Je vous invite à lire l'éditorial ci-dessous de Robert Laplante au sujet du fiasco du Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM). Je vous invite aussi à écrire à Pauline Marois et aux autres députés du Parti Québécois pour qu'ils aient enfin le courage de refuser l'idée complètement insensée de construire deux grands hôpitaux universitaires à Montréal, au lieu d'un seul. Évidemment, il est inutile d'écrire aux députés du Parti libéral ou même à ceux de l'ADQ puisque, compte tenu de leur subordination au pouvoir fédéral et de leur adhésion à son idéologie du bilinguisme assimilateur, ils sont incapables de défendre l'intérêt général de la nation québécoise.
Le recours à un PPP pour construire le CHUM est bien sûr une mauvaise idée, mais le débat à ce sujet ne doit pas occulter le problème plus fondamental qu'est l'idée de construire deux grands hôpitaux universitaires. C'est un problème qui ne concerne pas uniquement Montréal, mais bien l'ensemble du Québec puisqu'il va entrainer un gaspillage énorme de fonds publics. En Outaouais, par exemple, on risque de manquer encore longtemps de ressources pour les soins de santé à cause de ce gaspillage. Le gouvernement de Jean Charest s'en fiche éperdument et envoie les gens se faire soigner en Ontario. C'est d'ailleurs ce que fait avec cynisme la députée libérale de Hull, Maryse Gaudreault, dont le médecin de famille est en Ontario.
Comme l'écrit Robert Laplante, «personne ici ne soutient qu’il faille réduire les soins aux patients anglophones. Il s’agit de doter le Québec d’une institution de pointe qui profitera à toute la population. Il s’agit de se doter d’une institution nationale qui travaillera dans la langue commune du Québec, qui sera administrée dans cette langue et qui articulera ses priorités en fonction des objectifs reliés à une juste allocation des fonds publics.»
J'ajouterais qu'il s'agit de cesser de voler l'argent des contribuables québécois pour engraisser les exploiteurs amis du régime néocolonial d'Ottawa.
En plus de l'éditorial, vous trouverez des renseignements dans le site [unseulmegachu.org->www.unseulmegachu.org], y compris un argumentaire limpide.
***
[Lettre ouverte au docteur Gaétan Barrette*->19081]
Robert Laplante
L'Action nationale
Le 6 avril 2009
Monsieur,
Je ne vous le cacherai pas, je vous écris en désespoir de cause. De tous les responsables de corps constitués qui ont eu à se prononcer sur le dossier du CHUM, vous êtes un des rares chez qui je vois encore luire une parcelle de courage et d’intégrité intellectuelle. Je m’adresse à vous parce que je pense que vos interventions ont jusqu’ici témoigné des qualités indispensables aux devoirs afférents à la fonction que vous occupez. Je pense cependant que vous n’allez pas au bout de vos raisonnements et je vous invite ici à vous tenir droit dans la logique et la responsabilité qui s’en dégagent avec clarté.
Devant l’aveuglement idéologique et l’incompétence mensongère du gouvernement Charest, vous seul et la Fédération que vous présidez pouvez encore faire valoir non seulement le sens commun, mais le bien commun, tel qu’il s’impose à n’importe quel peuple bien accordé avec son sens national. Vous avez le devoir de vous opposer à la marginalisation de la médecine francophone et de ses institutions. Vous avez déjà souligné que le projet du CHUM était trop petit et inadéquat. Le ministre Bolduc a retenu certaines de vos propositions et modifié le projet. C’était une demi-victoire puisque l’on apprend ce qu’il en coûtera : accroissement des coûts et report d’échéancier. Si tout va bien le projet sera complété en… 2018.
[Lire la suite->19081]
*Le docteur Géatan Barrette est président de la Fédération des médecins spécialistes du Québec.
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1 commentaire
Raymond Poulin Répondre
10 avril 2009Vous croyez vraiment que les médecins spécialistes, en tant que corps intermédiaire (l'expression est vieillote mais toujours parlante), se préoccupent vraiment du bien commun au point de se battre pour lui? L'esprit corporatiste a remplacé depuis longtemps, s'il a jamais fait autre chose, le souci de bien commun par la préoccupation du bien de la “gang”, du moins chez les groupes que l'on nommait naguère les professions libérales. Ils protestent davantage pour la forme, pour donner bonne bouche. Quant au reste... Il existe bien entendu des exceptions, mais tout le monde ne se nomme pas Jacques Parizeau et n'en a pas l'intégrité. Si je fais erreur, j'attends qu'ils se commettent pour le reconnaître.