Quelle mauvaise séquence pour le Parti Québécois et son chef , soit cette division entre le Pierre Karl Péladeau et ses troupes affichée au grand jour hier face à la position du PQ et le projet d’oléoduc Énergie Est.  Aujourd’hui, Pierre-Karl Péladeau publie un communiqué dans lequel il avale une énorme tasse de café.  C’est le chef qui se rallie à la position des députés et non l’inverse.

Constatons ensemble qu’il y a de multiples problèmes dans cet épisode assez loufoque de la vie au PQ.  Avant tout, il faut savoir que la crédibilité du chef est ce qu’un parti a de plus précieux. Devant des contradictions comme celles d’hier, il convient de trouver une porte de sortie honorable, soit de former un comité, ou à tout le moins, de faire semblant de... n’importe quoi afin d’éviter une telle humiliation publique à celui dont la crédibilité doit tirer le parti vers le haut ne se répète plus.

Pourtant, le dossier d’Énergie Est est loin d’être un nouvel enjeu. Québec en parle depuis des mois. De plus, l’existence d’un écart entre la position du chef élu et celle défendue par le caucus jusqu’à maintenant constitue une donnée connue.  Comment, dans ces circonstances, les péquistes ont-ils pu être pris au dépourvu hier?  Quelqu’un s’occupe-t-il de « préparer » le contenu afin d’éviter de tels faux pas? Quoi qu’il en soit, cela semble être le signe d’une désorganisation inquiétante.  Le chef péquiste peut remercier le ciel que la prochaine élection soit dans quelques années.  C’est le genre de bourde qui amène la population à s’inquiéter de porter un tel parti au pouvoir.

L’enjeu d’Énergie Est nous rappelle aussi que Pierre-Karl Péladeau n’a pas encore acquis les réflexes du péquiste moyen.  Sur des questions de développement économique, il des réactions plus proches des grands acteurs économiques.  Le chef va-t-il se mouler toujours aux positions faciles pour plaire aux écologistes, aux opposants professionnels et aux partisans de Québec Solidaire? Si tel est le cas, il me semble que l’on va dénaturer le personnage.

Le communiqué envoyé aujourd’hui pour réitérer l’opposition du PQ à Énergie Est n’est qu’une simple parodie.  On l’a écrit comme si personne n’avait entendu PKP dire la veille que le dossier d’Énergie est est loin d’être simple.

Bref, le PQ peut se réjouir que cet incident soit survenu un jour de beau temps, alors que le soleil semblait être la préoccupation majeure des Québécois.  Et il peut aussi se réjouir que cela soit arrivé alors que les députés avaient cessé de siéger et que les travaux de l’Assemblée nationale étaient terminés pour l’été.

Car avouons-le, les partis adverses se seraient assurément payé la tête des péquistes douloureusement... avec raison.