 188, 191, 192 et « Le passé devient notre présent » sur la page d’appel de l’INDEX des chroniques de Bruno Deshaies (col. de gauche).
Finalement, il y a une série intitulée « POSITION ». Voir les chroniques numérotées 101, 104, 108 À 111, 119, 132 à 135, 152, 154, 159, 161, 163, 166 et 167.
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé